Bundesliga, 2e tour : les relégables

Après sept longues semaines de pause, le championnat le plus populaire d’Europe reprend ses droits le week-end prochain. Les fans trépignent déjà d’impatience : il y avait 66’000 spectateurs pour le match amical entre le Bayern et Munich 1860, 40’000 pour Schalke 04 – Bâle et le Fortuna Düsseldorf, équipe de Regionalliga, a attiré plus de 30’000 personnes pour la venue du Bayern. Etat des lieux et perspectives, en commençant par les équipes les plus menacées par la relégation.

MSV Duisburg (18e, 13 points)

C’est un peu une surprise de retrouver le néo-promu Duisburg en dernière position car le club de la Ruhr semblait s’être donné les moyens d’assurer son maintien. Mais le flop (prévisible) Ailton n’a été que partiellement compensé par la révélation Ishiaku et le MSV a peiné à marquer des goals. L’entraîneur Ruedi Bommer et ses dirigeants ont toutefois estimé que le groupe en place avait les capacités de s’en sortir et n’ont pas bouleversé le contingent à l’entre-saison. L’équipe a montré qu’elle avait des ressources, en allant notamment chercher un match nul à l’Allianz Arena contre le Bayern lors de la 16e journée avec une équipe très diminuée. Je reste persuadé que Duisburg a les moyens de se sauver mais, avec déjà quatre points de retard sur la barre, le droit à l’erreur sera limité. Il faudra surtout se montrer beaucoup plus performant à domicile qu’au 1er tour (7 défaites en 9 matchs). Côté suisse, l’ex-gardien de Schaffhouse Marcel Herzog n’a pas eu le droit à la moindre minute de jeu au 1er tour : pas de chance pour lui, le portier titulaire Starke s’est certainement montré le meilleur duisbourgeois. C’est bien dans un club finissant en «sburg» que Köbi Kuhn va devoir aller chercher son gardien titulaire pour l’Euro mais pas à Duisburg.
Arrivée : Schröter (Hannover 96).
Départ : Mokhtari (Al-Rayyan).

Energie Cottbus (17e, 15 points)

L’Energie Cottbus, c’est un peu le FC Aarau de la Bundesliga : un stade miteux, des moyens financiers dérisoires, un engouement populaire restreint et une certaine propension à aller recruter des joueurs dans le quart monde du football. Mais un club qui trouve dans l’adversité la volonté pour obtenir des maintiens miraculeux. Cette saison, l’Energie paraissait condamné après un début de championnat calamiteux. Mais la mise à l’écart des deux figures emblématiques du club, l’entraîneur Sander (limogé) et le gardien Piplica (relégué sur le banc), ont permis à Cottbus de se ressaisir et de venir flirter avec la barre. En luttant avec ses armes, soit en s’arque boutant devant son but et en espérant marquer sur un malentendu. Cet hiver, les Lausitzer ont effectué un recrutement dont ils ont le secret, avec l’arrivée de joueurs sans référence issus de clubs inconnus. Le transfert «vedette» est celui de l’attaquant tchèque Papadopulos, réserviste à Leverkusen. Si la logique est respectée, Cottbus devrait être relégué mais en réussissant quelques hold-up ici ou là, l’Energie pourrait obtenir un nouveau maintien miraculeux. J’en serai le premier navré car Cottbus est bien l’équipe la moins attractive de la Bundesliga.
Arrivées : Jelic (Xiamen Lanshi), Schmidt (Werdre Brême II), Vasiljevic (Kaposvari), Radeljic (Slaven Belupo), Papadopulos (Leverkusen), Müller (Hertha Berlin)
Départs : Küntzel (Augsburg), Baumgart ( ?), Kioyo (Maccabi Netanya).

1. FC Nürnberg (16e, 15 points)

L’équipe de Nuremberg a constitué la grande déception du 1er tour : 6èmes et vainqueurs de la Coupe la saison dernière, les Franconiens ont bouclé la première moitié de championnat en positions de relégables et éliminés en Coupe, avec une équipe pourtant plus forte sur le papier. Cela démontre que, derrière quelques ténors, la Bundesliga est très ouverte et que l’on peut très vite passer du statut d’européen potentiel à celui de relégable. L’entraîneur Hans Meyer est une institution en Bavière et a survécu à cette dégringolade. Néanmoins, la patience de l’inamovible et débonnaire président Michael Roth pourrait avoir des limites si son équipe ne remontait pas rapidement au classement. Car der Club s’est donné les moyens de s’extirper de la zone rouge, avec le transfert le plus spectaculaire de l’hiver en Allemagne, l’arrivée de Jan Koller (ex-Dortmund et Monaco). Le géant tchèque vient renforcer un secteur offensif déjà très étoffé. Pas sûr en revanche que l’arrivée de l’ex-Marseillais Abardonado ne permette de stabiliser une défense peu à son avantage l’automne dernier ; par contre, le retour de blessure  du défenseur international argentin Pinola va faire le plus grand bien. Le 1. FC Nürnberg a largement les moyens de se tirer de ce mauvais pas et devrait logiquement assez vite remonter vers une place à mi-classement qui correspond mieux à la valeur de son effectif.
Arrivées : Koller (Monaco), Abardonado (Nice).
Départs : Pagenburg (Munich 1860), Kennedy (Karlsruhe).


Le géant Koller débarque à Nuremberg

Hansa Rostock (15e, 17 points)

Le Hansa avait fait le pari de débuter la saison avec une équipe peu modifiée par rapport à celle qui avait obtenu sa promotion en mai dernier, soit un effectif presque sans aucune expérience de la 1ère Bundesliga. Dans un premier temps, le pari semblait voué à l’échec avec cinq défaites en ouverture de saison. Mais l’équipe a peu à peu trouvé ses marques et l’entraîneur Frank Pagelsdorf, considéré comme un faiseur de miracles à Rostock, a prouvé que sa réputation n’était pas usurpée : le Hansa a bouclé le 1er tour au-dessus de la barre, et ce malgré l’échec qu’a représenté l’arrivée de l’attaquant nigérian Agali (ex-Schalke et Nice), auteur d’un seul but, un autogoal… Le retour du Brésilien Gledson, ancien pilier de la défense parti tenter sa chance, sans succès, à Stuttgart, ne sera pas de trop pour tenter de rester au-dessus de la barre. Car sur le papier, Rostock a tout d’un relégué en puissance. Il faudra beaucoup de volonté, d’abnégation et de solidarité pour assurer un maintien qui relèverait de l’exploit.
Arrivée : Gledson (Stuttgart).
Départ : Schied (Jena).

Arminia Bielefeld (14e, 18 points)

Après avoir constitué la révélation du début de saison, l’Arminia Bielefeld a connu une longue descente aux enfers. Entre la 6e et la 16e journée, les Blauen n’ont récolté que 5 points, encaissant énormément de buts, ce qui a finalement conduit au limogeage de l’entraîneur Ernst Middendorp. Les points accumulés en début de saison permettent à l’Arminia de rester au-dessus de la barre mais, depuis le mois de septembre, Bielefeld a clairement été la moins bonne équipe d’Allemagne. Le duo d’attaque Eigler-Wichniarek reste un peu léger pour de la 1ère division et la défense, de loin la plus perméable d’Allemagne, n’a pas été renforcée. C’est dire que l’Arminia fait figure de très sérieux candidat à la chute. Le nouvel entraîneur, Michael Frontzeck, relégué en mai dernier avec Aachen, a donc du pain sur la planche s’il ne veut pas devenir le Yvon Pouliquen du football allemand.
Arrivée :
Départ : Ahanfouf (Wehen Wiesbaden).

VfL Bochum (13e, 19 points)

Le petit club de la Ruhr réussit des miracles avec des moyens limités. Le VfL a ainsi réussi à combler le départ du meilleur buteur 2006-2007 Gekas, grâce à quelques excellents transferts, notamment le Slovaque Sestak et le Suèdois Concha. L’entraîneur Marcel Koller, que j’aimerai bien voir reprendre la Nati, n’est pas pour rien dans les bons résultats du VfL : quand Bochum parvient à tenir tête au Bayern de Klose, Toni et Ribéry en alignant l’ex-Saint-gallois Imhof en défense centrale, c’est que l’organisation doit être au point. Avec seulement quatre points d’avance sur la barre, le VfL devra encore beaucoup cravacher pour assurer un nouveau maintien. Mais cela paraît parfaitement dans les cordes d’une équipe qui est parfaitement consciente qu’elle n’obtiendra rien sans un labeur de tous les instants. Une équipe qui joue avec ses moyens, modestes, mais qui est sans doute l’une des plus difficiles à manier de la Bundesliga.
Arrivée : Azaouagh (Schalke 04).
Départ :


Marcel Koller sauvera-t-il le VfL Bochum ?

Zweite Liga

L’identité d’un premier promu paraît déjà connue : Borussia Mönchengladbach (1er, 36 poins). Après un début de saison laborieux, le retour en forme d’Oliver Neuville, l’affirmation du buteur canadien Rob Friend et la révélation du demi Marcel Ndjeng ont permis aux Fohlen de s’envoler au classement. Six points d’avance sur la barre, le plus grand budget et l’effectif le plus étoffé de la catégorie, il faudrait un cataclysme pour que le Borussia ne retrouve pas la 1ère Bundesliga douze mois après l’avoir quittée. Les deux autres places de promu s’annoncent plus disputées puisque seuls 3 points séparent le 2e du 6e, le reste du peloton étant lâché. Mainz 05 (2e, 31 points) a parfaitement su digérer la relégation subie en mai dernier et a pu remplacer les cadres de l’équipe qui sont partis. Le club joue tous ses matchs à domicile à guichets fermés et l’entraîneur Jürgen Klopp est toujours aussi charismatique. Mainz est donc un candidat très sérieux à un retour immédiat dans l’élite.
Le 1. FC Köln (3e, 30 points) paraît également mûr pour une ascension, deux saisons après sa chute. Les hommes de Christoph Daum ont connu un premier tour délicat mais sont restés dans le course grâce aux buts à répétition du Slovène Novakovic (14 en 17 matchs), avant de finir en trombe. La déception est venue de l’international Patrick Helmes, auteur d’un premier tour en demi-teinte. Certains lui ont reproché d’avoir déjà la tête à Leverkusen, qu’il rejoindra en juillet. Mais s’il veut aller à l’Euro avec la Nationalmannschaft, Helmes a tout intérêt à élever son niveau de jeu au 2e tour. S’il y parvient, les Geissböcke pourraient devenir irrésistibles. L’engouement populaire est en tous les cas au rendez-vous : les 50’000 places du RheinEnergieStadion pour le match de reprise contre St. Pauli, en plein carnaval, ont déjà toutes trouvé preneur. Les écharpes n’ont pas fini de tournoyer au son du mythique Viva Colonia et la Kölsch de couler à flot.

 
Le Playmobil-Stadion

La menace la plus sérieuse vient du SC Freiburg (4e, 30 points), qui avait déjà raté la promotion pour un point la saison dernière. Sans grande star mais avec un effectif homogène, les Fribourgeois seront dangereux jusqu’au bout. Munich 1860 (6e, 28 points), avec une équipe jeune, avait constitué la surprise du début de saison, avant de rentrer un peu dans le rang mais reste dans la course. Les Löwen espèrent que le retour de l’expérimenté Schroth, absent tout le premier tour, permettra de lutter pour la promotion. Jouer dans l’immense Allianz Arena peut être un avantage pour les grands matchs qui attirent jusqu’à 60’000 spectateurs mais aussi un inconvénient pour les rencontres contre des adversaires moins huppés qui se jouent devant moins de 20’000 personnes. Le dernier prétendant, le Greuther Fürth (5e, 29 points), paraît aussi le moins bien armé. Les Bavarois jouent dans le haut de tableau depuis quelques saisons mais n’ont jamais eu l’honneur de goûter à la 1ère Bundesliga. Ce serait une grosse surprise que les pensionnaires du Playmobil-Stadion (!) y parviennent cette saison.

Écrit par Julien Mouquin

Commentaires Facebook

10 Commentaires

  1. Si ce nest pas indiscret puis-je te demander, cher Julien, quelle profession tu exerces ? Vu la qualite de tes papiers, si tu nes pas journaliste pro, he ben faudrait serieusement y songer.

  2. Un petit échange entre dune part Cottbus, Bielefeld, Rostock et dautre Mgladbach, Mainz et le grand 1.FC KOLN ne serait pas pour me déplaire (et à toi aussi Julien non ??)…ça serait tellement dommage que les clubs de la Ruhr soient relegués…

    HOPP KOLN

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.