Ils ont tout perdu, sauf le Pigeon d’Or d’avril ?

De Carlo Ancelotti à Sean Simpson en passant par Arjen Robben et Serey Die, les Pigeons de ce mois ont sombré corps et âme ces dernières semaines, ratant tous leurs objectifs et se couvrant de ridicule. Qui mérite de remporter le volatile doré ? Tu as jusqu’au dimanche 17 juin à minuit pour faire ton choix.

Carlo Ancelotti

A Noël, Antoine Kombouaré avait mené le Paris Saint-Germain à la première place de la Ligue 1, avec trois points d’avance sur Montpellier. Mais l’entraîneur français n’était pas assez bling-bling aux yeux de Leonardo et des nouveaux maîtres qataris du Parc des Princes, qui ont préféré s’en séparer au profit du prestigieux Carlo Ancelotti. Cinq mois plus tard, le PSG termine deuxième du championnat, avec trois points de retard sur Montpellier, malgré un effectif renforcé par les arrivées d’Alex, Maxwell et Thiago Motta. C’est dire si l’entraîneur italien n’a pas fait honneur à sa flatteuse réputation dans la capitale. Ses défenseurs argueront qu’il lui fallait du temps pour mettre les choses en place et qu’au final son PSG n’a fait qu’un point de moins au 2e tour qu’au 1er. Certes, mais y avait-t-il vraiment tant de choses à mettre en place dans un club qui occupait la tête du championnat ?
L’échec de Carlo Ancelotti est d’autant plus cuisant si l’on compare le budget parisien avec celui de son rival montpelliérain, cinq fois inférieur. Avec une telle différence, un entraîneur de renom devrait être capable de maintenir une avance de trois points, même avec une équipe en rodage face à un adversaire qui joue ensemble depuis des années. On ne doute pas que, vu les moyens disproportionnés mis à sa disposition, Carlo Ancelotti finira par amener le PSG au titre de champion. Mais, en attendant, le glamour et les millions parigots-qataris avec leur entraîneur au palmarès monstrueux se sont fait ridiculiser par la bande de sans-grades et de gamins de Loulou Nicollin et René Girard. Antoine Kombouaré doit bien se marrer.

Rolland Courbis

Entraîneur atypique s’il en est, Rolland Courbis a plus ou moins tout connu dans sa carrière, à part gagner des titres. Il fallait bien qu’un jour ou l’autre sa trajectoire croise celle d’un président lui aussi atypique, Christian Constantin. Sauf que l’ancien entraîneur de l’OM fera un passage en Valais à son image, rocambolesque. On sait bien que la durée de vie d’un entraîneur du FC Sion sous le règne du dictateur d’Octodure est particulièrement brève mais Rolland Courbis a battu tous les records : un match, perdu lamentablement à Lausanne. Et encore, même pas un match à plein temps puisque Coach Courbis partageait la fonction avec le titulaire des papiers Sébastien Fontbonne et l’inévitable Christian Constantin.
Après la glorieuse prestation lausannoise, celui qui était venu «donner un coup de main par amitié» s’apercevra qu’il n’avait pas les papiers nécessaires pour occuper le poste et qu’il ne serait pas possible d’obtenir une dérogation. Du coup, Rolland Courbis préférera s’en aller en expliquant avec sa gouaille légendaire que la situation était «plus compliquée que prévu». Dommage, s’il avait restauré l’ère des joyeuses libations toulonnaises (voir So Foot n° 94), cela aurait sans doute fait un peu oublier les problèmes juridiques aux joueurs sédunois. Reste qu’on peut quand même se demander ce qu’il est bien venu faire dans cette galère.  

Arjen Robben

A défaut d’être champion du monde avec les Pays-Bas ou champion d’Europe avec le Bayern, Arjen Robben peut se targuer du titre de champion du monde des losers. Le Hollandais au melon surdimensionné a fait fort cette saison : après avoir raté le pénalty puis le but vide à la 90e minute lors du choc au sommet contre Dortmund, le Batave a foiré la balle de match en finale de la Ligue des Champions face à Chelsea. Comble de la misère, l’ex-starlette du Real Madrid a frappé son pénalty exactement au même endroit qu’au Westfalenstadion, avec une nonchalance et une faiblesse inexcusables à ce niveau.
Le résultat est catastrophique pour le Bayern qui termine sa saison avec autant de titre qu’Arsenal et Manchester United réunis, c’est-à-dire zéro. Pour un club qui visait un triplé historique en début de saison, la claque est cinglante et il faudra du temps, beaucoup de temps, pour digérer cette terrible désillusion. A l’heure des comptes, c’est le nom de Robben qui revient le plus souvent en tête, lui qui a été désigné à juste titre comme le coupable no1 de cette déroute. Souvent brillant contre des adversaires de seconde zone, ce dernier aura été transparent dans les trois matches les plus importants de la saison, touchant définitivement le fond à l’Allianz Arena samedi soir. Avec un moral et une confiance au plus bas, nul doute qu’il ne va pas égayer le vestiaire des Oranje durant l’Euro. Bien du courage à ses coéquipiers qui devront supporter les humeurs de diva de la chèvre bavaroise.  

Geoffroy Serey Die

En fait, le vrai pari entre Christian Constantin et Geoffroy Serey Die, ce n’était pas le nombre de buts marqué mais bien de savoir lequel arriverait à creuser le plus profond après avoir touché le fond. Le président sédunois semblait intouchable mais son joueur ivoirien s’est bien rattrapé en allant mettre une gifle à un petit ramasseur de balle après le match Lausanne – Sion. Le geste était d’autant plus inexcusable qu’il n’est pas survenu à chaud mais après le match, même si l’on peut comprendre la frustration d’un joueur qui avait passé nonante minutes à centrer derrière le but.
Et surtout, je n’avais vraiment pas eu l’impression que les ramasseurs de balle avaient joué la montre ce soir-là, la Pontaise n’est pas Séville, là où aucun ballon ne revient pendant une minute, avant que trois ballons ne reviennent en même temps, à différentes extrémités du terrain. Mais c’est vrai qu’en évoluant à Sion, Geoffroy Serey Die ne peut pas connaître Séville, il a autant de chances d’y jouer qu’à Madrid ou Udine. Après des débuts tumultueux en Suisse et plusieurs expulsions, l’Ivoirien semblait s’être assagi, il a rechuté au plus mauvais moment avec une suspension de huit matchs qui lui fera rater des barrages de tous les dangers pour son club.

Sean Simpson

Quel est le point commun entre l’Association suisse de football et la Fédération suisse de hockey sur glace ? L’inégalable capacité qu’ont leurs dirigeants à offrir des contrats de longue durée et un salaire indécent à leur sélectionneur national respectif, qui échoue systématiquement dans ses objectifs tout en exprimant un refus total à la moindre autocritique. En signant la pire prestation de l’équipe de Suisse depuis les Mondiaux de 1995 où elle avait été reléguée dans le groupe B, l’entraîneur de notre équipe nationale Sean Simpson n’a clairement pas été à la hauteur des attentes légitimes qui étaient placées en lui.
Après avoir décroché le titre de champion avec Zoug en 1998 puis avec les Barons de Munich deux ans après, le Canadien a pourtant prouvé qu’il avait les capacités de mener une équipe au succès. De plus, en gagnant la défunte Ligue des champions avec les ZSC Lions en 2009, il a montré qu’il pouvait aussi être efficace dans des compétitions à élimination directe dont le déroulement s’apparente grosso modo à celui d’un championnat du monde. Dès lors, son intronisation à la tête de la Nati au lendemain des Jeux Olympiques de 2010 avait été plutôt bien accueillie, tout comme le fut son ambitieux style de jeu porté vers l’offensive, qui contrastait drastiquement avec celui prôné par son prédécesseur et semblait faire bon écho aux récents progrès réalisés par le hockey helvétique. Las, trois championnats du monde plus tard, le constat d’échec est accablant et l’équipe de Suisse n’a jamais semblé aussi loin d’une médaille – une quoi ?! –, objectif récurrent sous l’ère Krueger mais que l’on n’ose désormais même plus prononcer à demi-mot. Aux joutes de 2012, Sean Simpson a ainsi tout raté, de la gestion psychologique du groupe à la capacité à faire face aux blessures, en passant par la répartition des responsabilités sur la glace.
Intraitable à la Deutschland Cup, il commence à être grand temps que l’équipe nationale le soit aussi quand ça compte vraiment, histoire de ne pas devenir le Lausanne Hockey Club de la scène internationale. Pour le rappeler à ce pauvre Sean mais aussi pour lui faire enfin connaître les jouissances que peuvent procurer le mot «qualification», il ne tient qu’à vous, chers lecteurs, d’être assez bienveillants pour lui offrir celle qui mène non pas à de vulgaires quarts de finale mais bien à la grande finale du Pigeon d’Or de l’année 2012 !

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29 Commentaires

  1. L’absence d’un certain Goran B. est tout de même étrange… Le meilleur ami de Laurent Bastardoz est à mon sens bien plus responsable de la débâcle suisse que Sean Simpson, dont la seule erreur fut de nominer quatre Genevois à ces mondiaux.

  2. ouais alors là franchement moi j’ai de la peine à me décider. C’est toujours chaud de faire un choix pour le pigeon d’or mais là franchement je sais pas.

    J’aimerai dire Robben parce que j’aime pas sa tronche de un mais aussi et surtout parce que samedi il a vraiment été mauvais. Déjà qu’il joue qu’avec un pieds il pourrait au moins faire un usage intelligent de son pieds gauche, celui qui lui reste donc.

    Serey Die c’est magique. Moi qui croyais que CC mettait la barre très très haut pour passer pour un charlot. Me suis trompé. Il faudrait plus qu’une petite relégation pour bien enfoncer le clou.

    Enfin Sean Simpson. Mettre Seger en attaque, franchement ça fait pas un peu tournoi de l’Ascension quand l’attaquant a fini a 7h32 sa dernière blonde 25 et qu’on pose un cône à sa place en pointe. Je trouve que pour un coach national lors du championnat du monde ça fait pas sérieux.

    Bon finalement je vote Robben parce que les Pays-Bas seront champions d’Europe en juin…hehe

  3. Choix cornélien ……. où il manque effectivement GB (c’est déjà étonnant que Sprunger ne soit pas, à nouveau, dans cette liste vu l’amour que lui portent les chroniqueurs de CR).

    Ancelotti ? Serey Die ? mon coeur balance.

    Bon, va pour Ancelotti (même si j’aurais préféré voir Leonardo à sa place). Faire moins bien que celui que tu as remplacé mérite bien un titre.

  4. Et tant qu’à faire, une nomination des dirigeants des Kloten Flyers pour leur magnifique gestion ou de la commission d’octroi des licences de la Ligue suisse de hockey n’aurait pas dépareiller dans cette liste.

  5. J’aime pas Courbis, mais la rapidité avec laquelle il s’est extirpé du merdier organisé par son « ami de vingt ans » Constantin me fait penser qu’il est en fait plutôt lucide, et n’a rien d’un pigeon dans l’histoire.

  6. D’un côté, il y a tout le monde du hockey, de l’autre il y a les fans de Birbaum ; D’un côté ceux qui trouvent la prestation de la nati foireuse, de l’autre eux qui trouvent que « c ke la faute 2 bezina, il é tro nul pcke en + il jou au gshc eeeeeh le frouz »
    ABE

  7. Je comprends pas certains commentaires demandant une nomination de Bezina… Etant moi-même vaudois et tout sauf un grand fan du Genève Servette, je dois avouer que Goran a plutôt fait un bon tournoi. Il prend une pénalité de match injustifiée et serait donc la source de la débâcle suisse?? Il y en a vraiment certains qui savent plus quoi inventer….

    Bref, moi je vote Ancelotti même si pour moi la source du problème à Paris s’appelle Leonardo; un incapable qui depuis sa reconversion échoue partout où il passe…

  8. si on avait mis Bezina, Niederreiter, Sbisa et quelques autres auraient dû y avoir droit aussi…
    bref… je vois pas ce que Courbis fait dans le tas non plus…Ancelotti mouais… Serey Die il a craqué et Simpson doit se dire qu’on gagne pas le tiercé avec des mulets. reste plus que le merveilleux Bayern…

  9. Je pige pas pourquoi on peut plus être pigeondorisé quand on l’a été une fois… imaginez un peu la gueule qu’aurait le palmarès de CC !!??

  10. Pourquoi Ancelotti? J’aurais mis son president qatari ou Leonardo a la place, ce sont eux les pigeons, Ancelotti est simplement doré…

    Serey Die pour son geste inadmissible sur un terrain de foot. Pourquoi il n’a pas ete mettre une claque à un mec de la securite du stade? Petit esprit, petit joueur, vivement qu’il parte dans un autre championnat

  11. Sans hésitation Serey Die… Mettre une claque à un gamin par simple frustration c’est déjà gravissime… Mais quand deux jours plutôt on poste une interview sur youtube pour dénoncer la violence des supporters sédunois, on peut rajouter l’hypocrisie…

    Bref, petit bonhomme…

  12. Leonardo aurait davantage mérité sa place qu’Ancellotti, qui n’est pas le vrai responsable de l’échec du PSG. En licenciant Kombouaré, Leonardo aurait du savoir qu’il prenait un risque en faisant venir un entraîneur qui ne connait ni le français, ni la Ligue 1, et encore moins l’effectif. Il était évident que cette arrivée allait chamboulé l’équipe (combiné au mercato hivernal, l’équipe n’était plus du tout la même). Conclusion, j’ai de la peine à en vouloir à un mec que l’on projette dans un milieu inconnu.

  13. Serey c’est 99.5% d’irréprochable, et 0.5% de condamnable. si on lui remet un pigeon d’or, on peut en donner à tous les sportifs.

  14. Serey Die a du coeur mais pas de cerveau ni de courage. Si voter pour lui, donc un lâche qui frappe les enfants, c’est être un abruti et bien je suis fier d’en être un!

  15. Et tu as surement passé un moment avec lui pour nous faire part de cette analyse.
    « Serey n’as pas de courage ». haha on aura tout entendu.
    M’enfin, de mon côté j’ai la concience tranquille, je sais que je parle en connaissance de cause, puisque je l’ai rencontré.
    Je ne balance pas des insultes infondées, je ne juge pas sur un fait divers retransmis par Le Matin, comme le dernier des frustré.

  16. En quoi le fait de passer un moment avec lui est essentiel à cette analyse? Qunad un type censé être adulte frappe gratuitement un enfant je considère que c’est un lache. Quand on ose remettre en question cet incident parce qu’il a été reporté par le matin, ça donne bien une idée du type…et question insulte: abruti, frustré…tu t’en donnes à coeur joie!

  17. bon déja, il n’a pas frappé, mais giflé.
    Ce n’était pas un enfant, un poupon etc. mais un ado de 14 ans. Serey dit qu’il n’a pas été insulté, mais je pense que c’est un arrangement entre le père et lui. C’est assez flagrant sur la vidéo que Serey ne change pas de direction sans raison.

    Cela ne l’excuse pas pour autant je te l’accorde.

    Mais quand le seul geste qu’on peut reprocher à un type, c’est une giflette à un ados, c’est que ça doit pas etre un gars si terrible.

  18. Nos rédacteurs préférés ne sont pas très efficaces au niveau de l’agenda… On élit ici le pigeon d’avril, qui devait clairement revenir à Serey Die (il était d’ailleurs en tête longtemps…). Maintenant que Robben fait de la merde à l’Euro, comme il en a fait en CL, tout le monde se décide à voter pour lui, et il vire en tête. Je trouve qu’il devrait être le pigeon de juin, et non d’avril! Clairement, Serey Die était imbattable dans la catégorie « Pigeons » à l’époque de cette sélection. Aujourd’hui, l’Euro permet à cet abruti égoïste qu’est Robben de rattraper son retard. Je trouve dommage, il aurait fallu arrêter ces votes avant le début de l’Euro.

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