Pravda Akbar

Si l’affiche du match d’ouverture ne fait que très rarement rêver, autant dire tout de suite que ce RussieArabie Saoudite faisait, sur le papier, autant bander que la dernière tenue de Serena Williams. Après, ça reste le premier match d’une coupe du monde. Et comme l’eut dit si bien ce bon vieux Alfred de Musset : Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse. C’est donc au taquet que j’allais me délecter de cette partie telle la vieille soupe aux légumes qu’il fallait ingurgiter afin de pouvoir profiter d’une délicieuse tarte aux pommes par la suite.

Le match en deux mots

On ne s’attendait pas à grand-chose. Au final, on n’a eu guère plus. La faute à des Saoudiens particulièrement limités (aucun tir cadré). On aura au moins eu des buts. 5 même. Pas loin d’un record pour un match d’ouverture. Le reste aura été particulièrement brouillon, parfois proche d’un match de Juniors C. Après, faut pas être trop dur avec la Russie. Quand tu as gagné 5-0 difficile de dire que t’as pas fait le job.

L’homme du match

Iouri Gazinski. Le héros de la nation grâce à cet impeccable coup de tête de la 8ème minute. Il a mis son équipe sur orbite et lancé idéalement une équipe russe dont tout un peuple doutait. Mais vas pas me dire que tu connaissais ce milieu de terrain de 29 ans évoluant au FK Krasnodar avant cette fin d’après-midi. On ne te croira pas. Par contre, pour briller en société, tu pourras toujours ajouter qu’il est né dans la sans doute charmante bourgade de Komsomolsk-sur-Amour.

La buse du match

Ou plutôt les buses du match : La charnière centrale saoudienne. Franchement, on aurait mieux fait de reconstituer celle formée par Olivier Biaggi et Patrice Viret plutôt que celle formée des homonymes Hawsawi. Et même à leur âge actuel, ils n’auraient pas fait moins bien. Parce que là, entre leur lenteur, leur manque d’agressivité, leur placement approximatif et leur relance hasardeuse, ils ont fait fort.

Abdullah se prépare à prendre son 5ème goal. Le job de rêve.

Le tournant du match

Incontestablement le tirage au sort. En offrant sur un plateau l’Arabie Saoudite en guise d’hors d’œuvre à la fébrile Russie, le hasard a bien fait les choses. Un galop d’entraînement idéal pour se mettre en jambes et une victoire fleuve pour rassurer les troupes. On n’aurait pas pu faire mieux si on avait voulu préserver un semblant d’enthousiasme du côté de la nation hôte de cette coupe du monde.

Le geste technique du match

Incontestablement celui de mon informaticien qui m’a permis de suivre la première mi-temps sur mon écran tout en skypant avec un client aux US. La seule question en suspens demeure de savoir si ledit client avait mis en place le même stratagème.

Le geste pourri du match

La sortie sur blessure d’Alan Dzagoev à la 24ème minute. Peut-être intrinsèquement le meilleur joueur russe. Si cela n’a eu, heureusement, aucune conséquence fâcheuse face aux lapidateurs, cela pourrait être drôlement plus ennuyeux lors des prochaines rencontres même si Denis Cheryshev, son remplaçant, a été plutôt à son avantage.

PosÉquipePWDLFAGDPts
1540173412
23202181446
3310227-53
4300326-40

L’anecdote

Le truc à la mode actuellement en Russie, c’est de se laisser pousser la moustache à la Stanislav Cherchesov. Une sorte de Movember en juin. Je ne sais pas si un prix viendra récompenser la plus belle à la fin de la compétition mais il se murmure en coulisse que le grand favori se nomme Jorge. Artur de son prénom.

Et sinon, dans les tribunes ?

Tout dépend de quelle tribune on parle. Si tu t’es retrouvé en VIP, assis entre Vladimir Poutine et le prince héritier Mohamed ben Salmane Al Saoud et qu’en général tu aimes bien aller au stade pour déconner et boire des coups avec les copains, ben franchement ça a dû te changer. Malheureusement la place était déjà prise par Gianni Infantino. Ce qui n’a pas dû élever le niveau des blagues du jour. Par contre, si tu as passé l’après-midi à boire des coups en ville puis à fêter l’avalanche de buts au milieu des supporters russes, tu as bien dû te marrer. Et tu auras sans doute un sacré mal de caboche demain matin.

La minute Pierre-Alain Dupuis

« Je vous laisse apprécier la performance de Robbie Williams à sa juste valeur ». Avant de s’en prendre au peuple russe et au niveau de jeu saoudien, Massimo s’est permis de critiquer la prestation du bad boy de la chanson britannique lors de la cérémonie d’ouverture. Sérieusement, Massimo, tu voudrais pas changer de disque ? Et t’es qui pour avoiner à tout va sur tout et n’importe qui ?

La rétrospective du prochain match

La dernière fois que l’Arabie Saoudite a perdu contre le pays organisateur, c’était en 1998 en France. Vous vous rappelez de la suite ? Qui pour croire que les sbires de Vladimir nous referont le coup de la bande à Aimé et iront jusqu’au bout à domicile ? Les Saoudiens, eux, vont tranquillement retourner à leurs chameaux (qui remplaceront aisément les moutons en l’occurrence) en évitant de se prendre  deux casquettes contre l’Egypte et l’Uruguay.

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