1er pays : la Pologne !

A J-16 du lancement de l’Euro 2012, CartonRouge.ch est heureux de lancer les présentations des seize équipes qualifiées au grand raout urkaino-polonais. Et ceci avec un tout nouveau concept : la rédac a posé 7 questions à un rédacteur qui adore ce pays, et 7 autres à un rédacteur qui le déteste… Premier face-à-face à déguster ci-dessous !

Pourquoi la Pologne ?

Parce que la talonnade de Robert Lewandowski contre le Bayern Munich et son triplé en finale de la DFB-Pokal ! Parce que la volée croisée de Lukasz Piszczek à Gelsenkirchen ! Parce que Kuba a comptabilisé tellement de buts et d’assists ce printemps que désormais je sais écrire Blaszczykowski sans faute ! Parce que Gregor «toi meilleur ami de moi» et tous les potes polonais du Block 85 du Westfalenstadion ! Parce que Lech Poznan ! Parce que la vodka bison made in Poland du Nouvel-An 2000 dans un chalet perdu dans la montagne nous avait permis de survivre à la fin du monde !

Pourquoi pas la Pologne ?

Parce que je ne fais pas partie des deux seules catégories de personnes qui peuvent décemment aimer la Pologne, à savoir les Polonais et les fans du Borussia Dortmund. Si les premiers nommés n’ont tout simplement pas eu de chance, les seconds se sentent obligés de la supporter car trois ressortissants de ce triste pays qui jouent dans leur club favori font partie des trente meilleurs joueurs du monde selon le Crampon Rouge, seul classement encore objectif de nos jours.
Bon, en faisant un effort on peut quand même élargir la liste et rajouter une catégorie. Il est ainsi possible que les Fribourgeois aiment les Polonais, puisque ces deux peuples primitifs partagent ensemble la passion du Christ, comme nous le rappelait mon bon collègue Matthieu Corpataux dans une véritable déclaration d’amour à la cathédrale Saint-Nicolas. Les Polonais sont en effet catholiques à 95% et les 5% restants font partie de courants plus ou moins dissidents comme l’Eglise orthodoxe autocéphale polonaise, l’Eglise protestante, l’Eglise évangélique de la Confession d’Augsbourg, l’Église pentecôtiste, l’Eglise adventiste du Septième Jour, l’Eglise vieille catholique mariavite ou encore l’Église polonaise-catholique.
Il y aurait officiellement d’autres religions représentées en Pologne, mais personne n’en est jamais revenu vivant pour en apporter la preuve. Il faut dire qu’on a par là-bas une façon un peu particulière d’apprécier la diversité culturelle, notamment dans le milieu du football où l’on jette volontiers des bananes aux joueurs noirs quand on ne les expédie pas directement à l’hosto ! De l’aveu même du président du Legia Varsovie, 15 à 20% des supporters du club se revendiquent néonazis et les inscriptions à caractère raciste sont légion (c’est le cas de le dire) sur les murs de plusieurs quartiers de la ville. Donc si vous êtes un hooligan, vous vous sentirez en Pologne comme chez vous.
Vous pouvez encore aimer la Pologne si vous aimez manger des patates, être sous la pluie et le froid, et si vous préférez les consonnes aux voyelles. C’est à peu près tout. Et à ceux qui me sortiront les sempiternelles excuses de la vodka et des jolies filles, je leur répondrai qu’il y a la même chose en République tchèque ou en Roumanie, qui sont des pays bien mieux, et qu’à moins d’être vraiment tatillon il est tout à fait normal et logique de détester la Pologne.

Fais-nous rêver avec un souvenir du foot polonais !

Etant trop jeune pour avoir connu les grandes heures de l’équipe nationale de Pologne des Boniek, Lato et compagnie, je citerai l’improbable Jerzy Dudek et ses parades de fou durant les prolongations et la séance de tirs au but de la mythique finale de la Ligue des Champions 2005. Ce soir-là, le gardien polonais de Liverpool avait dégoûté les attaquants du Milan AC et en particulier l’Ukrainien Andrei Shevchenko. Quelques mois plus tard, Pologne et Ukraine se voyaient attribuer l’Euro 2012 à la surprise générale devant le grand favori italien.

Fais-nous rire avec un souvenir du foot polonais !

L’ancien gardien international Jan Tomaszewski, 63 ans et député au sein du parti conservateur et nationaliste Droit et Justice, a donné son avis sur l’obtention de la nationalité polonaise du défenseur de Sochaux Damien Perquis lors d’un meeting électoral : «Et dire qu’il enfile le maillot avec l’aigle blanc, celui pour lequel nous, les vrais Polonais, avons gagné des médailles*. Une ordure française qui n’a pas réussi chez elle…». Le ton de ce salaud de Tomaszewski était pourtant bien moins dédaigneux du temps où les espoirs de succès de l’équipe de Pologne reposaient sur un autre naturalisé, Emmanuel Olisadebe, originaire du Nigéria et meilleur attaquant du Białe Orły (ça veut dire «Aigle blanc» et c’est le surnom pompeux de cette équipe d’incapables) au Mondial 2002. Il avait ainsi déclaré : «pour moi, Olisadebe c’est 90% de l’équipe polonaise (…) s’il joue, la Pologne va marquer, sinon ils ne marqueront pas».

*J’y viens juste après

Pourquoi la Pologne va être championne d’Europe ?

Déjà parce que jouer un Euro à domicile, c’est l’assurance d’aller au moins en demi-finale, on en sait quelque chose en Suisse et en Autriche. Ensuite, parce que les trois leaders de l’équipe, les joueurs de Dortmund Robert Lewandowski, Jakub Blaszczykowski et Lukasz Piszczek abordent l’Euro avec un bilan 2012 de 20 matchs officiels, 18 victoires, 2 nuls, 0 défaite, personne n’a fait mieux en Europe et cette confiance va rejaillir sur le reste de l’équipe. Et les supporters polonais sont parmi les plus déjantés d’Europe : si les Polonais ont été plus malins que les Suisses en évitant de distribuer trop de billets aux VIP et si l’équipe arrive à enclencher une dynamique positive, alors la notion de douzième homme va prendre tout son sens et les stades de Varsovie, Wroclaw, voire Gdansk, vont devenir un véritable enfer pour l’adversaire. Et puis l’entraîneur Franciszek Smuda a un tel parcours de vie qu’il ne peut que finir champion d’Europe : comme joueur, il a connu Unia Raciborz, Odra Wlodzislaw, Stal Mielec, Piast Gliwice, Vistula Garfield, Hartford Bicentennials, Legia Varsovie, Oakland Stompers, Los Angeles Aztecs, San José Earthquakes, SpVgg Fürth, VfB Coburg ; sa carrière d’entraîneur l’a mené à VfB Coburg, ASV Forth, Eintracht Süd Nürnberg, 1. FC Herzogenaurach, Altay Izmir, Konyaspor, FC Wendelstein, Stal Mielec, Widzew Lodz (3x), Wisla Cracovie (2x), Legia Varsovie, Piotrcovia Piotrków Trybunalski (dont le président n’est pas Christian Constantin, contrairement aux apparences), Omonia Nicosie, Odra Wlodzislaw, Zaglebie Lubin (2x) et Lech Poznan. Comment veux-tu qu’un entraîneur juste passé par le Real Madrid, l’Inter Milan, la Juventus ou l’équipe de Suisse puisse rivaliser avec un tel pedigree ?

Pourquoi la Pologne va se vautrer lamentablement au 1er tour ?

Il y a deux raisons à cela. La première, c’est parce qu’elle manque cruellement de joueurs talentueux. La Pologne pensait pourtant avoir trouvé la parade en accordant, au début du 21e siècle, d’improbables naturalisations à des footballeurs d’origine nigériane (Olisadebe) ou brésilienne (Roger). Cette tactique marcha plutôt bien, eu égard au potentiel de cette nation, puisqu’elle se qualifia pour les deux premières Coupes du Monde de la décennie. Encouragée par ces probants succès mais son budget miné par le coût des nombreux billets d’avion offerts en échange à ses nouveaux joyaux, la Pologne décida d’aller recruter un peu plus près de chez elle et jeta son dévolu sur deux Français, Ludovic Obraniak et Damien Perquis. Malheureusement pour ces pingres et comme disait André Gide, on ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments et l’arrière-garde sochalo-polak va exploser devant les véloces attaquants russes.
La seconde raison pour laquelle la Pologne va se vautrer lamentablement au 1er tour de son Euro est que c’est justement… l’Euro ! Je m’explique. Aussi étonnant que cela puisse paraître, la Pologne a déjà été forte dans l’histoire du football, mais exclusivement aux Jeux Olympiques. Elle a en effet gagné la médaille d’or des JO de Munich en 1972, ainsi que la médaille d’argent à ceux de Montréal (1976) et de Barcelone (1992). Par contre, tout autre son de cloche lorsqu’il s’agit de s’aligner dans de vraies compétitions de football, comme on va le voir dans la prochaine section.

Comment la Pologne va être championne d’Europe ?

Cela commence en douceur avec une timide victoire 1-0 contre la Grèce au terme d’un match d’ouverture qui fait rêver les foules. Ensuite, les Bialo Czerwoni règlent quelques contentieux historiques en atomisant la Russie 4-1. Qualifiés après deux matchs, les Polonais balancent la dernière rencontre contre les Tchèques pour pouvoir jouer à domicile jusqu’en demi-finale. Deuxième de son groupe donc, la Pologne se coltine la Hollande en quart. Les Bataves viennent de survoler le groupe de la mort et arrivent avec un melon pas possible. Le match reste serré jusqu’au dernier quart d’heure : c’est alors qu’Arjen Robben coupe le hors-jeu pour permettre à Robert Lewandowski d’ouvrir le score d’une talonnade, puis rate un pénalty (toute ressemblance avec un match passé serait purement fortuite). En demi-finale, se profile l’Angleterre à Varsovie sans Joe Hart, suspendu après son expulsion en quart contre l’Espagne sur une simulation d’Iniesta. Finalement, Wojciech Szczęsny encaisse un rouleau de moins que Robert Green et la Pologne l’emporte 4-3. La finale contre l’Allemagne reste serrée jusqu’à la 115ème. Comme aucun de ses joueurs n’est volontaire pour la séance de tirs au but qui se profile, l’entraîneur allemand Jögi Löw doit fait rentrer ses gardiens n° 2 et 3 Wiese et Zieler comme joueurs de champ pour aller tirer un pénalty. Mauvais plan, Tim Wiese inscrit un autogoal à la 120e et la Pologne devient championne d’Europe.

Comment  la Pologne va se vautrer lamentablement au 1er tour ?

La Pologne aborde toujours les grandes compétitions de football de la même manière. Elle arrive avec plein d’espoirs et repart très rapidement la queue entre les jambes. Normalement, elle est déjà éliminée à l’issue du deuxième match du groupe et gagne le troisième qui ne sert plus à rien.
Ainsi, en 2002, la Pologne arriva en Corée du Sud le torse bombé suite à une excellente campagne maîtrisée de bout en bout. Six buts et deux défaites plus tard contre le pays hôte et le Portugal et c’en était fait de ses insolentes ambitions. Quatre ans plus tard, rebelote : la Pologne est à deux doigts de ravir la première place des qualifications à l’Angleterre et se qualifie directement comme meilleure deuxième. Une fois sur place, ses deux premiers matchs se terminent encore une fois par deux défaites, dont un brillant 0-2 contre l’Equateur, qui la renvoient vite fait de l’autre côté de la frontière.
Il convient tout de même de relever quelques signes encourageants, car la Pologne a encaissé en Allemagne deux fois moins de buts qu’en Corée lors des matches qui comptaient. Les progrès deviennent même flagrants à l’occasion de l’Euro 2008 puisque, non contente d’obtenir pour la première fois de son histoire son ticket pour cette compétition, elle avait même carrément encore des chances de se qualifier lors de la dernière journée grâce à un vaillant match nul 1-1 contre l’Autriche ! Bon, comme fallait quand même pas trop déconner, elle perdit le match suivant et gomma de la sorte ce petit bug de l’Histoire.
Non qualifiée pour la Coupe du Monde 2010, la Pologne semble gentiment revenir à sa place naturelle après l’euphorie des années 2000. Présente à l’Euro 2012 pour ses talents d’organisateur uniquement, nul doute qu’elle quittera la compétition après deux défaites contre la Grèce et la Russie sans avoir marqué de but mais saura contenter son public en gagnant un troisième match pour beurre contre les Tchèques.

Les forces de la Pologne ?

Le public. Un premier tour largement abordable pour faire monter l’engouement. Sa colonie dortmundoise. Son gardien Szczęsny s’il est dans un bon jour (ce qui ne va pas de soi). Une certaine assise défensive (la Pologne a fait 0-0 lors de ses deux derniers gros tests contre l’Italie et le Portugal). Une vraie culture de football depuis trop longtemps endormie et qui ne demande qu’à se réveiller. Les patronymes imprononçables de ses joueurs qui rendent impossible une théorie vidéo pour l’entraîneur adverse.   

Les faiblesses de la Pologne ?

Il est inutile de m’étendre plus sur ce pléonasme. La Pologne est faiblesse.

Quels joueurs polonais vont illuminer l’Euro ?

La star de l’équipe, c’est Robert Lewandowski bien sûr. Même s’il reste inconnu de ceux dont la culture footballistique se limite à Téléfoot, le buteur du Borussia Dortmund appartient bien au gotha des attaquants européens. Alex Ferguson était prêt à débourser 18 millions d’euros plus Berbatov pour l’enrôler, il s’est bien sûr fait poliment éconduire. Si, à 23 ans, sa marge de progression est encore conséquente, Lewagoal a été, contrairement à d’autres, décisifs dans tous les matchs importants avec son club en cette année 2012. La marque des grands. Il a encore tout à prouver au plan international et cet Euro constitue une première occasion. Reste à savoir s’il sera suffisamment pourvu en ballons. Sur le côté droit, cela ne devrait pas poser de problèmes avec ses coéquipiers en club Jakub Blaszczykowski, le capitaine de la sélection, et Lukasz Piszczek. De l’autre côté, c’est un peu plus délicat mais Ludovic Obraniak, renaissant à Bordeaux, et l’inattendu Rafal Wolski, 19 ans, nouveau prodige du foot polonais, peuvent surprendre en bien. Derrière, cela risque d’être un peu lourd mais il y a quand même quelques éléments chevronnés tel le Mayencennois Polanski, le Sochalien Perquis, le Brêmois Boenisch ou l’Anderlechtois Wasilewski.

Quels joueurs polonais vont faire rire l’Europe ?

Lukasz Fabianski et Wojciech Szczesny font déjà rire l’Europe depuis un petit moment par leurs grandes performances dans les buts d’Arsenal. Néanmoins, c’est toute l’équipe qui mettra le Vieux Continent à genou par commentateurs sportifs interposés lorsque ceux-ci tenteront de prononcer correctement les noms de Wawrzyniak, Blaszczykowski, Matuszczyk ou autre Mierzejewski.

Ton gage si la Pologne sort au 1er tour ?

Boire un Coca-Cola au premier but marqué par un joueur polonais au Westfalenstadion la saison prochaine.

Ton gage si la Pologne est championne d’Europe ?

Je me filme chantant de ma plus belle voix l’hymne national polonais que j’aurai appris par cœur au préalable, le tout vêtu d’un unique slip et le corps entièrement peint en rouge et blanc.

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9 Commentaires

  1. Piotrcovia Piotrków Trybunalski (dont le président n’est pas Christian Constantin, contrairement aux apparences), ENORME!!

  2. J’adore!!! Les clins d’oeil absurdes de Julien pour avancer des arguments volontairement au 8ème degré, le côté délibérément lourd, hyper subjectif de Marco!!! cet article m’a bien fait rigoler! Bravo aux auteurs d’avoir réussi à sortir des gue-guerres qui commençaient à prendre trop de sérieux durant l’élection du crampon rouge, et avoir repris le ton de l’humour, de l’ironie littéraire au goût de bière… car finalement c’est ça être supporter: se marrer, refuser consciemment l’objectivité juste parce que ça fait encore plus marrer, entrer dans un bar madrilène avec un pull du barça et se faire offrir une bière parce que on se marre et sans oublier se marrer. Merci

  3. N’en déplaise à l’auteur, les polonaises sont plus jolies que les tchèques et les roumaines !

    La Pologne arrivera en quart et restera là 🙂

  4. Le 2e gage demande quand même un peu plus d’engagement que le premier !

    Sinon, très bonne idée, quand la subjectivité est assumée, ça fonctionne !

  5. MARCO RIGATORI..
    Tu es un minable voleur écervelé !!
    Pour la gouverne des lecteurs de CR et peut-être de sa direction… Ce scribouilleur médiocre a plagié (en grande partie) un article paru dans Gazzetta dello sport il y a de cela une année environ.
    Si votre éducation prolétaire ne vous a guère donné le choix de vous élever de la masse, votre populisme naïf ne m’étonne guère avec votre nom.
    Sachez p’tit con:
    – que votre pays est catho à 99%,
    La Pologne peut donc encore se rhabiller…
    – Que c’est des stades anglais et belges que sont partis les jets de bananes et que le journaliste de la Gazzetta l’a lui même avoué après coup, tout comme et pour la petite histoire, avoir écrit cet article par vengeance envers son ex (polonaise) qui l’a laissé tomber par un soit-disant manque de virilité. Son article répondait en fait aux problèmes liés au match de la Squadra contre la… Serbie !
    A part cela, le climat polonais est continental sec (chaud en été, froid en hiver (et ce dans la moyenne européenne de l’Ouest) Il y pleut moins qu’ici !
    – Aussi, les cadres polonais vont rechercher leurs joueurs à l’étranger pour répondre à la naturalisation allemande du duo d’attaque de la Mannschaft Lukasz Podolski et Miroslav Klose !
    Je n’ai même plus envie de railler un médiocre…
    Je perds mon temps… ABE et Kas toi pauv’ con !

  6. N’en déplaise à un énérvé, j’ai trouvé l’article très drôle.. Me réjouis déjà de découvrir les prochains pays.

  7. Je suis prêt à parier que ça sera soit Mouquin soit Reymond (ou bien les deux ensemble) qui vont rédiger l’article sur l’Espagne.
    Et ils vont pouvoir se défouler sur ces méchants et dopés espagnols qui gagnent tout depuis 4 ans !

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