Xamax : une chanson monotone

Pour ceux qui n’ont pas suivi, Xamax a encore perdu ce week-end. Cette fois ça se passait à Aarau, dans la cuvette du Brüggli. On prend les mêmes et on recommence : un Neuchâtel Xamax motivé, assez talentueux et franchement audacieux, un public qui y croit et une domination indiscutable. Mais au final, c’est chou blanc. Encore une fois.

Je pense que je vais bientôt développer un script sur mon PC, où j’entre uniquement le nom de l’adversaire et mon programme me crachera un compte-rendu tout beau tout propre. Car en effet, à part les acteurs, le film se ressemble furieusement chaque week-end. Ah oui, le décor. Lui heureusement il change, entre le Stade de Suisse et le Brügglifeld c’est un peu comme quand tu rentres du loft de tes amis pour ton appart tout pourri. On se sent quand même mieux dans notre appart tout pourri. Ajoutez-y une température qui justifiera les «thés schnaps» de par dessous le manteau à la cantinière, et le voilà votre décor.
 
N’empêche, il faut bien se rendre compte d’une chose : si la crise n’est pas encore là, elle guette. Pourquoi, comment ? Petit tour d’horizon des raisons qui ont fait chuter Neuchâtel Xamax.

Manque de concentration défensive

Après 8 journées, Neuchâtel Xamax pointait non seulement au 3ème rang du classement, mais aussi et surtout possédait la 2ème meilleure défense du championnat. Castella a le choix entre 3 défenseurs centraux, sérieux et appliqués, mais trop irréguliers. Besle trop impulsif se laisse encore trop facilement embobiner par les adversaires. Déjà 2 expulsions mortifiantes et un penalty un peu bêtement concédé dans les arrêts de jeu, l’addition est déjà salée pour les coéquipiers. Rajoutez à cela le fait que Castella ne lui pardonne rien, la pression est dure à supporter pour la «gueule d’ange».


Déjà 2 cartons rouges pour Besle cette saison 

Quennoz de son côté est sans doute le plus régulier, surtout lorsqu’il évolue aux côtés de Besle. Expérimenté, l’ex-Bâlois est un patron aux qualités rares et son union sacrée avec Besle est redoutable.
Joksimovic de son côté est capable du meilleur comme du pire, notamment dans ses placements. Ses interventions sont pour le moins tranchantes, mais parfois approximatives, à l’image du 2ème but argovien dimanche. Malgré tout «Joksi» semble pétri de talent, et possède une volonté de fer.

Imprécision offensive

Entre les ratés de Chihab, Coly, Nuzzolo, El Haimour et la légèreté de Merenda, on pourrait déjà créer une compilation d’échecs en tous genres. Quand la grinta n’est plus là, c’est tout le bloc qui perd confiance, et même les buts les plus faciles deviennent des ratés d’anthologie (Coly à Young-Boys). On sait que l’attaque xamaxienne est un peu légère, mais l’on se rassure en voyant les deux principaux intéressés être capables de beaux moments de révolte, comme leur excellente prestation dimanche au Brügglifeld. C’est sans doute sur ce point que les dirigeants planchent le plus activement à l’approche du mercato hivernal.


Coly a vendangé…

Choix tactiques perturbateurs

Depuis le match contre le Racing Genève, la tactique voulue par Castella interpelle. En reléguant de manière incompréhensible Besle sur le côté (cf chapitre sur les défenseurs) et en privant ainsi Jenny de son rôle, l’équilibre si bien acquis durant les premières rondes était rompu. Et le doute de s’installer, alors que l’on était persuadé de posséder l’une des meilleures paires défensives du championnat. Au milieu on avait été épaté par le jeune Steven Lang lors des premiers entraînements et lors du match amical cet été face au FCZ, et on se demandait s’il allait avoir un peu plus de temps de jeu. Après quelques matches dans les tribunes, le coach semble avoir décidé de lancer régulièrement le remuant milieu de terrain de 21 ans. A l’image d’un Szlykowicz l’an dernier, si l’ex-Nantais s’enrobe de quelques kilos de muscles en plus, nul doute que ses accélérations et sa protection de balle pourront faire de lui un futur joueur décisif des fins de match xamaxiennes. Gageons que Castella continuera à lui donner sa chance.

Décisions arbitrales douteuses

Impossible de ne pas y faire référence, même si c’est le lot de toute équipe. Force est de constater qu’une spirale vicieuse de décisions défavorables s’est abattue sur les rouges et noirs. Le genre de spirale qui s’inscrit bien profondément dans le moral des troupes. Des penalties éléphantesques non sifflés, des cartons systématiquement défavorables. En y ajoutant des buts annulés pour des hors jeu inexistants (Rossi 2x, Nuzzolo), Xamax pourrait compter 10 points de plus s’il n’était pas le néo-promu. Maintenant il convient d’aller au-delà de ces considérations «calimeresques» pour envisager l’avenir.

Manque de réussite

6 poteaux ou lattes en 3 matches, c’est quand l’imprécision et la maladresse confinent à la malchance. Rajoutez-y en face des gardiens qui sortent le match de leur vie : Bettoni plusieurs fois décisif sur sa ligne à la Maladière, ou Razzetti dont la Gazzeta relèvera même la grande performance. Frustrant. Et la frustration en football, c’est pire que la maladresse. La solution ? La patience, sans remettre en cause les acquis.
Comme Le Matin qui trépigne déjà à l’idée que Castella soit sur un siège éjectable, il faut éviter les analyses à l’emporte-pièce et les constats d’opportuniste. Les qualités sont bien là, et le déclic dont a besoin Xamax ne sera en tous les cas pas provoqué par un changement d’entraîneur, alors que ce dernier a pris du temps pour façonner une équipe à son image.


Castella doit rester !

Casting inégal

Neuchâtel Xamax est en pénurie d’attaquants purs. Le premier constat est que Rossi n’est pas le buteur qu’on attendait. Malenovic aura à peine eu le temps de se rôder que sa blessure mettra la troupe de Castella dans l’embarras. Contraints de jouer avec pour seuls «buteurs» Coly et Merenda, ex-goléadors de Challenge League, on mesure alors l’extrême irrégularité des deux joueurs. L’an dernier déjà, à l’occasion d’un de mes premiers papiers ici, je mettais en lumière les capacités de révolte des buteurs neuchâtelois.
En conclusion, le maître mot est la patience. Ne pas s’énerver et continuer à travailler et renforcer les acquis, en attendant une pause hivernale qui fera beaucoup de bien. L’arrivée d’au moins deux attaquants remettra un peu de piquant, espérons-le, dans le jeu xamaxien qui devrait alors retrouver son lustre du début de saison. Car il ne fait pas de doute qu’en voyant St-Gall, Aarau, Thoune et consorts, on se dit que la place de Xamax est bel et bien largement en dessus de la barre.

Photos copyright
www.mediasports.ch – Pascal Muller

Écrit par Roby Steedman

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3 Commentaires

  1. Joli papier…allez Xamax va rebondir, mais éffectivement la défense fait assez peur.
    Que Le Matin écrive déja des comptes rendus valables sur les matchs avant de venir faire des théories a la Develey sur le changement dentraineur a Xamax….désolant ce bout de journal

  2. Je pense que les Neuchatelois devraient arréter de pleurer en fustigeant les arbitres, en disant quils méritaient de gagner , etc
    Cest ridicule …

  3. à ABN-AMRO
    Ce nest pas ridicule, il suffit dun peu dobjectivité pour voir que les xamaxiens sont lésés depuis le début de la saison.

    Sinon très bon papier de Rob.

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