Tour de Romandie : une victoire qui vaut de l’or

Le 62e Tour de Romandie s’est conclu dimanche par la victoire finale d’Andreas Klöden. Cette édition 2008 – une très bonne cuvée – a été intéressante à plus d’un titre. Un parcours intelligent et bien calibré, un vainqueur de prestige, des Suisses en vue et une décision aussi surprenante qu’excitante avec l’invitation de l’équipe Astana au prochain Giro.

Tout n’a bien évidemment pas été rose durant la semaine. Il a fallu se taper les commentaires de Daniel Atienza, et ça, c’est dur. Les bien-pensants de l’UCI ont une fois de plus gâché la fête en convoquant la presse pour reparler de leur passeport sanguin (qui est illégal) et annoncer que quelques coureurs s’étaient déjà faits prendre. Le public a montré son manque d’intérêt pour le cyclisme en boudant les routes, sauf à Fribourg. Mais là, je soupçonne Richard Chassot, «régional de l’étape» et directeur du TdR, d’avoir organisé lui-même le remplissage des rues. Sinon, pour le reste, les amoureux de la petite reine se sont régalés.

Le parcours

Bon, j’avoue ne pas être un grand fan des prologues de 2 km seulement, comme ce fut le cas sur les quais de Genève. Je veux bien accepter le principe d’un départ court et nerveux, mais il ne faut pas pousser. 2 km… Même moi j’aurais fini sous la minute d’écart !
L’arrivée à Saignelégier, avec la victoire d’Iglinsky (tiens, un autre Astana), au terme d’une étape plutôt roulante, était compliquée à négocier, avec une ligne droite finale précédée d’un petit raidard. Pour ceux qui ont suivi la course à la TV, je tiens à préciser que votre téléviseur n’y est pour rien. Il faisait très sombre. J’ai d’abord cru que c’était parce que le Jura n’était pas encore approvisionné en électricité. Puis on m’a expliqué que c’était à cause du mauvais temps. Enfin, quoi qu’il en soit, on y voyait pas grand chose.

A Fribourg, McEwen a prouvé une nouvelle fois toute son agilité dans les emballages finaux accidentés. Dire que l’Australien a construit son fantastique palmarès en n’ayant jamais vraiment été au sein d’une équipe taillée pour les sprinters, genre le «train bleu» de la Milram ou de la Quick Step…
Puis le TdR est arrivé en Valais. Avec un méchant contre-la-montre pas véritablement fait pour les rouleurs mais pas non plus pour les grimpeurs. En fait, pour s’imposer, à défaut d’être un vrai spécialiste, il fallait être tout simplement le plus fort. Et Andreas Klöden, deux fois sur le podium du Tour de France, l’était. Il l’avait annoncé à son arrivée en Suisse : il venait pour gagner.
Le lendemain, en montant vers Zinal, il a parfaitement maîtrisé son sujet. Oh, n’allez pas chercher chez l’Allemand le panache des grands grimpeurs. Ce n’est pas le style de la maison. Klöden monte au train, sans à-coup, mais à une allure suffisante pour ne pas être largué. Et voilà comment on gagne une boucle romande dessinée pour que seul un très bon coureur complet puisse s’imposer.

Les Suisses sont là

Il n’y a pas que Fabian Cancellara en Suisse ! Si le Bernois demeure la figure de proue du cyclisme helvétique, d’autres comme Michael Albasini – maillot jaune durant deux jours – ou encore Steve Zampieri ont pointé le bout de leur nez. Comment les pédaleurs à croix blanche ont-ils pu revenir à un bon niveau après des années de disette ?

Je ne sais pas. Peut-être qu’avec les contrôles antidopage de plus en plus pressants, les honnêtes coureurs ont de nouveau leurs chances. C’est le cas des Suisses, mais aussi de bon nombre de Français, de Sandy Casar à Thomas Voeckler. Plutôt bon signe pour ceux qui veulent rester propres.

La surprise

Astana ira finalement au Giro, qui commence samedi. L’ancienne formation de Marc «je suis une pauvre victime, partout où je vais il y a des méchants qui se dopent mais moi, bien sûr, je suis innocent» Biver savait qu’elle avait un grand coup à jouer sur les routes romandes. Avec le succès de Klöden au général et à Sion, ainsi que celui d’Inglinsky à Saignelégier, l’équipe kazakhe a frappé fort. Elle a marqué les esprits.
Elle a aussi mis de l’eau dans son vin. Privée de Tour de France pour des raisons que tout le monde n’accepte pas – dont moi -, la troupe de Johan Bruynel a changé son fusil d’épaule. «Oui, si on vient au Giro, c’est avec des ambitions et pas pour faire du tourisme.» «Bon, d’accord, on vous prend. Mais avec vos trois leaders.» «Ça marche.» «Sinon, au niveau du pognon, on s’arrange comment ?»
C’est beau le sport, non ?

Écrit par Psyko Franco

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4 Commentaires

  1. Un peu dur avec Atienza. Ses commentaires sont bien plus plaisants et intéressant que ceux de son collègue, qui lui est un soi-disant pro du petit écran….

  2. Vous,
    ne manquez pas souffle au moins pour dires choses aussi abrutisantes :
    Jai dabord cru que cétait parce que le Jura nétait pas encore approvisionné en électricité. Puis on ma expliqué que cétait à cause du mauvais temps. Enfin, quoi quil en soit, on y voyait pas grand chose.
    le jura fait et fabrique des montres qui ne sont que assemblées a geneve ne vous croyez pas les rois de la suisse parce que vous habitez une grande ville ou personne ne peux parquer sans payer et se dire bonjour!!
    un suisse expatrié (en afrique )

  3. Quel humour…

    On peut aussi dire que la dernière équipe élite en Suisse romande est jurassienne, et que la dernière course dun jour du calendrier international en Suisse aussi. Et oui, contrairement au Tour du Lac Léman, mort en 2004, le Tour du Jura (UCI 1.2) est toujours vivant, heureusement pour les jeunes espoirs romands. Et tout ça sans électricité…

    Bonne fin daprès-midi dans les embouteillages

  4. Questce que le taux de déprime doit être élevé au jura! Cest pour cela quil doit y avoir autant dalcooliques…pour oublier et se réchauffer! Beau TDR mais dommage daller au jura pour voir des images de la pluie et des coureurs frigorifiés

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