Ironie à Lake Louise

Première descente de la saison samedi à Lake Louise et grand moment, tout grand moment d’ironie. La blagueuse : Dame météo. Les penauds : la Fédération internationale de ski (FIS) et les cadors de la discipline.

Rappel. Ce printemps lors de son assemblée, la FIS se plie aux jérémiades des grandes nations du ski (Autriche en tête, Suisse pas loin). L’attribution de l’ordre des dossards change. Le premier groupe partira désormais entre le no 16 et 22 (crescendo 1-30 jusqu’ici). Pourquoi ? Pour protéger ces messieurs d’une piste qui se dégrade, d’un vent qui se lève, d’un soleil qui ramollisse la neige, et j’en passe, et j’en passe.La descente de Lake Louise étrenne donc ce nouveau système. Mais c’est mal connaître Dame météo. Celle-ci veut montrer qui gouverne. Résultat ? Eh bien, comme par hasard, le vent se déchaîne et le jour blanc rapplique après le passage d’une dizaine de concurrents. Cuche, Miller, Svindal et Cie sont largement battus.
Comble de l’ironie, une éclaircie refait son apparition aux alentours du dossard 25 pour permettre à d’autres seconds couteaux de se distinguer. Cela se termine sur une descente loterie, mais avouez que cela ne manque pas de piquant.


Hudec est né à Prague mais a le passeport canadien

A ce petit jeu, Jan Hudec a été verni. Un inconnu ce Jan Hudec. Ou presque. L’hiver dernier, il avait enlevé l’argent des Mondiaux, également grâce à un petit dossard. Un quasi inconnu, donc, qui a pu profiter de toute l’attention du Cirque blanc pour raconter une belle histoire, la sienne.
Jan Hudec est né en Tchécoslovaquie. Quand il a neuf mois, ses parents fuient Prague et son régime de fer. S’en suit un improbable et périlleux voyage à travers l’Europe : la Yougoslavie avec trois arrestations par la police locale, puis l’Italie via l’Adriatique et un bateau bricolé par papa Hudec, puis l’Allemagne. Quelques années plus tard, la famille «pousse» jusqu’à Red Deer, au Canada. Jan a six ans. Jan s’inscrit à l’école de ski du bled. Et voilà, ça nous donne le vainqueur de la première descente de l’hiver 2007/2008.
Vingt-quatre heures après cette course, retour à la normale. Beau temps pour tout le monde. C’est moins drôle mais cela permet de voir du vrai ski. Et de retrouver les meilleurs tout devant. Soit, dans l’ordre, Aksel Lund Svindal, Benjamin Raich et notre Didier Cuche national.

Écrit par Alex DeLarge

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