HCC : et un, et deux et trois zéro…

Le HCC va-t-il atteindre son objectif ultime, à savoir une qualification pour les demi-finales des play-offs ? C’est en tous les cas bien parti après 3 matchs et autant de victoires, même s’il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir achevé.

En gagnant hier soir son troisième match, le HCC a déjà fait mieux que la saison dernière et peut se déplacer à Langenthal l’esprit tranquille avec comme motivation d’en finir avec ces quarts de finale. Et cela même si le caissier du HCC souhaiterait certainement compenser les affluences assez minces des deux confrontations des Mélèzes (2850 à chaque fois) avec une troisième confrontation dimanche. Il ne s’agirait toutefois de ne pas remettre les Bernois en selle.Les Lionceaux zurichois ayant été choisis par le LHC, Gary Sheehan devait se rabattre sur la moins bien classée des 2 autres équipes restantes, à savoir Langenthal, équipe que d’aucuns voyaient mieux figurer au terme de la saison ordinaire.
Les Bernois en avaient-ils gardé sous la pédale afin d’éviter la déconvenue de la saison dernière alors qu’ils avaient caracolé en tête du championnat pour se faire éliminer au 1er tour des play-offs ?
La facile victoire du HCC contre cette équipe en février était-elle un leurre et le HCC allait-il tomber dans le piège tendu par l’équipe à Alfred Bohren ? Ces questions taraudaient les esprits des supporters chaux-de-fonniers avant et pendant cette série, d’ailleurs toujours en cours.

Gary a déjà fait mieux que l’année passée !

Les 3 parties ont démontré que rien n’est facile dans cette série et que seule une discipline de fer permettra au HCC de passer l’écueil bernois. Les scores affichés depuis le début des quarts de finale montrent clairement que chacune des 2 équipes ne veut pas se découvrir et se lancer corps et âmes dans des offensives à outrance sous peine de se voir sanctionner de contres assassins.
D’autant plus que les lignes de parade sont mises sous l’éteignoir de l’adversaire qui ne laisse que peu d’espaces aux créateurs que sont Larouche et Roy. Il appartient donc aux autres lignes de faire la différence et à ce niveau-là, le HCC a démontré une certaine supériorité.
On connaît aussi la robustesse des Bernois, mais cette robustesse rime aussi parfois avec une certaine lenteur et le HCC entendait bien en profiter en mettant sur orbite ses fusées (Forget, Türler, Bochatay, Lussier, entre autres).
Premier élément-clé d’une série de play-offs, la forme des gardiens. Si Eichmann est un titulaire incontestable dans son équipe (je ne connais même pas le nom du remplaçant), le choix était beaucoup plus difficile pour Gary Sheehan. Le choix du jeune Antoine Todeschini (18 ans) allait se révéler très judicieux en finalité. Auteur de prestations remarquables lors des derniers matchs de championnat, et notamment du dernier match à Viège durant lequel il avait dû repousser plus de 60 tirs adverses, il était logique que celui-ci commence la série avec Kohler pour suppléant et le renfort Gigon dans les tribunes. Force est de constater que Toto a tenu la baraque à chaque fois, remportant son duel interne avec les gardiens plus expérimentés du club, mais également face à un Eichmann, peut-être moins impérial que la saison dernière dans ses buts.

Kohler a pris place sur le banc pour l’instant…

Les phases de supériorité numérique sont aussi une arme redoutable en play-offs. L’organisation chaux-de-fonnière était une des meilleures en début de championnat, avant de s’étioler quelque peu (19,9 %), et Langenthal présente une fiche qui situe cette équipe à la 2ème place de la LNB avec 21 %.
Il est étonnant de constater que ses situations ne débouchent en finalité que sur peu de choses dans cette série et que les équipes privées d’un ou deux joueurs maîtrisent leur adversaire et sont rarement mises en danger. Lors du 2ème affrontement, les joueurs du HCC se sont même permis le luxe de marquer à 2 reprises en infériorité numérique par Türler et Bochatay sur des contre-attaques fulgurantes.
Le poids des renforts pour terminer. Tout le monde critique la formule qui veut que l’on pille les équipes moins bien classées, mais chacun en profite en finalité et les résultats fleuves enregistrés en fin de championnat et qui peuvent fausser la donne sont rapidement oubliés. Langenthal s’est au moins attaché les services de Spolidoro et Portmann, en plus de Chrenko comme troisième étranger, mais déjà sous contrat avant. Les Bernois doivent aussi composer avec une quantité de blessés.
Même constat au HCC avec la venue de Avanthay et Simard pour remédier aux blessures de Hostettler, Emery et Vacheron. Les 2 valaisans traînant une réputation de joueurs très punis, les supporters du HCC avaient émis quelques doutes. Les performances des 2 joueurs ont pu dissiper les craintes. Avanthay n’a pratiquement pas récolté de pénalités et a inscrit une bombe lors du 2ème match et Simard donne un poids véritable à la défense et sais se faire respecter (n’est-ce pas M. Käser ?).
Ajoutez à cela un Türler qui sait accompagner Forget lors des contre-attaques et Aebersold dont on connaît la qualité de jeu lors des play-offs. En bref, de bons, voir très bons renforts.

Un Forget rapide et efficace en contre !

Certains joueurs du HCC rigolent cependant un peu moins durant cette série. Jugé trop léger et peu enclin à jouer physiquement, Jérémy Mano est déclaré surnuméraire depuis le 2ème match. Auteur d’une grosse erreur qui l’a ensuite rendu très nerveux lors du 1er match. Célien Girardin n’est aligné que comme septième défenseur et n’a plus fait un shift depuis la seconde confrontation. A sa place, l’attaquant Valentin Dubois continue d’être reconverti en défenseur, aux côtés de Fabrice Membrez, joueur issu de 1ère ligue. Gary Sheehan sait parfaitement surprendre son monde en composant son alignement. Le retour prochain d’Alexis Vacheron modifiera-t-il la donne ? Réponse vendredi au Schoren.
Un grand pas a donc été franchi hier soir, mais le fossé qui nous sépare des demi-finales n’est pas encore traversé. Attention à ne pas se casser la figure et remettre ainsi en question toute une magnifique saison par un excès de confiance. Gary Sheehan le sait bien, et les joueurs aussi, et c’est tant mieux.
Il sera toujours temps de penser au LHC la semaine prochaine… à moins qu’Olten… mais non, on affrontera Lausanne, point barre, pour ce qui sera du bonus pur et simple pour la troupe des Mélèzes.
Photos Pascal Muller – copyright www.mediasports.ch 

Écrit par Jean Dreier