Le retour des héros

Deux semaines après sa défaite héroïque en finale de la Coupe d’Allemagne, le Borussia Dortmund retrouvait son antre du Westfalenstadion. Les joueurs jaunes et noirs avaient promis un grand match pour remercier leur public de son formidable soutien à Berlin, ils n’ont pas tenu parole avec un pauvre 0-0 contre un Nuremberg au bord du gouffre. Côté suisse, la performance d’Alexander Frei, à un mois de l’Euro, n’a guère rassuré.

CartonRouge.ch ne recule devant aucun sacrifice et a parcouru 750 kilomètres pour aller visionner le buteur emblématique de notre équipe nationale et deux de nos futurs adversaires tchèques au prochain Euro, Tomas Galasek et Jan Koller. Enfin, sacrifice, c’est un bien grand mot lorsqu’il s’agit d’aller siroter quelques délicieuses bières à proximité du plus grand kop d’Europe dans une ambiance toujours assez incroyable. Mais commençons par le commencement : il est 9h20 en ce vendredi de l’Ascension, départ de Lausanne, en voiture bien sûr ; expérience faite, le train n’est pas du tout concurrentiel pour se rendre à Dortmund, ni au niveau coût, ni au niveau temps.A 15h35, franchissement du pont sur la Ruhr, quelque part au nord de Hagen. Bienvenue au Walhalla du football ! Vers 16h, arrivée à l’Université de Dortmund où je passe chercher un ami. Le site universitaire est tellement vaste qu’un monorail relie les différents bâtiments ; comme quoi, contrairement à certains clichés, il n’y a pas que des mineurs et des ouvriers dans la Ruhr. On passe une première fois à proximité du Westfalenstadion, on distingue les structures métalliques jaunes du temple par-dessus les frondaisons des arbres mais ce n’est pas pour tout de suite : une élémentaire prudence nous incite à aller poser la voiture en lieu sûr avant d’aller au match.

Le retour de Jan Koller

Après un passage express à l’hôtel, retour au stade, avec le U-Bahn cette fois. Un détour à la boutique et enfin la première Kronen dans un Biergarten voisin du stade. Celle-là, je l’attendais depuis qu’on soit passé devant le restoroute de Bavois ! Nous finissons par pénétrer dans le stade, pour écluser le DAB au pied de la Südtribüne, toujours aussi imposante et qui commence à chanter plus d’heure avant le coup d’envoi. A 20h18, annonce de la composition des équipes ; la formation de Nuremberg est copieusement sifflée sauf un joueur, Jan Koller, qui reçoit une standing ovation. L’attaquant tchèque faisait partie de l’équipe de Dortmund championne d’Allemagne et finaliste de la Coupe UEFA 2002. Depuis lors, le grand club de la Ruhr n’a plus rien gagné et aligne les saisons dans le ventre mou du classement. Jan Koller s’en ira rendre la pareille aux supporters du BVB en allant faire la ola devant la Sütribüne à la fin du match. Cela provoquera l’ire des supporters de Nuremberg, qui accuseront leur joueur de traîtrise. Chouette ambiance. Il faut dire que der Club est aux portes de la relégation et débarque au Westfalenstadion le couteau entre les dents.

L’occasion ratée d’Alex Frei

L’atmosphère est un peu plus sereine à Dortmund ; malgré une saison extrêmement décevante, le BVB fêtera son retour en Coupe d’Europe grâce à sa participation à la finale de la Coupe et a plus ou moins assuré son maintien. Du coup, ce n’est pas la foule des grands soirs au Westfalenstadion, ce qui n’empêche pas les classiques Never Walk Alone et Heja BVB de résonner fort dans le ciel étoilé de la Ruhr. Jan Koller sera tout près de refroidir l’ambiance en reprenant un centre de Vittek mais son coup de tête ricoche sur la latte (4e). Dans son duel à distance avec l’attaquant tchèque, Alexander Frei va répliquer à la 25e : lancé par Tinga, l’attaquant suisse se présente seul devant le gardien Klewer. Plus seul que ça, c’est difficile : la défense franconienne avait joué le hors-jeu comme seule peut le faire une équipe mal classée de Bundesliga, il n’y avait pas un défenseur à 15 mètres à la ronde. Mais Alex tire sur le gardien.

Premier blanchissage pour Höttecke

Dans les buts du BVB, il y avait le quatrième gardien du club, Marcel Höttecke. Le jeune portier dortmundois avait connu des débuts difficiles contre Hanovre, il sera beaucoup plus heureux pour son deuxième match de Bundesliga : il réussit deux arrêts de grande classe devant Koller (38e) et Galasek (84e) et sera à nouveau assisté par la chance sur un essai de Mintal qui heurte la latte (58e). La poisse du mal classé. Dortmund n’est pas beaucoup plus fringant : on signalera encore un sauvetage sur la ligne de l’omniprésent Koller sur une tête de Kringe (52e), un arrêt de Klewer devant Frei (72e) et c’est à peu près tout. Du coup, le public dortmundois commence à s’énerver devant le manque de créativité et d’idée de son équipe, l’ambiance va decrescendo et la partie se termine sans but et sous les sifflets du Westfalenstadion. Pourtant, au final, le BVB s’en sort plutôt bien avec ce match nul qui lui évite de se faire des sueurs froides avec la relégation. En revanche, der Club perd là deux unités très importantes et se retrouve dans une situation délicate au classement : quatre points de retard sur la barre à trois matchs de la fin, ça sent le sapin pour les Bavarois !

Frei – Koller : match nul !

Le duel à distance entre les attaquants vedettes des équipes suisse et tchèque n’a pas connu de vainqueur. Les deux buteurs sont incontestablement en proie au doute. Jan Koller s’est davantage mis en évidence mais il n’a pas connu de réussite et ses démêlés avec ses propres supporters ne vont pas améliorer sa confiance. Quant à Alex Frei, il n’a pas concrétisé l’occasion qu’il s’est procuré et a souvent accusé un temps de retard. Son entraîneur Thomas Doll lui a certes accordé 90 minutes de jeu mais on est loin d’avoir retrouvé celui qui était l’un des tous meilleurs attaquants d’Allemagne la saison passée. Le temps commence à presser. La Suisse et la République tchèque pourraient donc bien débuter leur Euro avec un buteur vedette en mal de confiance. Alors Suisse – Tchéquie, 0-0 ? N’y pense même pas, ce n’est pas le genre de la Nati version Köbi Kuhn d’entamer une grande compétition par un score nul et vierge. En tous les cas, notre week-end allemand ne débute pas par un festival offensif, heureusement qu’il nous reste encore deux matchs pour voir des buts. Et d’ici là, direction le Bierhaus, histoire de terminer la soirée comme elle avait commencé : avec une bière !

Borussia Dortmund – 1. FC Nürnberg 0-0

Signal Iduna Park, 70’500 spectateurs.
Arbitre : M. Drees.
Dortmund : Höttecke ; Rukavina, Hummels, Kovac, Dede ; Blaszczykowski, Kruska (63e Buckley), Tinga, Kringe ; Frei, Petric (63e Klimowicz).
Nürnberg : Klewer ; Jacobsen, Wolf, Abardonado, Pinola ; Vittek, Galasek, Mintal, Engelhardt (84e Mnari), Saenko (63e Misimovic) ; Koller.
Cartons jaunes : 39e Mintal, 79e Galasek, 86e Wolf.
Notes : Dortmund sans Weidenfeller, Ziegler, Degen et Kehl (blessés) ni Wörns (malade) ; Nürnberg sans Glauber, Reinhardt ni Blazek (blessés).

Écrit par Julien Mouquin

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5 Commentaires

  1. Le premier dune longue série. Foutu 0-0, foutues DAB qui mont fait rater les occasions dAlex Frei, mais quelle ambiance dans ce WestfallenStadion. Jose pas imaginer les fans du BVB avec une équipe de football sur le terrain.

    Boruuuuuuuuuussssssssssssssiiiiia !!

  2. Mais y a pas deau en Allemagne ou quoi ?

    Y a que des bières ? Ou alors cest M.Mouquin qui na pas assez de vocabulaire ?

    Si jamais, cest « Ein Glas Wasser, bitte ».

    ;-)))))

  3. Bonne nouvelle, Alex vient de réussir le doublé lors de la voctoire du BVB contre le champion sortant Vfb Stuttgart(3-2).

    Merci pour tes articles et tes pigeons… Dupuis et Rogalla si je ne mabuse pas trop, je mise une tournée de DAB la-dessus…

    @+

  4. @ Denis:
    Perdu, Dupuis oui mais Rogalla certainement pas.

    La première tournée de DAB lors de notre prochain déplacement au Westfalenstadion sera pour toi.

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