Autriche – Hongrie : c’était mieux avant !

Pour ceux qui en doutaient encore, la domination des Habsbourg sur l’Europe est bel et bien terminée. Plus aucun doute à ce sujet après une rencontre entre l’Autriche et la Hongrie qui avait tout d’un Suisse-Albanie, du niveau de jeu à la couleur des maillots. Une demi-surprise à l’arrivée tout de même, avec la victoire méritée de la sélection hongroise 2 à 0.

1. Le résumé.

Cent trente-septième confrontation depuis 1902 entre les deux pays, jadis unis depuis ennemis, mais première en trente et une années : le décor est planté ! Si la Hongrie mène largement au score avec presque une victoire tous les deux matches, c’est bien l’Autriche du Zurichois Marcel Koller qui a les faveurs des pronostics pour cette partie disputée à Bordeaux. Après deux grosses occasions autrichiennes dès les premières minutes dont un tir sur le poteau de David Alaba, les Magyars imposent leur rythme – chiant au possible – et attendent la 54e minute pour cadrer une frappe digne de ce nom. Cela vous donne une idée du type de match. Complètement par hasard, c’est cette même Hongrie qui finit par s’imposer sur une action rondement menée par Szalai puis un contre habilement conclu par le remplaçant Stieber. Mais tout ça, on l’a déjà oublié.

Ck7hYKNWsAEOiVO2. L’homme du match.

Avant même le début du match, on était obligés de dire que ça allait être Gabor Kiraly. Le portier de 40 ans et son inénarrable bas de training gris, au look de Kevin Spacey dans American Beauty, est toujours fidèle au poste après avoir brillé (ou pas) sur les pelouses de Bundesliga pendant des années. Et en plus, il a parfaitement livré la marchandise pour ses retrouvailles avec le voisin autrichien, équipe qu’il avait déjà affrontée pour sa première sélection nationale en… 1998 !

3. La buse du match.

Aleksandar Dragovic, expulsé après un deuxième carton jaune pour un tacle stupide en zone offensive. Survenu droit derrière l’ouverture du score de la Hongrie, la faute du meilleur pote d’Ueli Maurer a de surcroît empêché un coéquipier d’égaliser.

4. Le tournant du match.

L’ouverture du score a surpris tout le monde, Hongrois y compris. La sélection de Bernd Storck n’avait en effet strictement rien montré avant cette 62e minute, en dépit d’une certaine maîtrise du ballon restée toutefois bien inoffensive. Une bonne leçon de réalisme pour ces Autrichiens Alaba-dépendants qui entament leur Euro de la pire des manières.

5. Le geste technique du match.

Le magnifique double une-deux entre Laszlo Kleinheisler et Adam Szalai pour l’ouverture du score hongroise. La conclusion de ce dernier par un tacle tout en finesse est également à relever.

6. Le geste pourri du match.

La déviation de Harnik de sa jambe droite à sa jambe gauche alors au sol sur un centre d’Arnautovic peu avant la mi-temps. Le tacle maladroit du milieu de terrain du VFB Stuttgart, fraîchement relégué en 2e Bundesliga, a en effet permis au ballon d’éviter largement un cadre laissé pourtant libre par Kiraly.

7. Ce match m’a fait penser à…

Autriche-Hongrie, c’est un peu le deuxième Suisse-Albanie de l’Euro. Un match qui est par définition chiant, d’un niveau technique lamentable, et qui met aux prises deux peuples ayant des points communs comme celui d’être les seuls sur la planète à avoir des frissons d’excitation à l’idée de passer 1h45 devant leur écran pour suivre ce genre de rencontre. Normalement, c’est l’Autriche qui devait gagner et ce pour plusieurs raisons : la première c’est que c’était l’Empire austro-hongrois et pas hongro-autrichien, la seconde c’est que seule l’Autriche a un joueur de classe mondiale en la personne de David Alaba et la troisième, c’est que l’Autriche est un des « août-saïders » (@FredScola) du tournoi quand même. Las, la loi du terrain en a décidé autrement.

8. L’anecdote.

Tout le monde prononce Nagy « nadji », mais il faut en fait prononcer « nodge ».

9. La minute Pierre-Alain Dupuis.

« Autriche-Hongrie qui, avant d’être un match de l’Euro, a été un empire, l’Empire austro-hongrois ».

10. Le tweet à la con.

#EuroCR : Prends en de la graine @RomeluLukaku9

11. La rétrospective du prochain match.

Sans Dragovic ni Arnautovic banni du groupe pour avoir été chopé bourré en boîte au soir de cette première défaite, l’Autriche surprend le Portugal en finissant la partie à 11. Insuffisant néanmoins pour glaner ne serait-ce qu’un point : les Jungs de Marcel Koller rentrent au pays par la petite porte et érigent des barbelés à la frontière avec la Hongrie en guise de représailles. De son côté, la sélection magyare craque contre l’Islande après que Kiraly eut fait de même avec son training.

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