Compte tenu des réactions émotionnelles suscitées par ma présentation, outrancière pour certains lecteurs, du quart de finale entre le Lausanne HC et le HC Ajoie, la rédaction, soucieuse de l’intégrité physique de ses rédacteurs bien-aimés, a décidé de me reléguer à cette série de second intérêt qu’est le duel entre le HCC et Sierre.
Moi qui me réjouissais de décrire la mutation extraordinaire d’un LHC devenu enfin le rouleau compresseur annoncé sur papier, et un HCA oubliant ses habits de bûcherons pour revêtir les oripeaux du hockeyeur, je devrai donc me contenter de vous narrer l’affrontement entre une équipe qui a évolué en surrégime durant 45 matchs et une autre déjà bien contente de participer à la vraie saison, les deux matchs supplémentaires (plus si affinités) permettant de compenser les trous financiers générés par une saison ratée, trous aussi nombreux que ceux contenus dans le plafond de la grange de Graben.
Le film du match
Derek Cormier l’avait annoncé haut et fort, il fallait être discipliné pour passer l’écueil meuqueux. Le top-scorer sierrois a-t-il pris des cours de communication auprès de Serge Pelletier ? La question méritait d’être posée puisqu’après moins de 10 minutes de jeu, 5 de ses collègues avaient déjà chauffé le banc des pénalités, confondant jeu physique et mises en échec fautives.
Dix minutes, c’est aussi le temps qu’il aura fallu à Gary Sheehan pour que celui-ci puisse enfin aligner son 4ème bloc. Devrions-nous y voir une ruse de l’entraîneur sierrois, désireux de fatiguer les 2 premières lignes chaux-de-fonnières, celles-ci ayant été mises fortement à contribution pour organiser les power-play. Je devrais dire tenter d’organiser, car les situations spéciales furent assez indigentes, malgré 2 buts marqués dans ces conditions.
Le suspense aura été plus dû à la maladresse des attaquants chaux-de-fonniers devant la cage de Martin Zerzuben, qu’aux quelques attaques sierroises ne mettant Antoine Todeschini que très rarement à contribution.
Les choses avaient pourtant bien commencé puisque Marco Charpentier ouvrait le score après moins de 2 minutes. Malgré une domination quasi constante, les Chaux-de-Fonniers attaquant très haut le porteur du puck et récupérant le plus souvent le palet, le score ne bougera pas. Par moment, je me suis senti dans la peau d’un supporter lausannois voyant son équipe incapable de marquer et de creuser l’écart.
Durant ce premier tiers, les Valaisans n’étaient finalement dangereux qu’en supériorité numérique, mais ceux-ci ne parvenaient pas à concrétiser les 90 secondes en double supériorité. Comme le dit l’adage, si tu ne marques pas à 5 contre 3, tu ne gagnes pas le match.
C’est même lorsque ceux-ci étaient en supériorité que Benoit Mondou et Michael Bochatay, les deux fusées chaux-de-fonnières, partaient en contre, le dernier nommé doublant la mise, au grand dam de Martin Zerzuben, pas tout blanc sur le coup.
Le 2ème tiers voyait aussi Antoine Todeschini arrêter de façon spectaculaire, le seul envoi digne de ce nom des Valaisans, le tir puissant de Ronnie Keller étant stoppé de la mitaine.
Le 3ème tiers voyait des Chaux-de-Fonniers, désireux de s’économiser en vue de la suite de la série, attendre les Sierrois, et tenter de planter une 3ème banderille, synonyme de tranquillité. Il faudra cependant attendre la sortie de Martin Zerzuben pour que Michael Bochatay, lancé par Stephan Moser, ne rate pas la cible.
Désireux de fêter son 1100ème match en ligue nationale, Régis Fuchs donnait au score une allure plus conforme à la physionomie de la rencontre.
Ambiance
Désireux de mettre un tant soit peu de couleurs, les dirigeants chaux-de-fonniers avaient mandaté le fan’s club pour distribuer feuilles de couleur et ballons. Malheureusement pour notre Section Ouest à nous, les places assises en tribune auront certainement cru que celles-ci étaient destinées à ne pas salir leur fondement, exception faite des 10 personnes qui avaient compris qu’il fallait les lever. De quoi apporter de l’eau au moulin de ceux qui se gaussent de notre aptitude à organiser des tifos. Pour le reste et pour une fois, le public chaux-de-fonnier aura encouragé ses boys et joué son rôle de 7ème homme.
La déclaration d’avant-match
Toujours de la part de Derek Cormier : «Cela fait 3 mois que nous sommes en mode play-off pour décrocher cette 8ème place». Cela s’est effectivement vu, la bagarre à distance contre GCK a laissé des traces dans les organismes valaisans.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch
HC La Chaux-de-Fonds – HC Sierre-Anniviers 4-0 (1-0, 1-0, 2-0)
Mélèzes, 3804 spectateurs.
Arbitres : MM. Eichmann, Dupertuis et Huggenberger.
Buts : 2e Charpentier (Neininger, Huguenin, à 5 contre 4) 1-0. 29e Bochatay (Mondou, Kast, à 4 contre 5) 2-0. 58e Bochatay (Moser, Jaquet, dans la cage vide) 3-0. 60e (59’09 ») Fuchs (Pasqualino, Erb, à 5 contre 4) 4-0.
Pénalités : 6 x 2′ contre La Chaux-de-Fonds; 12 x 2’+ 10′ (Dällenbach) contre Sierre.
La Chaux-de-Fonds : Todeschini; Vacheron, Jaquet; Stephan, Ganz; Du Bois, Huguenin; Erb; Moser, Mondou, Bochatay; Charpentiier, Kast, Neininger; Turler, Pasqualino, Fuchs; Spolidoro, Conte, Pochon; Baur.
Sierre : Zerzuben; Keller, Mattioli; Summermatter, Gartmann; Guyenet, Dällenbach; Jinman, Cormier, Christen; Juri, Je. Bonnet, Reber; Gay, Kuonen, Scherwey, Dayer.
Écrit par Jean Dreier
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