Pas d’agonie en finale cette année !

Après un suspense insoutenable et une attente de près d’un mois et demi, le voile est enfin levé sur l’identité de la future sélection championne du monde. Clap de fin donc, pour reprendre une expression qui avait été utilisée dans le premier article sur l’Islande, sur cette série de présentation des équipes de la Coupe du Monde 2018, et ainsi boucler la boucle.

Pourquoi j’ai choisi de présenter cette équipe ?

J’ai souhaité sortir de ma zone de confort. Présenter l’équipe qui finira championne du monde selon l’indice FROTI est un joli défi. J’avais ainsi hâte de démontrer que le football n’est pas une science qui se chiffre mais bien une affaire de tripes et de cœur. Alors fans de l’Albiceleste, je crains fort que cet article mûri, réfléchi et argumenté n’assombrisse le ciel bleu et blanc de votre équipe.

Comment se sont-ils qualifiés ?

Ils ont frôlé la catastrophe. Les Argentins ont connu les pires difficultés pour décrocher leur billet pour la Russie. L’Albiceleste (sept victoires, sept défaites, quatre nuls) n’a été délivrée qu’à l’issue de la dernière journée grâce à sa victoire en Equateur et un triplé salvateur de leur Messi pour finalement terminer à la 3^e place de la zone d’Amérique du Sud, derrière le Brésil et l’Uruguay.

Quelles sont les chances de les voir soulever le trophée ?

Ils débarqueront en Russie avec peu de certitudes mais avec le statut de potentiel favori. En juin 2017, le sélectionneur Sampaoli avait surpris son monde en utilisant une formation assez inédite : le 2-3-5 contre Singapour. Pour moi la philosophie de cette sélection est donc claire : marquer un but de plus que l’adversaire. L’Argentine c’est un milieu et une défense dégueulasses et que des cracks en attaque. Ça va donc être All In à tous les matches. Sauf qu’on disait exactement la même chose avant 2014 et pour finir ils vont en finale en n’encaissant que 4 buts sur l’ensemble du tournoi et en gagnant 3 matches 1-0 (plus la demi-finale gagnée aux penalties après un 0-0).

Présente-nous la star de l’équipe.

Impossible de faire planer un quelconque mystère sur l’identité de ce joueur. Depuis plus d’une décennie, une lutte de pouvoir divise le monde entre les pro-Messi et les pro-Ronaldo. Comparer ces deux joueurs hors-normes c’est tenter de rationaliser le talent, de chiffrer le magnifique. Et c’est aussi vain que de se demander qui est le meilleur entre Nadal ou Federer. Ce débat de PMU et de cours d’école fait néanmoins le jeu de la FIFA et des équipementiers sportifs. Aussi je ne vais pas perdre mon temps à présenter le joueur. Relisez l’excellente présentation de Ronaldo et collez-y le nom de Messi à la place. A deux trois détails près, ça fait bien l’affaire.

Envers et contre tous, certains parents essaient encore d’inculquer à leur enfant l’amour d’un foot laborieux.

On parle du foot argentin, mais il ressemble à quoi le championnat d’Argentine ?

Je vais essayer de la faire simple. La saison est divisée en deux avec un tournoi d’Ouverture et un de Clôture. Ce qui correspond à nos traditionnelles phases aller-retour. Il y a donc deux tournois, et donc forcément deux champions. Pour départager le grand vainqueur de l’année, on joue par la suite une superfinale (entre le champion du premier et celui du second tournoi). Le gagnant aura le titre de champion de la saison et pourra broder une étoile supplémentaire sur le blason de son maillot. Pour la petite anecdote, chaque étoile sur le blason de Boca Junior représente un championnat gagné.

Ça c’est la partie émergée et compréhensible de l’iceberg. Le système de promotion/relégation est juste un enfer à décrypter. Je ne m’y suis pas risqué car de un je n’ai pas de potes à impressionner et de deux ça n’aide pas à emballer en soirée de sortir sa science sur le championnat argentin.

D’après des informations glanées à gauche et à droite, il semblerait que s’ils ne se décident pas à passer au système européen, c’est pour protéger les grandes équipes de la relégation. River et Independiente seront ravis de l’apprendre…

Au fait, c’est qui la personnalité argentine la plus célèbre dans le monde ?

Elle est adulée et respectée par environ 2,2 milliards de chrétins. Le pape François Ier est argentin. François est un pape gentil. Il est plein d’humanité. Et il adore le football. A l’inverse de nombreux hommes d’Eglise, il n’aime pas Lanus mais il soutient San Lorenzo. En effet ce pays pourra donc compter sur le soutien du représentant de Dieu durant la Coupe du Monde. Et la dernière fois qu’ils avaient Dieu de leur côté, ils l’ont gagnée, certes entachée d’une grossière faute de main, le désormais fameux Diegoal.

Fais-nous rêver avec l’Argentine, mais dans un autre sport !

Le sport c’est dans les gênes des Argentins. Ils sont performants dans de nombreuses disciplines. Alors autant vous en présenter une qui n’a pas encore été évoquée dans cette série d’articles. Par contre je ne peux garantir de vous faire rêver. Depuis une médaille d’or glanée durant les JO de 1924, les Argentins cartonnent en polo. Ils sont numéro un dans cette discipline. Le polo oppose deux équipes de quatre cavaliers qui tentent, à l’aide de longs maillets de bois, de pousser une balle en bois de la taille d’une balle de tennis dans le filet de l’équipe adverse, à l’une des extrémités du terrain. Le système de transfert est le même qu’en football. Tout comme les joueurs argentins de football, les chevaux de polo sont de petits pur-sang que l’on élève et entraîne tout spécialement pour ce sport. Ils sont donc très recherchés par les grandes écuries étrangères.

Gonzalo Pieres : le Messi du Polo

Au fait ça mange et ça boit quoi les Argentins ?

Pas besoin de s’étaler sur le steak argentin. Sa réputation se suffit à elle-même. L’Argentine s’est fait une spécialité des plats à base de viande. Saviez-vous que les Argentins consomment presque autant de viande de bœuf que les Etats-Unis ? Quand on sait que l’Argentine compte 40 millions d’habitants et les Etats-Unis 230… Ils ont d’ailleurs une approche toute particulière pour attirer le client et faire saliver les papilles : exposer des animaux morts, écartelés au-dessus d’une pierre, prêts à cuire.

Manger de la viande salée et du gras ça donne soif pas vrai ? Alors que boire ? De la bière bien sûr. A Buenos Ivresse, il y a surtout de la Quilmes, produite dans la banlieue de la capitale, dans la ville de Quilmes. Sinon niveau vin, les Argentins assurent. Et ils en consomment. Les Argentins boivent environ 45 litres par an/personne. Terminons par la boisson locale : le maté, une sorte de jus marron clair à la saveur du tabac froid.

Une coutume surprenante de ce pays ?

Une coutume surprenante est celle de boire avant de conduire (de préférence de la bière Quilmès). Selon des chiffres trouvés au gré de mes recherches, l’Argentine c’est 38 morts par jour dans des accidents de la route, soit 1 mort toutes les 37 minutes.

Ton pronostic ?

Le Mondial approche à grands pas et les concours de pronostics aussi. Particulièrement habile dans ce domaine, amis footix suivez sans crainte le tuyau qui va suivre. Vous pourrez ainsi briller au bureau et ne pas finir derrière Simone, la secrétaire de direction qui connaît pas trop le foot mais qui mise un peu au pif pour faire comme les autres et parce que c’est quand même sympa comme jeu. Après trois finales de compétitions internationales perdues en 2014, 2015 et 2016, cette année la désillusion fera place à la colère pour les supporters. Les Sud-Américains doivent faire face à un groupe très homogène avec l’une des meilleures équipes africaines, et deux nations européennes performantes au dernier Euro. A mon avis, ils sont assez tocards pour finir deuxième du groupe. Ils tomberaient ainsi sur les Bleus et la marche serait alors trop haute pour eux.