Lausanne sort par la (toute) petite porte

Le club de la Pontaise a vu ses rêves de Coupe de Suisse brisés par la modeste équipe de Gossau. Dans son antre frigorifique et devant une assemblée confidentielle, LS a encore une fois prouvé qu’il ne fallait rien espérer d’extraordinaire de cette équipe. Triste sortie pour une triste saison.

Alain Geiger doit avoir senti ses oreilles siffler samedi soir. Dans les travées de la Pontaise, ce cher stade si chaleureux et propice au développement d’un beau jeu, se chuchotait que, même sous l’ère du Valaisan, pourtant viré consécutivement à des matches catastrophique, suscitant la vindicte du peuple, même sous Geiger donc, ce n’était pas si mauvais. LS aurait donc touché le fond. Encore une fois.

Une équipe fantôme

Encore une fois, parce que même si Lausanne s’est amélioré ces derniers temps, avec à son actif enfin plusieurs points engrangés, on a retrouvé samedi l’équipe fantôme du début de saison. Du football champagne ? Non. Du champagne ? Non plus. Du football alors ? Encore moins. Un peu de bonne volonté au moins ? Non, non. Rien. Le désert. Une équipe léthargique et transparente. C’est à se demander s’il y avait vraiment une équipe sur la pelouse.
Alors bien sûr, vous me direz que Bugnard est – de loin – sorti du lot, avec un coup de patte toujours intéressant et surtout un leadership indispensable. Mais c’était trop peu. La défense, pour une fois, a semblé bien empruntée face à pourtant de faibles attaquants adverses. Du coup, c’était même sur un autogoal de Ebe – qui a eu bon dos de contrer le renvoi de Favre suite à un tir lucernois dans ses propres filets – que les visiteurs ont ouvert le score, profitant des approximations dans le placement et du manque de vivacité des défenseurs vaudois.


Soirée cauchemardesque pour Barberis et le LS

C’est grave docteur ?

Le milieu de terrain, lui, a fait tout bonnement un non-match. Jamais dans le rythme, ne parvenant pas à créer un jeu en mouvement sauf par intermittences épisodiques, par moments si amorphe qu’on aurait dit qu’ils n’avaient pas envie de jouer, les milieux de terrain lausannois ont tout raté, ou presque, si l’on excepte le bon abattage de «Bubu». Par ailleurs, sans demi de couloir, le problème est toujours le même : pas de débordements, pas de mouvement, personne pour écarter le jeu, si ce n’est des pitoyables latéraux aussi percutants qu’un couteau émoussé. Affligeant. Et Pasche, me direz-vous ? On attend toujours le providentiel meneur de jeu, et on ne voit toujours rien venir. Après être revenu d’une persistante blessure, le jeune international a subi cette semaine une commotion cérébrale. Symbole de la malchance qui rode autour du LS.
Et l’attaque ? C’est encore plus grave que vous ne pensez, docteur. Privée du Brésilien Pedro, qui n’a encore rien prouvé, et du jeune talent Gabriele, encore un peu tendre, tous deux blessés, l’attaque lausannoise est également passée à côté de son match. Avec un Léonard Thurre inexistant, sauf sur une tête trop piquée en première mi-temps ainsi qu’un Dario Drago hors forme, LS n’a pas eu beaucoup d’occasions. Et les Vaudois ont probablement laissé passé leur chance lorsque l’Italien, juste après le thé, avait tout le temps – et toute la place – pour ajuster les filets adverses, mais butait sur Damjanovic.

Simplement inacceptable

Par la suite, les joueurs lausannois ont fait le concours du joueur le plus apathique. Une honte pour le club et pour l’image de renouveau qu’il essaye de donner. C’est à en dégoûter le spectateur de venir, alors qu’il n’y avait déjà que 430 entrées payantes. Que LS n’ait pas de réussite, ne marque pas 4 buts par match, ne produise pas un jeu fantastique, soit, on peut l’accepter. Mais que les joueurs ne mouillent pas le maillot, ne montrent pas qu’ils ont envie, ne font pas preuve d’un état d’esprit conquérant, non. Surtout contre une équipe comme Gossau. C’est simplement inacceptable et indigne d’un tel club. A ce rythme, c’est la 1ère ligue qui se rapproche. Là, heureusement, ce n’était que la Coupe de Suisse, mais à Lugano, dimanche prochain, Lausanne ne pourra pas se permettre un tel non-match. Affaire à suivre.
Photos copyright www.mediasports.ch – Pascal Muller

Lausanne – Gossau 0-2 (0-1)

Stade de la Pontaise : 430 spectateurs.
Arbitre : M. Zimmermann.
Buts : 45e Alija 0-1, 56e Boehi 0-2.
Lausanne : Favre; Scalisi, Lacroix, Sonnerat, Ebé; Basha (69e Balthazar), Malgioglio (57e Rey), Eli, Bugnard; Thurre (57e Rodolfo), Drago.
Gossau : Damjanovic; Buehler, Tcheutchoua, De Freitas (61e Baettig), Alija; Gmuender (67e Zverotic), Fernandes, Boehi, Zaugg, Knöpfel; Etemi, Gmuender.
Notes : Lausanne sans Kaissi, Marco, Pedro ni Pasche (blessés). Gossau privé de Buechel (suspendu).
Cartons jaunes : 30e Buehler (jeu dur), 75e Lacroix (jeu dur), 85e Ebé (jeu dur).
Carton rouge : 85e Sonnerat (voie de fait).
Corners : 6-1 (1-1).

Écrit par Benjamin Corbaz

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3 Commentaires

  1. Je ne pense pas quon puisse tout attribuer à Geiger mais depuis sa fabuleuse initiative de vouloir faire gérer le match à léquipe, celle-ci joue par intermitence. Alors certes, elle place 3 accélérations par match (où on voit quelle pourrait faire qqch) mais les 77 autres minutes de la partie, les joueurs marchent (bon daccord trottinent!), ne font pas dappel, ne se replacent pas et balancent des ballons depuis la défense sur un Drago qui ne peut pas faire grand chose et fait moins en moins. On a dela peine et on sen donne pas. Côté étrangers, Pedro semble aussi technique que Van Eck, Rodolfo est hors condition physique, Balthazar est suffisant mais lorsquil se décide à bouger cest lui qui fait la différence, Moumouni euhhh, enfin Eli après des début difficile semble trouver sa place comme demi défensif (poste où je commence à le trouver interressant), donc cest pas eux le problème mais ils amènent pas assez…comme toute léquipe!

  2. Les joueurs ont singulièrement manqué denvie et cest vraiment décevant. On ne peut pas rater ainsi un match de coupe avec la perspective daller en quart de finale. Cest inadmissible.
    Quelle a été la préparation de léquipe, comment a-t-elle été motivée ?
    La construction du jeu qui devrait se faire depuis larrière est inexistante. Le jeu à une-deux touches de balle est banni, les une-deux se comptent sur les doigts dune main, les joueurs sont statiques. Une petite amélioration en fin de partie mais les carottes étaient déjà cuites après le 2 à 0. Lorganisation sur le terrain change à tout moment. Le demi défensif devient demi offensif, le demi droit devient demi défensif…bref cest du nimporte quoi. Barberis na pas de ligne de conduite (dabord les vieux, ensuite les jeunes et enfin les vieux parce quil navait plus le choix). Suite à une bonne 1ère mi-temps à Bellinzone, il change à nouveau une partie de son équipe et fait jouer des gars pas complètement remis de leur blessure et à côté du sujet (voir les prestations des attaquants). Finalement Geiger nétait pas si mauvais et il y a de quoi regretter le temps de Castella.

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