Xamax : à l’impossible…

Pouvais-je rêver d’un meilleur scénario, à quelques heures de mon départ pour mes vacances ? Non, mon dernier match de la saison a bien réuni tous les ingrédients d’une journée mémorable.

C’était pas prévu. Je ne devais pas écrire aujourd’hui, mais il est dur de résister après ce qui s’avère être le match le plus mémorable de ce deuxième tour. Un peu comme à Kriens il y a un an, Neuchâtel Xamax a su rebondir, au bon moment, au bon endroit, de la meilleure des façons. L’espoir rejaillit alors, d’un volcan qu’on croyait trop vieux, trop essoufflé. Récit d’une journée qui est presque passée trop vite.Arrivée à 17h à Berne, le soleil est généreux. L’occasion immanquable d’aller siroter quelques verres dans le parc de la caserne qui jouxte le stade. Assis au milieu des pâquerettes, je me laisse tomber en arrière. Le ciel a ce bleu d’un début d’été, ou du début de quelque chose, je ne sais trop quoi. L’accumulation de souffrances de ces dernières semaines doit cesser, mais les flashes du Brügglifeld hantent impitoyablement mes pensées. Que peut-il encore arriver aux Xamaxiens, dans ce qui s’apparente comme une inexorable descente aux enfers ? Il est temps de me redresser, j’ai la tête qui tourne.
Direction le stade, où une effervescence incroyable ne fait qu’augmenter le sentiment de panique. Un débit ininterrompu envahit les escaliers d’accès aux quatre coins de l’enceinte. Au coup de sifflet initial, il ne fait plus de doute, le stade sera plein. Qui est motivé à jouer un mauvais tour à tous ces Bernois ? Xamax ! Qui d’autre…

Début de match raisonnable, le Wankdorf vrombit à chaque course bernoise. Le titre est en jeu, mais pour autant la défense new-look de Xamax tient le coup. On retrouve Besle sur le côté, chose qui n’est pas sans m’inquiéter, quand on se souvient la peine qu’a le Français à ce poste. Pourtant rapidement le grand Stéphane me donnera tort, et semble finalement plus à son aise et plus calme que d’habitude. Au milieu on a à peine le temps de se demander si Wüthrich tiendra, que ce dernier décroche une passe en profondeur inouïe pour Matar. Il est 20h22, «Mahou» a décidé qu’il était l’heure de commencer son festival. Les bras tournicotants, mais la chevauchée fantastique, le Sénégalais s’enfile devant Wölfli, le contourne, et marque dans le but vide. Un but ô combien symbolique : on note à quel point le harcèlement permanent de Coly peut être payant, à plus forte raison quand ses appuis trouvent le génie de le lancer de la sorte.
Mais il ne faut pas éclipser le travail inestimable des Szlyko et Everson notamment. Ce dernier après un début de match poussif a vite montré qu’il n’avait pas totalement abdiqué, n’hésitant pas à se sacrifier comme à ses meilleurs moments sous le chandail rouge et noir. Parvenant à juguler les assauts bernois, Xamax n’attend qu’une chose, à l’instar de l’escrimeur, le moindre moment d’inattention sera prétexte à… Attendez, Coly s’en va seul, le stade entier retient son souffle et applaudit ironiquement la bousculade sur Matar. C’était sans compter sur l’intelligence du numéro 27 xamaxien qui glisse, au sol, à son pote Momo qui ne se pose pas de question et fusille le petit mouton de Berne. Électrochoc. Et le speaker d’annoncer que Bâle mène à la marque dans l’autre match.
Allez, il en faudra trois pour se mettre à l’abri, chose faite sur une nouvelle inattention bernoise. Besle bat son record du 60 mètres et nous montre qu’il est aussi capable de donner des ballons en or, il surprend tout le monde en cherchant la trajectoire de Coly, encore lui oui. C’est 0 à 3, la fête est gâchée, les nombreux Bernois présents dans le Gästesektor s’excitent. Le climat devient lourd et stressant, et même si Zubi offre un but aux locaux, on le sait cette fois, la messe est dite.

Mais pour que ce match avec YB soit complet il fallait l’inévitable coup de varlope à la Bernoise. Provoquant depuis le 0-3, les mauvais perdants de la capitale vont réussir ce que personne ne pensait possible. Après la plaisanterie de la semaine précédente à Tourbillon en effet, j’avais mis au défi l’arbitre d’expulser un joueur de la sorte. C’était pourtant sous-estimer l’incapacité de M. Bertolini. Ghezal vient se frotter à Joksimovic qui cherche à le repousser. Vite familiarisé avec les pratiques des ours, le tunisien exécute un octuple back-flip vrillé sur l’arrière à la sauce Tekken, qui n’est pas sans faire sourire les fans bernois qui se cachent sous la tribune pour regarder le match à la télé. Ni une ni deux, l’arbitre sort le rouge et Joksimovic (qui aurait mieux fait de ne pas bouger, soit) sort dans la confusion générale, non sans s’être fait agresser par un stadier (qui selon les infos en ma possession a perdu sa place). On aura tout vu. Ou pas tout à fait.
La sortie du stade se fait dans des conditions lamentables, tous les supporters xamaxiens sortent face à la masse de Bernois énervés comme jamais. Comme si on sortait du hold-up du siècle. Les gobelets volent, les altercations démarrent au moindre mot prononcé en français. Le car des supporters perd quelques vitres en s’en allant, puisque les intellectuels de Berne ont décidé de le parquer devant le secteur des supporters d’YB. Un titre qui s’échappe, ça fait mal.
Les Xamaxiens ont eux prouvé qu’en jouant le couteau entre les dents, tout est possible. Que malgré quelques changements pas toujours convaincants, Clausen réussit toujours à trouver des solutions inédites et pourtant rassurantes. A partir de maintenant, tout est à nouveau possible pour Neuchâtel Xamax, ne reste plus qu’à y croire. Pour moi, c’est la fin de la saison, je vivrai le dénouement à distance. Merci aux lecteurs, et rendez-vous à la reprise, en Super League si possible.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Young Boys – NE Xamax 1-3 (0-1)

Stade de Suisse, 30 233 spectateurs
Arbitre : M. Bertolini.
Buts : 37e Coly 0-1. 54e Merenda 0-2. 62e Coly 0-3. 73e Yakin 1-3.
Young Boys : Wölfli; Zayatte, Portillo, Ghezal, Raimondi; M. Schneuwly, Schwegler (92e Kavak), Baykal, Regazzoni (68e Ch. Schneuwly); Yakin; Frimpong. Entraîneur: Andermatt.
NE Xamax : Zuberbühler; Besle, Quennoz, Joksimovic, El-Haimour; Szlykowickz, Everson, Rak, Wüthrich (67e Lang); Merenda (71e Rossi), Coly (90e Chihab). Entraîneur: Clausen.
Notes : Young Boys sans Häberli, Varela, Hochstrasser (suspendus), Tiago, Doubaï ni Yapi (blessés). NE Xamax sans Jacquet, Joao Paulo, Bah (blessés), Nuzzolo ni Jenny (suspendus). Avertissements: 23e Schwegler (faute), 27e Szlykowickz (faute), 34e Merenda (faute), 51e El-Haimour (faute), 85e Lang (faute), 88e Ghezal (altercation). Expulsion : 88e Joksimovic (voie de fait).
Corners : 3-4 (3-4)

Écrit par Roby Steedman

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6 Commentaires

  1. ca fait chi**, pr une fois que xamax joue bien!
    En plus, on aura moins de spectateurs pr le match contre GC.
    Bon, jespere que xamax fera la meme chose contre Bale.
    Jy crois encore, YB champion de suisse!

  2. Bravo à Xamax pour cette belle victoire. Ca fait plaisir de voir les champions jaunes et noirs, champions des coups bas et de la tricherie, se prendre un tel camouflet.
    Lattitude des joueurs bernois, stadiers et supporters compris, est toujours autant détestable.
    Varela nest dons pas le pire côté du la fosse aux ours.

  3. Effectivement super match de Xamax. Tous les joueurs ont super bien joués. Zubi fidèle à lui-même! Et ensuite ben les supporters de YB, rien à dire cest vraiment débile! Ya même un type qui sest lancé lui-même contre le bus, il pensait peut être renversé le bus à lui tout seul…. Seul point négatif du côté de Xamax, Joksimovic sest roulé par terre tout la 2ème mi-temps, ca sert à rien car de toute façon larbitre a ajouté 6 minutes de temps additionnel! Cest un peu navrant!

  4. Cest marrant, à vous lire les bernois footeux ont le même comportement minable que les bernois hockeyeux…Bon une partie de ces voyous sont les mêmes on le sait tous! Ah non, manifestement pas les dirigeants des SCB et dYB…

  5. Cest avec un 😉 que je note le desespoir du YB-Fan… Et cest avec impatience que jattends les matchs de ce soir… Jai toujours dit que le FCB était la meilleur équipe en Suisse. Si on ne gagne pas le titre cette saison, on pourra sen prendre quà nous même; plus de Muntwiler…

    Rot-Blau isch mi farb, efceebee!

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