La finale va enflammer Moscou !

Il fera très chaud au Palais Olympique de Moscou ce week-end ! C’est en effet dès demain et jusqu’à dimanche que s’affrontent la Russie et l’Argentine pour la conquête du titre collectif suprême en matière de tennis, la Coupe Davis.

Les Russes, finalistes défaits en 1994 (face à la Suède) et 1995 (face aux Etats-Unis) sur ce même parquet de Luzhniki, compteront sur l’appui de leur formidable public pour enfin vaincre la malédiction et s’imposer à domicile, quatre ans après le succès incroyable de Paris.Paris 2002… Sans contestation possible, l’une des plus belles finales de l’histoire de la Coupe Davis, rappelle-toi, les Français sûrs d’eux, recevant les Russes sur terre battue à Paris-Bercy et Marat Safin, au sommet de son art, infligeant deux véritables punitions à Grosjean et Mathieu. Et ce dernier match, lors duquel le fourbe Chamil Tarpischev décida de brouiller les cartes en titularisant le tout jeune Mikhaïl Youzhny en lieu et place d’Evgeni Kafelnikov, pourtant vainqueur de Roland-Garros quatre ans plus tôt, et que Youzhny remporta après avoir été mené deux sets à zéro face à Paul-Henri Mathieu ! Il s’agissait là du premier triomphe russe en Coupe Davis, un souvenir encore très fort et très vivant dans le milieu tennistique russe, bien évidemment, non seulement en raison de la manière dont il a obtenu, mais aussi en raison du caractère symbolique de ce trophée, récompense suprême arrivant peu après les places de numéro un mondial (certes bien éphémères) de Kafelnikov et de Safin.

Les Argentins, eux, n’ont encore jamais connu l’honneur d’une victoire finale en Coupe Davis et espèrent bien, sous la conduite de leur leader David Nalbandian, faire chuter l’armada russe. Les défis sont multiples et de taille pour les Argentins : faire abstraction des 15’000 fanatiques de Luzhniki, qui ont promis de transformer le Palais Olympique en volcan en ébullition, dominer Nikolaï Davydenko et Marat Safin en simple et prendre le dessus sur la paire Tursunov-Youzhny en double, rien que ça ! Sans compter que Tarpischev a toujours des solutions de rechange, lui qui décida de laisser Davydenko (numéro 3 mondial) au repos en demi-finale et de titulariser Dmitri Tursunov pour une victoire phénoménale sur Andy Roddick (17-15 au cinquième set !). Le fait est que l’on voit très mal comment cette finale pourrait échapper aux Maîtres des lieux, même si l’on sait également que la Russie possède une incroyable faculté à se battre elle-même, à ne pas supporter la pression inhérente à ce genre d’événements. Il fallait être à Moscou, au Stade Olympique de Luzhniki, un lugubre soir de 1999, pour comprendre… L’équipe nationale russe de football devait battre l’Ukraine pour se qualifier directement pour le Championnat d’Europe (en Belgique et aux Pays-Bas) et éliminer l’équipe de France championne du monde, qu’elle venait de battre au Stade de France quelques mois plus tôt. 90’000 fous furieux dans les tribunes de Luzhniki, mais une Sbornaja timorée sur le terrain, peinant à prendre la mesure de son adversaire. Lorsque Valery Karpin, d’un maître coup-franc, ouvrait la marque à la 75ème minute, on se disait alors que l’affaire était réglée et la qualification pour le Championnat d’Europe une réalité. C’était sans compter sur la bourde incroyable du gardien russe Filimonov à la dernière seconde du temps réglementaire sur un coup-franc anodin de Chevtchenko… Cet événement n’a bien évidemment rien d’anecdotique, mais illustre bien toute la fragilité mentale du sport de haut niveau en Russie, à l’image de cette équipe nationale capable d’aller punir la France, invincible jusqu’alors à domicile, sur son terrain et de craquer à la dernière seconde devant 90’000 partisans en fusion.

La Russie est encore aujourd’hui le pays numéro un sur la planète en matière de sport de haut niveau (hiver et été mélangés, sports collectifs et sports individuels confondus), mais souffre terriblement de ce déficit mental, ce  dont pourraient profiter David Nalbandian, Juan Ignacio Chela et Augustin Calleri, dont les qualités ne sont plus à prouver et qui possèdent largement les moyens de tirer parti d’une défaillance russe. Cette finale s’annonce en tous les cas terriblement passionnante et, comme toujours à Moscou, follement dramatique.

Le tirage : 

Nikolay Davydenko (RUS) v Juan Ignacio Chela (ARG)
Marat Safin (RUS) v David Nalbandian (ARG)
Dmitry Tursunov/Mikhail Youzhny (RUS) v Agustin Calleri/David Nalbandian (ARG)
Nikolay Davydenko (RUS) v David Nalbandian (ARG)
Marat Safin (RUS) v Juan Ignacio Chela (ARG)

Écrit par Cnaptak

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