Au diable le partenariat !

Il n’y a plus de doute, le Lausanne HC est bien tombé dans le «trou de novembre genevois», et il n’a cessé d’y creuser une défaite logique tout au long de la partie d’hier soir. Dégâts collatéraux du partenariat ? Quoi qu’il en soit et malgré certaines absences, ce passage a vide a de quoi inquiéter. Le jeu proposé et surtout l’état d’esprit affiché par certains de ses leaders ne reflètent de loin pas la position des Lausannois dans le haut du classement de Ligue B. Les Vaudois, actuellement dans une mauvaise passe, se sont donc inclinés sur la marque de 4-2 face à des Souris d’Olten sans génie mais bien organisées et réalistes.

Avant cette rencontre, le LHC restait sur deux défaites consécutives hors de ses terres. Pour sûr, mon premier déplacement au Kleinholz ne restera pas dans les annales, ni dans ma mémoire de supporter ! Patinoire en forme de hangar à bateaux, elle ne sourit guère aux Lausannois puisque depuis leur retour dans le purgatoire, ils sont par cinq fois rentrés bredouilles. Ce véritable silo – renfermant une glace, des bandes spéciales aux rebonds surprenants et des gradins datant de l’avant-guerre – a de plus l’avantage de posséder la température d’une chambre froide. Il n’aura fallu que 5 minutes et deux genoux gelés pour que je me rende compte qu’il faisait bien meilleur à l’extérieur de ce congélateur… Le déplacement ne vaut que pour sa sono «high-tech», ses tubes («Gloria, oh Gloria») et son coin VIP-fondue.
La rencontre démarre véritablement à la suite d’une supériorité numérique accordée aux Lausannois (8e), consécutive à une intervention irrégulière du mercenaire soleurois Billy Tibbetts. Les visiteurs se créent alors trois occasions franches par l’intermédiaire de Rüfenacht deux fois et Tognini qui échoue seul devant la cage. Une minute plus tard, les Lions bénéficient d’un double avantage numérique, suite à un surnombre des locaux, qui leur donne la possibilité de mener au tableau d’affichage grâce à un tir d’Oliver Schäublin entre les jambes du cerbère jaune et vert.

Rüfenacht a vendangé

Une cage vide ratée habituelle de Bodemann plus tard (11e), c’est au tour du EHC Olten de bénéficier d’une double supériorité numérique (16e) accordée par un zébré, Popovic en l’occurrence, particulièrement pointilleux, adepte de calquer sa tolérance à la température ambiante et fervent opposant de l’adage prescrit par le patron Bertolotti : «Le meilleur arbitre est celui que l’on ne voit pas» (Journal La Gruyère, octobre 2004).
Les Soleurois  n’ont besoin que de 17 secondes pour remettre les deux équipes à égalité et bénéficier d’un homme de plus sur la glace quasiment jusqu’à la fin du premier thé. Il s’ensuit un siège en bonne et due forme de la cage lausannoise avec à la clé un sauvetage sur la ligne de Schäublin alors que Tobler cueillait des fraises.
Des oignions à l’hamburger, une bratwurst (réchauffant mon cœur et mes jambes) et l’arrivée de la Section Ouest (….) plus tard, nous assistons à vingt minutes particulièrement médiocres et pauvre en hockey. On découvre enfin les deux formations à 5 contre 5, certes pas longtemps, ce qui a le mérite de ne créer aucune véritable opportunité de buts ! Il n’en faudra pas plus pour que l’homme du match se mette à nouveau en évidence en envoyant certains acteurs chauffer (ou plutôt se geler sur) le banc d’infamie. Rüfenacht, le vendangeur de la soirée, touchera la latte en box-play sur un contre rapide (24e). Hormis la deuxième réussite soleuroise sur un rebond du dernier rempart vaudois (31e), la deuxième pause et son concours local du lancé de puck tombent à point nommé tant l’ennui de votre chroniqueur est palpable à vue d’oeil !
Atteints de «genèvite de novembre aiguë», les Lausannois creuseront leur propre tombe lors de ce match piège par excellence. La réduction chanceuse du score par Cory Pecker d’un tir extrêmement mou alors qu’il prend la mauvaise décision en s’excentrant, ne sera qu’un leurre sur les aptitudes des pensionnaires de Malley à remporter la totalité de l’enjeu.

Une soirée à oublier pour Tobler et le LHC

Comble d’ironie, Olten prend définitivement les devants au score lors de la seule période de domination des Lions. Alors que les Vaudois siégent depuis quatre bonnes minutes dans la zone défensive adverse, Cory Pecker (toujours diminué et auteur d’un mauvais match) ajuste mal sa passe en retrait qui file dans le camp lausannois. La suite est un enchaînement dramatique : le mercenaire Boutin récupère la rondelle sur un pseudo pressing et passe à Diego Schwarzenbach qui, absolument seul, a tout loisir et surtout le temps de contrôler le puck du patin puis d’ajuster tranquillement une cage vide (!), désertée par un Tobler à terre et à mettre au bout du banc. 
La quatrième réussite de Daniel Boss moins d’une minute plus tard clôturera une piètre   performance collective lausannoise, indigne de son ex-statut de terreur de la division. Seule lumière positive dans ce constat amer, la bonne prestation de Merz qui fut le meilleur lausannois hier soir en compagnie de Rüfenacht et de Sigrist (si, si), particulièrement bien isolés au sein de leur triplette respective.
Le déplacement au «Petit bois» est donc toujours autant maudit pour certains fidèles (six défaites en autant de matches) et la fin du mois de novembre arrive avec un certain soulagement. Vraiment ? Affaire à suivre demain déjà avec la venue de Langenthal à Malley puis le déplacement périlleux à Viège pour un dénouement différent, espérons-le. 
Photos copyright www.mediasports.ch – Pascal Muller

Olten – LHC 4-2 (1-1 1-0 2-1)

Kleinhloz : 1510 spectateurs.
Arbitre : M. Popovic.
Buts : 10e Schäublin (Himelfarb, Pecker/5c3) 0-1, 16e Schwarz (Aeschlimann, Stapfer/5c3) 1-1, 31e Hirzel (Boss, Küng) 2-1, 45e Pecker (Schäublin, Villa/5c4) 2-2, 53e Schwarzenbach (Schwarz, Boutin) 3-2, 54e Boss (Boutin) 4-2.
Olten : Leimbacher; Meister, Schnyder; Bloch, Dällenbach; Kparghai, Boss; Stapfer; Hirzel; Wüthrich, Tibbetts, Aeschlimann; Schwarzenbach, Schwarz, Boutin; Küng, Hildebrand, Hiltebrand; Trachsler, Hirt, Dähler.
LHC : Tobler; Lardi, Grieder; Villa, Schäublin; Bernasconi, Benturqui; Merz; Sigrist, Lüssy, Bodemann; Pecker, Rüfenacht, Tognini; Staudenmann, Himelfarb, Bonnet; Morandi.
Pénalités : 10×2’ contre chaque équipe.
Notes : LHC sans Baumann, Gailland ni Lötscher (blessés).

Écrit par Daniel Corthésy