Deux coups d’arrêts pour le HCC

Le HCC n’aime pas la pression. Par rapport à la saison dernière et l’élimination en quart de finale, alors que l’équipe tenait le bon bout (2 victoires et 2 buts à rien dans le 3ème match), le HCC a démontré une nouvelle fois que le rôle de favori ne lui convenait pas vraiment et que la première place lui faisait perdre le «B. A. BA» du hockey sur glace.

Acte I – samedi 29 septembre

L’occasion était belle pour le HCC de faire bonne figure devant un nombreux public venu assister au traditionnel derby contre le HC Ajoie. Les 3058 spectateurs annoncés pour l’occasion, dont 350-400 ajoulots, allaient vibrer tout au long d’une rencontre dont le scénario n’a pas été joué de la façon dont la majorité espérait.
Avec une entrée en matière tonitruante et le premier but de la saison pour Steve Pochon après moins d’une minute, les spectateurs pouvaient encore se régaler de 2 énôôôrmes occasions des attaquants locaux dans les 2 minutes suivantes, malheureusement galvaudées par trop de précipitation ou d’imprécision.

C’est après 5 minutes d’une danse du scalp, exécutée pour le plus grand bonheur du public présent, que les Ajoulots allaient se ressaisir et lancer des contre-attaques meurtrières. C’est d’ailleurs au cours de l’une de celles-ci que le duo Wittwer et Chételat allaient égaliser de superbe manière, en prenant de vitesse la défense chaux-de-fonnière, jusque-là la plus hermétique du championnat.

Cette égalisation eut le don d’équilibrer les débats et les deux équipes purent dès lors se livrer à une superbe partie de hockey en mettant les gardiens à contribution plus souvent qu’à leur tour. A force de dominer stérilement et plutôt que de marquer des buts, ce sont les Ajoulots qui allaient enfoncer le clou une première fois par l’entremise de Trunz d’un maître-tir de la ligne bleue, alors que deux Chaux-de-fonniers chauffaient le banc d’infamie.
Le 2ème tiers allait se dérouler de la même manière, à savoir un HCC dominant généralement les débats, mais se cassant les dents sur un Simon Rytz (ex-Bienne, Chaux-de-Fonds et Neuchâtel), en état de grâce, et s’exposant aussi aux contres de la bande à Gélinas, obligeant Sébastien Kohler à sortir le grand jeu.

Le 3ème tiers allait se révéler plus prolifique en buts. Une nouvelle contre-attaque menée par Desmarais (44ème minute) allait être payante puisque le top-scorer jurassien pouvait abuser Kohler et donner deux longueurs d’avance à ses couleurs. A peine 30 secondes plus tard, c’est Adrian Brunner qui se couchait sur la glace pour pousser le puck en direction de Kohler. Le puck a-t-il franchi la ligne pour l’occasion ? Impossible de le dire de là où j’étais, mais le juge de but confirmait son accord auprès de M. Schmutz qui accordait ce 4ème but, creusant ainsi un écart irrémédiable.
Après le temps mort demandé par Gary Sheehan, les Abeilles se mirent à l’œuvre pour essayer de revenir au score, mais les attaques chaux-de-fonnières étaient toutes contrées par le dernier rempart ajoulot. Il faudra attendre une double-pénalité jurassienne pour permettre à Roy de réduire l’écart et par la même occasion d’endosser la tunique de top-scorer. Le HCC subit là sa première défaite de la saison et à domicile de surcroît.

Acte (manqué) II – mardi 2 octobre

Le HC Langenthal, qui faisait figure de favori en début de saison, se devait de se reprendre devant ses supporters après un début de saison calamiteux (5 points en 6 matchs) et la honte suprême d’une défaite contre le néo-promu Neuchâtel, dans sa patinoire du Schoren, toujours aussi indigne d’une équipe qui a annoncé son intention d’accéder à la LNA. Il n’y a guère que les frites qui valent la peine.
Pour y remédier, le HC Langenthal pouvait compter sur la présence d’un joueur estampillé NHL, Derek Plante, dont l’arrivée tardive sur le sol helvétique aura contribué à le rendre plus que discret sur l’ensemble de la rencontre, laissant au seul Steve Larouche le soin de démontrer toutes les qualités nécessaires à un étranger pour évoluer en LNB. Organisateur, maître d’œuvre, distributeur de caviars et fourré d’un sens du but inné.
Le 1er tiers allait se dérouler de façon très brouillonne avec une équipe bernoise encore fragile, mais toujours aussi belliqueuse pour intimider l’adversaire, et un HCC en mal de confiance et en panne de simplicité dans le jeu.

C’est le jeune Noah Schneeberger qui ouvrait les feux à la 16ème minute d’un tir surprise qui pouvait permettre à l’assistance généreusement annoncée à plus de 1500 personnes de se lever, non pas pour Danette, mais pour exulter, au grand dam de la trentaine de chaux-de-fonniers présents. (Les Mélèzes frissonnent à l’extérieur, ce n’est pas pour tout de suite.)
Parti avec de bonnes intentions à l’entame du tiers médian, les joueurs du HCC allaient tout de suite être mis devant un étage supplémentaire de la difficulté à surmonter, à savoir un 2ème but encaisse six petites secondes après que Bernasconi eut été puni par l’homme en noir, M. Geo Baurgartner.
Fort de cet avantage, les Bernois (qui n’aiment pas qu’on les appelle comme cela d’ailleurs) imposent alors leur jeu physique à des Chaux-de-fonniers obligés de se défendre pour l’occasion.
Mais on ne guérit pas comme cela d’une entame de saison difficile. Dès la 25ème minute, le match commence à basculer en faveur des Abeilles et c’est à la suite d’une pénalité que Dominic Forget parvint à battre l’excellent Eschmann pour redonner de l’espoir à ses couleurs.
Malgré une domination assez nette des Chaux-de-fonniers, le score ne changeait plus jusqu’à la 2ème pause. Le 3ème tiers débutait comme la fin du 2ème avec des Abeilles désireuses d’égaliser. Excès de précipitation rime aussi avec une fougue mal contrôlée qui débouche le plus souvent sur des punitions, parfois sévères, infligées par le trio arbitral. Malgré presque 3 minutes en infériorité numérique, dont plus de la moitié à 3 contre 5, le HCC allait se montrer plus dangereux que des Bernois soudain redevenus fragiles. Les bûcherons s’étaient désormais transformés en poupée de porcelaine.
Bien que dominant une nouvelle fois son sujet, le HCC ne parvenait pas à concrétiser ses nombreuses opportunités d’allumer la lampe, en butant soit sur Eschmann, soit sur le poteau adverse, et ce n’est pas Mano qui me contredira.

Il aura fallu attendre la 58ème minute et un solo de Laurent Emery qui surprenait le cer-bèr-nois de la ligne bleue.
Les minutes qui ont suivi ont dû poser quelques soucis aux porteurs de pace-makers. 59 minutes et 1 seconde, Stoller est puni, suivit 40 secondes plus tard par Bochatay, auteur d’une charge dans le dos de Roy alors que la sarabande chaux-de-fonnière continuait tant et plus.
Les 20 secondes à 5 contre 3 ne permirent cependant pas aux Chaux-de-fonniers de prendre les 3 points avant la fin du temps réglementaire, mais leur permettait au moins d’entamer les prolongations avec le même nombre de joueurs sur la glace. Il était cependant dit que les supériorité à 5 contre 3 allaient se révéler inefficaces, puisque même la fin de la prolongation voyait les Bernois pouvoir évoluer dans la même situation, sans succès pour autant.
Les penalties allaient donc décider de l’issue du match. A ce jeu-là, les Bernois s’imposaient 2 à 1. Curieusement, Gary Sheehan s’était privé de techniciens émérites comme Valéry Chiraiev et Dominic Forget. Mais comme on sait que les attaquants ne sortent que rarement gagnant de ces séances, il est inutile de vouloir créer une polémique, tant le HCC avait les moyens de gagner ce match et de prendre les 3 points bien avant la fin du temps réglementaire. Il aurait fallu pour cela débuter le match d’une façon plus agressive et ne pas permettre aux Bernois de rentrer dans leurs patins et de reprendre confiance. 
Le déroulement des prolongations et des tirs de penalties se sont révélés chaotiques avec un chronométreur endormi qui oublie de mettre en marche l’horloge au début des prolongations et des responsables de glace qui se croient obligés de refaire toute la patinoire pour la séance de tirs aux buts.
Un petit point arraché de justesse alors que l’équipe avait tout pour en faire 6, voilà de quoi faire réfléchir les plus optimistes qui pensaient que le HCC était déjà champion du monde.

La Chaux-de-Fonds – Ajoie  2-4 (1-2 0-0 1-2)

Les Mélèzes : 3’058 spectateurs.
Arbitres : Schmutz ; Grossniklaus/Jetzer
Buts : 1ère Pochon (Pasqualino, Bochatay) 1-0, 8e Wittwer (Chételat) 1-1, 18e Trunz (Desmarais/ 5c3) 1-2, 44e Desmarais (Roy) 1-3, 44e Brunner (Posse, Aeschlimann) 1-4, 56e Roy (Chiraiev, Bernarconi) 2-4
Pénalités : 8×2’ contre La Chaux-de-Fonds ; 11×2’ contre Ajoie

Langenthal – La Chaux-de-Fonds 4-3 tb (1-0 1-1 0-1)

Schoren : 1’554 spectateurs.
Arbitres : Baumgartner; Lombardi/Longhi.
Buts : 16e Schneeberger (Stoller) 1-0, 22e Käser (Didier Bochatay, Stoller/ 5c4) 2-0, 28e Forget (Mano/ 5c4) 2-1, 58e Emery 2-2. 
Pénalités : 7×2’ contre Langenthal; 10×2’ contre La Chaux-de-Fonds.

Écrit par Jean de la Lune

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