Ligue 1 : 28e journée, Paris brûle-t-il ? Ben vi…

Paris touche le fond. Pauleta a commencé à creuser et rien ne va plus dans toutes les lignes. Le Guen a essayé de vendanger la Coupe de France et l’UEFA pour se concentrer sur l’objectif du maintien, mais cela ne suffit pas à rehausser les résultats de l’équipe de la capitale. Petite analyse de la situation de nos amis employés d’un fond de pension américain.

Pour commencer, prenons joueur par joueur de l’effectif parisien. Pour un exemple plus réaliste, l’équipe qui s’est inclinée dimanche face à Auxerre au Parc.Au but : Landreau. Convoité par nombres de grosses écuries à l’intersaison, Landreau est toujours le gardien remplaçant de l’équipe de France. Lui qui a évolué près de 10 ans à Nantes en L1, il a profité de la fin de son contrat pour aller négocier des grosses indemnités ailleurs. Alors que toutes les portes s’ouvraient à lui, il a choisi le PSG pour continuer sa carrière. Ce choix a paru logique ou étonnant selon les observateurs, mais n’a-t-il pas été surcoté tout au long de sa carrière ? Installé et indiscutable au FCNA, il a fait l’erreur de signer dans le club chantre de l’instabilité. Certes, il n’a pas grand-chose à se reprocher cette saison, mais un gardien doit faire gagner une bonne dizaine de points à son club chaque année, et force est de constater que Mickaël ne semble pas fait de ce bois qui fait les grands portiers.
Latéral gauche : Sylvain Armand. Lui aussi, suite aux épopées européennes nantaises, fut désiré par nombre de clubs hors de France. Il a failli s’engager à la Lazio, mais l’offre parisienne l’a fait changer d’avis, surtout dans l’optique d’une éventuelle cape chez les Bleus (appelé quelques fois, mais jamais aligné…). Après deux saisons ratées, il est cette année le plus constant de l’effectif. Ballotté de son poste de prédilection en défense centrale et même au poste de milieu défensif, il n’a que rarement déçu et s’avère être un des derniers joueurs qui gardent une petite valeur marchande. Autant dire qu’il ne fera pas de vieux os au club.
Latéral droite : Bernard Mendy. Pas mieux. Je ne vais pas commencer une phrase, je n’arriverais pas au bout…

Stoppeur gauche : David Rozenhal. Pour moi c’est le mystère, arrivé «on ne sait d’où» (Bruges en fait), ce grand pain tchèque est le prototype même du joueur surestimé. Lui aussi a été baladé de défense centrale en milieu, de libéro en libéro du milieu de terrain au gré des entraîneurs. Incapable d’assurer une relance, c’est une sorte de mélange entre le pied gauche d’Henchoz et le coup de patte d’Erich Hänzi. Maladroit tel le Bakayoko, il reste pourtant un des éléments clé du PSG.
Stoppeur droit : Edouard Cissé (oui oui, je te le jure…). Plus ancien élément au sein de l’effectif (près de 10 ans de fidélité hormis une année de prêt en Principauté de Monaco), notre ami Edouard a définitivement pourri sa carrière. Il a joué une finale de Ligue des Champions puis est revenu au Camp des Loges, afin d’être sûr de ne plus jamais progresser. Milieu défensif ou relayeur de talent, il bouche les trous cette saison. Placé devant la défense au début suite aux départs de Cana (2005) et de M’Bami (2006) à l’OM, Cissé s’est vu chiper sa place par Chantôme ou Mulumbu sortis de la CFA. Il a donc essuyé tant bien que mal (ou tant mal que mal, au choix) aux postes de latéral, de milieu de débordement et – cette fois c’était inédit – de stoppeur.
Milieu défensif : Clément Chantôme. La seule satisfaction parisienne du présent exercice. Un des rares jeunes à être sorti valide du centre de formation. Il a su s’imposer à un poste où, de toute façon, il n’y avait personne. Si le PSG se sort du traquenard de la relégation, je prends le «Paris» (© Christian Maillard) qu’ils le remplaceront par deux pseudos stars venues du Nigeria ou du Brésil…
Milieu relayeur : Jérôme Rothen. Que dire sur ce pauvre gaucher ? Parti de Monaco après la finale de la LDC, il a signé pour 10 millions d’euros dans le club de son coeur, alors que son alter ego de l’aile droite monégasque allait monnayer ses talents au Barça. C’est vous dire l’épaisseur du cerveau du gars. Il dispute avec Grégory Coupet, Djibril Cissé et Modeste M’Bami le championnat de la coiffure la plus pourrie de la Ligue. Excellent gaucher, souvent comparé à David Beckham et longtemps annoncé comme le futur successeur de Ryan Giggs sur le flanc gauche mancunien, il ruinera définitivement le peu de carrière qu’il lui reste s’il n’émigre pas très vite sous d’autres cieux.

Milieu gauche : Marcelo Gallardo. Le «Poupon» avait dû partir de Monaco pour l’Argentine par la petite porte. Viré par Didier Deschamps, il voulait s’engager à l’OM, mais le capitaine des «««Champions du Monde»»» ne l’entendait pas de cette oreille. Annoncé à de nombreuses reprises sur la Canebière, il finira par s’engager à Paris lors du dernier mercato. Le prototype même de l’erreur de casting. Pour lutter contre la relégation, il faut des guerriers et c’est un artiste. Capable de passes lumineuses et de petits ponts hallucinants, il n’en est pas moins inutile dans les circonstances actuelles.
Attaquant de soutien : Pierre-Alain Frau. L’homme au nez le plus moche de la terre suit la même trajectoire vers les bas-fonds que son ex-compère Benoît Pedretti. Appelé en EDF sous les couleurs sochaliennes, il est parti lui aussi touché des gros chèques et du bois (celui du banc) à l’ASPPT Lyon (*). Il essaya de se relancer à Paris, mais entres ses blessures et sa tentative d’assassinat sur le Sedanais Noro (deux mois de suspension), il a à nouveau très peu joué cette saison. Paul Le Guen semble lui faire confiance et le PAF se donne de la peine. Soucis, il en a beaucoup.
Attaquant de pointe : Pedroooooooooooooooooooo Migueeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeel Pauletaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa. L’Aigle des Açores devient gentiment grabataire. Convoité à coup d’euros par Lyon, il choisit de rester fidèle à son énième club de coeur. Mal lui en a pris. De nouveau, dans une équipe en difficulté, il est totalement inutile en restant planté en pointe.
Entraîneur : Paul Le Guen. Ayant remplacé le tortionnaire Lacombe, il a apporté un vent nouveau au Parc des Princes. Problèmes, les quelques victoires consécutives engrangées suite à son arrivée étaient plus chanceuses qu’annonciatrices d’un réel renouveau. Il ne faut toutefois pas oublier d’où vient le Breton… La «patate de Pecran» (si si c’est son surnom) n’a vraiment réussi comme coach qu’à Lyon. Franchement, moi aussi je peux faire entraîneur à Lyon, hein ! A Rennes il ne laissa pas un souvenir impérissable et se fit virer comme un malpropre de Glasgow… Pas extraordinaire comme palmarès, n’est-il pas ?

Analyse de fond : en fait, ce qui saute aux yeux, c’est le manque d’équilibre et l’incohérence d’un effectif totalement surévalué. Individuellement, il n’y a rien à dire sur l’équipe, sauf que c’est un tas de joueurs qui ne peuvent pas évoluer ensemble. La différence n’est pas énorme entre un tas de talents et une équipe, mais le PSG de cette année est tout sauf un collectif. Ajoutez-y la «pression» (c’est comme ça qu’y disent les médias) inhérente à la capitale, ajoutez-y un soupçon de malchance, des soucis avec les supporters, des fonds de pension américains comme actionnaires et un président soucieux de se rappeler le bon vieux temps, et vous obtenez la recette exacte du fiasco de cette saison.
Pour le reste de la journée de championnat, veuillez vous référer à vos médias habituels, c’est l’heure de l’apéro. Et j’ai tellement de fois écrit «Paris» dans ce papier que je risque ma vie si quelqu’un d’ici le voit par dessus mon épaule.
Cet article s’autodétruira donc dans 12 secondes

(*) La Ligue 1 ne pouvant compter qu’un seul club dit «Olympique», tu ne liras dans cette rubrique que FC Lyon pour désigner le club rhodanien. Des variantes sarcastiques telles que ASPPT Lyon, RC Lyon ou encore CP Lyon sont par contre toujours possibles.

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