HCC : le signe indien vaincu à deux reprises

Après une entrée en matière plus que convaincante et 3 victoires en 3 matchs, le HCC se déplaçait à deux reprises loin de ses terres. Par le passé, les longs déplacements du club des Mélèzes s’apparentaient à chaque fois à un chemin de croix à la fin duquel les adversaires zürichois et thurgoviens crucifiaient les Abeilles qui subissaient des défaites mortifiantes et de nature à décourager plus d’un supporter convaincu.

Mais depuis 18 mois, bien des choses ont changé sur les hauteurs neuchâteloises et l’équipe, après avoir déjoué tous les pronostics la saison dernière, fait à présent figure de favori de cette LNB, si nulle aux yeux de certains Lausannois. Les deux déplacements entrepris du côté de Küssnacht et de Kreuzlingen ont donc permis à la troupe à Gary Sheehan de continuer sur la lancée du début de saison en s’imposant 2 fois. Même si la manière a quelque peu fait défaut, les deux victoires valent leur pesant de cacahuètes.Le réveil du 22 septembre fut matinal pour les joueurs à l’abeille puisque ceux-ci se sont retrouvés à 07.45 hres sur la glace des Mélèzes pour un entraînement d’avant-match, avant de prendre la route à destination du sympathique KEK. Etonnant aussi de constater qu’à chaque fois que le HCC se déplace du côté de la Limmat, la municipalité de la ville de Zürich fait tout pour entraver le trajet. Si ce n’est pas le Grand prix cycliste ou un cirque qui plante sa tente sur la route principale, les autorités sportives de la capitale financière avaient cette fois mandaté le groupuscule UNIA pour faire un barrage en faisant croire à 15’000 travailleurs de la construction que leur avenir sera plus rose que celui des travailleurs de la Boillat à Reconvilier.
Si le bus chaux-de-fonnier a réussi à déjouer ce piège odieux en passant par Dübendorf, il n’en a pas été de même pour les supporters qui sont arrivés en ordre dispersé et par des itinéraires différents dans la petite patinoire des hauts du lac de Zürich.

Mais foin de tout ceci, le match devait bien commencer à l’heure. Durant le 1er tiers, les Chaux-de-Fonniers ont imposé leur jeu et leur technique face à un adversaire dépourvu pour l’occasion de leur étranger. Malgré une foule d’occasions, le seul but de ce 1er quart fut marqué par Dominic Forget, déchaîné par la tunique de Top-scorer, au cours d’une action rondement menée. Avec 19 tirs en direction de l’imposant gardien Flüeler, dont le gabarit n’a rien à voir avec Florence Schelling que l’on pourra peut-être voir durant la saison, les lionceaux pouvaient s’estimer heureux de ne pas prendre le premier thé à avec 2-3 buts en plus dans la besace.
Las, la suite fut moins glorieuse car le HCC s’est quelque peu endormi à la pause (la faute au réveil matinal sans doute) et a passé son temps à faire des cadeaux à l’adversaire. C’est d’ailleurs à l’occasion d’une magnifique passe en retrait que les lionceaux pouvaient égaliser par Gruber à la 33ème minute. La fin du 2ème tiers fut d’ailleurs assez épique pour les Abeilles qui devaient annihiler quelques infériorités numériques, à 3 ou 4 joueurs sur la glace, selon l’humeur de l’arbitre, soudain devenu très pointilleux.
Ce n’est finalement qu’à 3 minutes de la fin que les Chaux-de-Fonniers ont décidé de passer la vitesse supérieure et de multiplier les occasions de passer l’épaule et d’engranger les 3 points. Le gardien et les poteaux zürichois en décidèrent autrement, ainsi d’ailleurs que le défenseur Philippe Schelling, auteur d’une faute à moins de 2 minutes de la fin du tiers et alors que le gardien venait à peine de sortir pour renforcer l’attaque et qui allait permettre aux Abeilles d’entamer la prolongation à 4 contre 3, puis à 5 contre 3 après une crosse haute sur Roy, lequel prit sa revanche en fusillant Flueler, masqué par Forget pour l’occasion, après 40 secondes en prolongation, faisant ainsi oublier les 8 buts encaissés une année auparavant.


Philippe Schelling, GCK

Comprenant que le réveil matinal n’était pas la bonne solution, Gary Sheehan a décidé de prendre une autre résolution le mardi suivant, cette fois-ci en partant suffisamment tôt dans l’après-midi pour effectuer les 240 kilomètres qui séparent la capitale horlogère de la paisible bourgade du bord du Boden. Les joueurs n’auraient ainsi plus l’excuse d’être restés dans le bus à l’entame du match, comme c’était le cas les saisons dernières.
Match-piège par excellence, les Thurgoviens devaient avoir à cœur d’effacer la fessée administrée par le LHC trois jours auparavant. A l’instar du match de Küssnacht, les joueurs du HCC prenaient toutefois les choses en main dès la 1ère minute pour dominer l’équipe du président-mécène-coach Burgener. Si les occasions ne manquaient pas, les Abeilles péchaient toutefois à la conclusion et c’est sur un score frustrant, nul et vierge que les 2 équipes rentraient au vestiaire. Le temps pour les 12 supporters de déguster un Schnitzelbrot, une saucisse et un Bürli ou un Bieber de derrière les fagots, les 2 équipes continuaient sur la lancée du 1er tiers.
Comprenant que le match ne se jouerait pas sur ce rythme, les hommes de Sheehan ont décidé de passer la vitesse supérieure à la mi-match et c’est ainsi que Roman Botta marquait son 1er but pour ses nouvelles couleurs. L’ex-lausannois fut d’ailleurs omniprésent distribuant 2 assists sur les deux autres buts chauxois. trois buts en sept minutes, voilà qui eut le don de décourager les collègues à Truttmann (particulièrement égoïste durant le match), du moins jusqu’à la 2ème pause.
Le maigre public de la BodenseeArena avait alors parfaitement compris que la 1ère vraie victoire de l’exercice n’était pas encore pour ce soir. Le petit fan’s-club en faisait de même en rangeant tambours, bâches et drapeaux et restant dans les couloirs de la patinoire. (Au fait, le drapeau finlandais, c’est une croix bleue sur fonds blanc et pas l’inverse, bande de petits ignorants.)

Ce n’est que lorsque Annen trompa la vigilance de l’excellent Kohler, auteur de quelques superbes parades, que le kop thurgovien se décidait à re-soutenir son équipe. A noter que l’action précédente voyait les Chaux-de-Fonniers rudoyer une fois de plus les poteaux de Schoop à 2 reprises en 3 secondes.
A moins d’une minute de la fin, le finlandais Alatalo (pas rancunier vis-à-vis des incultes cités plus haut), décidait de décocher un slap à la ligne bleue que Kohler laissait passer curieusement (du moins de là où j’étais). Malgré un dernier baroud d’honneur, les Thurgoviens ne parvenaient toutefois jamais à faire douter les joueurs à maillot blanc.
En 3 jours, les joueurs chaux-de-fonniers sont donc parvenus à rompre la malédiction des longs trajets. Il ne reste qu’à confirmer cet état de fait dans 10 jours à Coire pour vaincre définitivement le signe indien.

GCK Lions – HCC 1-2 (0-1, 1-0, 0-0, 0-1)

KE Küsnacht : 210 spectateurs
Arbitres : Karol Popovic, Georges Huguet, Roman Kaderli
Buts : 13e D. Forget (Chiriaev, Neininger), 33e Gruber (Pascal Tiegermann), 61e Roy (Chiriaev).
Pénalités : 10×2’ pour GCK, 8x 2’ pour le HCC

HC Thurgovie – HCC 2-3 (0-0, 0-3, 2-0)

Bodenseearena Kreuzlingen : 721 spectateurs
Arbitres : Baumgartner, Mauro Lombardi, Severino Longhi
Buts : 30e Botta (Hostettler), 33eVacheron (Roy, Botta), Neininger (Roy, Botta), 44e Annen (Mordasini), 60e Mika Alatalo (Korsch, Meichtry)
Pénalités : 5×2’ pour Thurgovie 7x 2’ pour le HCC

Écrit par Jean de la Lune

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