Paris vs Cardiff

Non ce n’est pas l’affiche d’un quelconque match de rugby à venir ! Par contre c’est une partie que je vais arbitrer devant toi, entre un quart de finale au magnifique Millenium et une demi-finale dans le non moins merveilleux Stade de France. Au programme donc : Nouvelle-Zélande – France et France – Angleterre. Eh oui… j’y étais !

Plus qu’un parcours initiatique du rugby, c’est bien une orgie de bonne humeur, de bières, de sport et de convivialité à laquelle nous avons eu droit durant ces deux week-ends. Mais plus encore, il nous a été donné de comparer deux styles de villes, deux centres culturels sportifs, deux ambiances. Voici donc un petit comparatif entre Paris, la ville de la tour Eiffel, de la victoire des Bleus en 98, du PSG (sic), des brasseries, de la mauvaise humeur, et Cardiff, la ville… qui n’existe que par son stade !

L’arrivée dans la ville

Là évidement la question ne se pose pas. Paris restant Paris, même un gradé de l’armée suisse en permission pourrait réussir à trouver son chemin sans passer par la case Frankfurt. Cardiff en revanche, c’est une autre histoire. Pour une ville abritant l’une des plus belles enceintes sportives au monde, c’est carrément du système D. Un exemple ? Ben tu en auras même deux ! Mes frères ont dû passer par l’aéroport de Bristol avant de se rabattre sur un taxi dont le coût de l’heure de route amputait bien sur la moitié du budget du week-end. Et de mon côté ? Genève – Londres City, métro pour rejoindre la gare de Paddington et train jusqu’à Cardiff. Et je ne te parle pas du retour, agglutiné comme des sardines dans un train pendant 3 heures avec les relents d’alcool de la veille.
Ceci étant dit : Paris 10 – Cardiff 6

L’ambiance d’avant match

Et Dieu sait comme ce moment est important ! Quand tu te permets une petite folie financière pour assister à deux matches de rêve, tu as envie d’en profiter pendant mais aussi et surtout avant et après. Qui est déjà allé voir un match au Camp Nou sans auparavant flâner sur les Ramblas et prendre quelques «canas» dans un bar à tapas ? Mais, revenons à nos moutons. Lorsqu’à Paris, tu essaies de trouver une brasserie avec une terrasse et un ou deux supporters de rugby accoudés au bar, à Cardiff tu dois te frayer un chemin avec les coudes dans les multiples pubs de la ville afin de pouvoir commander une bière. En résumé, si tu veux faire la fête avant le match à Paris, tu as intérêt à connaître les petits endroits sympas, ou alors direct au stade ! À Cardiff, tu commences à 13 h et tu te laisses porter par la vague jusqu’au match. Et que dire de l’ambiance dans cette ville-stade. Ça chante, ça danse, ça boit, ça se souhaite bonne chance, bref des moments rares avec des personnes venues de tous horizons. (Des Irlandais qui pensaient finir deuxièmes de leur groupe, des Écossais qui pensaient finir premiers du leur (sic), des Néo-Zeds évidemment, des Français etc…)
Résultat : Paris 5 – Cardiff 10

L’accès au stade

Cette rubrique est un peu tronquée… En effet, le Millenium se trouve être LE centre ville de Cardiff. Quand dans l’espace, les planètes et les astres tournent atour du soleil, à Cardiff les pubs et les hôtels gravitent autour du stade ! C’est sans doute cela qui permet une telle ambiance dans les rues, tout le monde sait où se rejoindre avant et après le match. Magique ! Soyons honnêtes, Paris a théoriquement un bon accès à son Stade de France. Une ligne de RER directe, une autre de metro, on a déjà vu pire. Mais là, c’est un scandale ! A notre retour du stade vers la ville, nous avons dû passer une heure dans le RER parce que ces gentils travailleurs français (qui sont au moment même où je te parle en grève parce qu’ils ne veulent pas travailler) ont été incapables de nous dire que notre train était le dernier et que dans ces conditions, au lieu de continuer son chemin, il le rebroussait ! Autant te dire qu’après 3 litres de bière, on en sent les effets, et les murs de la Gare du Nord également ! Je te passe les 2 heures d’attente pour un taxi que jamais nous ne trouvâmes…
Paris 3 – Cardiff 10

Le match

Cette rubrique est bien évidemment très subjective ! Que l’on soit pour ou contre le coq français, on aura préféré l’ambiance galloise ou gaullienne. D’un côté, le fort antagonisme des Français et des Anglais, ce qui nous a valu des hymnes à te couper le souffle des deux côtés ! (Et que dire de mon premier «God save the Queen» dans un stade !) De l’autre, le Haka. Là aussi les poils se sont dressés sur nos bras, que de moments magiques ! On n’oubliera pas également le chant guerrier français (je parle de la Marseillaise et non pas du HUUUMMM CHABAAAL) repris par des milliers de coeurs dans des stades chauffés à blanc. Je n’ai pas pour habitude de te parler des matches auxquels j’assiste, je ne le ferais donc pas ici non plus, je laisse cela aux spécialistes. Par contre je suis spécialiste d’une chose, et cette chose va faire basculer le sort de ce chapitre : la bière. Et de surcroît, la bière dans l’enceinte même du stade. Véritable à Cardiff, sans alcool à Paris ! Les puristes comprendront !
Paris 9 – Cardiff 10

L’après-match

Une chose m’aura choqué autour du Stade de France après le match : l’indifférence des Bleus après l’élimination. Autant quand les Blacks sont sortis en quarts, on les voyait pleurer, rentrer chez eux sans mots dire et disparaître pour la soirée, autant les Français restaient résolument de bonne humeur. Tant mieux me diras-tu ! Car après une défaite face au XV de la Rose, il faut oser se montrer en face de 40 gaillards ivres de bonheur en train de chanter le fameux «swing low, sweet chariot, coming for to carry me home !» Nous aurons passé 2 heures après le match autour du stade à festoyer avec les héros du jour, à chanter, à boire et à se congratuler. Par contre, une fois quittés le stade, nous nous sommes retrouvés, par la force des choses (cf. chapitre sur le retour à Paris après le match…) dans un bar proche de la Gare du Nord, où l’on a bu quelques dernières pintes jusqu’à 4 heures du matin, avec un ancien champion du monde australien de 1991, et un Néo-Zed qui nous a performé un Haka plus vrai que nature ! Et je te jure, voir le Haka exécuté par un petit Néo-Zed ne te donne pas, mais alors pas du tout envie de le voir performé par 22 gaillards de 2 mètres de haut pour 100 kilos de muscle !
À Cardiff, l’après match était encore plus bondé que l’avant match. Du coup les rues étaient pleines de Français festoyant le récent exploit des leurs. Accompagné des toujours sympathiques Irlandais, Gallois, Sud-Af et Ecossais. Les pubs regorgeaient de bonne humeur, de chant, de bière. Une vraie ambiance de fête dans une ville dont on se demande ce qu’elle fait les jours de non match !
Paris 7 – Cardiff 7

Constat général

Le score est lourd : 34 pour Paris contre 43 pour Cardiff.
Même si les deux expériences furent jouissives au possible, je dois avouer que le Millenium Stadium m’a vraiment emballé. Ce mélange de folie autour du stade, d’excitation au moment du Haka, de stupéfaction suite au résultat français et bien sûr de melting-pot écosso-irlando-gallo-franco-argentino-australo-néo-zéd toujours dans une réelle bonne humeur, fait indéniablement de cet événement l’un des grands moments de ma vie de supporter sportif !

Écrit par Eric Laurent

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