Bundesliga 2007-2008 : bilan, partie I

Dix jours après la clôture de la saison en Allemagne, l’heure des bilans a sonné. Voici la première partie, avec les cinq équipes qui ont lutté contre la relégation. Avec succès pour Cottbus et Bielefeld. Sans réussite pour Nuremberg, Duisburg et Rostock.

MSV Duisburg (18e, 29 points, relégué)

La relégation du néo-promu Duisburg laisse pas mal de regrets dans la Ruhr car l’équipe avait sans doute les moyens de se sauver. Une équipe qui va faire match nul à Munich et gagner à Brême et Hambourg ne peut pas être dépourvue de qualité. Mais l’équipe du MSV manquait de caractère, n’a pas su se faire violence dans les confrontations directes, a concédé beaucoup de buts dans les dernières minutes et a présenté de très loin le plus faible bilan de la ligue à domicile (12 points en 17 matchs). Les dirigeants duisbourgeois ont toujours maintenu (y compris pour la saison prochaine) leur confiance à l’entraîneur qui avait fêté la promotion, Rudi Bommer. C’est tout à leur honneur mais peut-être qu’un choc psychologique aurait permis d’imaginer une autre issue à la saison. Le très contesté président Walter Hellmich porte d’ailleurs une part de responsabilité dans l’échec duisbourgeois. Pour avoir partiellement raté la campagne de transfert estivale mais surtout avoir clamé durant tout l’hiver que l’équipe en place était assez forte pour se maintenir, avant d’engager 5 joueurs à deux jours de la reprise du 2e tour. Idéal pour la cohésion…
Top-Spieler : Tobias Willi
Ce Philipp Degen du pauvre est l’idole du Wedau. Latéral typique de Bundesliga, généreux mais très limité techniquement, il aligne les allers et retours dans son couloir pour aller centrer derrière le but puis revenir en sprint pour tacler. Le genre de joueur qui plaît en Allemagne.
Flop-Spieler : Ailton
L’échec était prévisible. Comment un joueur que GC ne voulait plus pouvait-il être décisif en Bundesliga ? Le roi des buteurs allemands 2003-2004 a permis de vendre quelques maillots XXL, marqué un but, avant d’être prié d’aller voir ailleurs lors de la trêve hivernale. Tout comme les internationaux marocains Mokhtari et camerounais Idrissou.
La révélation : Manasseh Ishiaku
Son arrivée était passée inaperçue dans l’ombre du Torjäger Ailton. Le Nigérian s’est pourtant affirmé comme le meilleur atout offensif du MSV. Sa blessure au moment d’aborder le sprint final a coûté cher aux Zebras.

Sa vitesse a fait merveille face aux défenses souvent lourdes de Bundesliga. Il lui a manqué un peu de lucidité dans le dernier geste pour s’affirmer comme attaquant majeur en Allemagne.

Hansa Rostock (17e, 30 points, relégué)

La chute du Hansa Rostock répond à une certaine logique. L’équipe était jeune, inexpérimentée et limitée. Pourtant, après un début de saison catastrophique, l’entraîneur historique du Hansa Franck Pagelsdorf semblait avoir trouvé la bonne formule et Rostock a passé une bonne partie de la saison au-dessus de la barre. Néanmoins, lors des dernières journées, le manque de talent et d’expérience, la blessure du gardien Wächter, ainsi que l’absence d’un attaquant décisif, ont causé la perte du Hansa.
Top-Spieler : Enrico Kern
A 29 ans, le capitaine et buteur du Hansa découvrait la Bundesliga. Sa volonté et ses quelques buts, couplés aux parades du gardien Wächter, ont permis au Hansa de croire au maintien jusqu’à la 33e journée. Mais au final, il manquait un petit quelque chose à Rostock et à son capitaine pour rester en Bundesliga
Flop-Spieler : Victor Agali
L’ancien joueur de Schalke 04 et Nice constituait le renfort le plus coté du Hansa et devait faire la décision en attaque. Il termine la saison avec deux buts, dont un … autogoal. Faute d’alternative, son entraîneur lui a pourtant longtemps maintenu sa confiance. Avant de l’écarter sur la fin mais il était sans doute déjà trop tard.
La révélation : Fin Bartels
Ce jeune Allemand de 21 ans a profité de la minceur de l’effectif du Hansa pour faire ses débuts, en cours de saison, dans le foot professionnel. Il s’est rapidement imposé comme titulaire et a inscrit quelques buts importants, notamment un doublé à Karlsruhe. C’est l’un des rares joueurs de Rostock qui peut espérer retrouver de l’embauche dans un autre club de Bundesliga la saison prochaine.

1. FC Nürnberg (16e, 31 points, relégué)

C’est la grande surprise de la saison en Allemagne. Comment le 6e de la saison passée, vainqueur de la Coupe, a-t-il pu finir 16e, avec un seul joueur clé en moins (le gardien Schäfer) mais l’arrivée de plusieurs joueurs chevronnés (Koller, Charisteas, Blazek, Abardonado, Misimovic) ? Il y a sans doute eu une décompression en début de championnat, puis la spirale négative s’est enchaînée et Nuremberg a passé la majeure partie de la saison sous la barre. Souvent dominateur, der Club a fait preuve d’une maladresse persistante à la finition et a payé cash les errements de sa défense. L’entraîneur Hans Meyer, qui était un dieu vivant à Nuremberg en mai 2007, a fini par être licencié. Et curieusement remplacé par Thomas von Heesen, viré douze mois plus tôt par Bielefeld, qu’il n’arrivait pas à sortir de la zone rouge. Les Bavarois ont fini de creuser leur tombe contre… Bielefeld lors de la 30e journée en concédant le nul 2-2 après avoir mené 2-0 à la pause et passé 85 minutes dans le camp adverse. Au final, seuls 3 points séparent les deux équipes…

Top-Spieler : Zvjezdan Misimovic
Le milieu de terrain venu de Bochum est l’un des très rares Nurembergeois à ne pas avoir déçu. Meilleur buteur de l’équipe et fin technicien, le Bosniaque a confirmé la très bonne saison réussie en 2006-2007 à Bochum. Et pourtant, il n’a pas toujours été titulaire ; c’est dire le désarroi qui a régné dans cette équipe de Nuremberg,
Flop-Spieler : presque toute l’équipe
Tomas Galasek, le capitaine tchèque, Angelos Charisteas, le héros de l’Euro 2004, Jaromir Blazek, la doublure de Cech en équipe tchèque, Jacques Abardonado, l’ancien Marseillais, Jan Kristiansen, le héros de la finale de Coupe d’Allemagne 2007, Jan Koller, champion d’Allemagne 2002 avec Dortmund, Marek Mintal, meilleur buteur de la Bundesliga 04-05, Javier Pinola, l’international argentin … Tous ses joueurs aux solides références sont restés bien loin de leur meilleur niveau.
La révélation : Daniel Klewer
Difficile de trouver une révélation dans un club qui a déçu durant toute la saison. Si Daniel Klewer a fini par s’imposer comme titulaire, à 30 ans et pour la 1ère fois de sa carrière en Bundesliga, il le doit sans doute davantage aux errements du titulaire initial Blazek qu’à ses propres mérites.

Arminia Bielefeld (15e, 34 points)

Vu la «qualité» de l’effectif à disposition, le maintien de l’Arminia tient du miracle. Après une entame de championnat prometteuse, les Blauen ont connu une longue descente aux enfers, alignant les naufrages collectifs (8-1 à Brême, 6-1 à Dortmund…). L’entraîneur Ernst Middendorp, qui avait permis à Bielefeld de se sauver au détriment d’Aachen en mai 2007, a été limogé et remplacé par Michael Frontzeck. Celui-là même qui entraînait… Aachen lors de la relégation de mai 2007 ! D’où un certain scepticisme, qui a semblé dans un premier temps justifié, tant Frontzeck ne donnait pas l’impression de pouvoir enrayer la chute de l’Arminia. Mais finalement, Bielefeld a retrouvé un semblant de stabilité défensive et a su gagner les matchs qu’il fallait, surtout à domicile. Pour un sauvetage qui tient de l’opération commando.
Top-Spieler : Artur Wichniarek
Le simple fait que l’international polonais soit la star incontestée de l’Arminia suffit à démontrer à quel point ce maintien est miraculeux. Car franchement Artur Wichniarek c’est un honnête attaquant de Bundesliga mais pas un joueur qui peut tirer une équipe vers le haut. Et pourtant…
Flop-Spieler : Jörg Böhme
L’ancien international allemand connaît une fin de carrière difficile. Jadis magique, son pied gauche n’a plus guère trouvé le chemin des filets et l’ancien joueur de Schalke 04 a fini par perdre sa place de titulaire. L’heure de la retraite semble avoir sonné…
La révélation : Andre Mijatovic
Ce défenseur croate de 29 ans, en provenance de Fürth en 2. Liga, découvrait la Bundesliga. Après des débuts difficiles, il a su resserrer les boulons en fin de saison. Mieux, Andre Mijatovic et son compère de l’axe central Markus Bollmann ont pris une part prépondérante dans le maintien en marquant plusieurs buts importants qui ont rapporté des points précieux au décompte final.

Energie Cottbus (14e, 36 points)

Aussi incroyable que cela puisse paraître, l’Energie Cottbus va disputer une troisième saison en Bundesliga. L’équipe la moins populaire et la moins talentueuse de la ligue avait pourtant très mal débuté, provoquant le limogeage de l’entraîneur emblématique Petrik Sander. Peu après son arrivée, le nouveau mentor Bojan Prasnikar écartait l’autre figure du club, le gardien et capitaine Tomislav Piplica.

Et l’Energie a commencé à remonter la pente. En produisant un spectacle proche du néant, mais avec une équipe très difficile à manier et très accrocheuse, regroupée en défense et procédant par longs ballons. En volant des points à gauche et à droite, l’Energie s’est même payée le luxe d’assurer son maintien dès le 33e journée et de boucler la saison avec près de 10 millions d’euros de bénéfice ! Même si cette équipe est la moins attractive de Bundesliga, il faut saluer le travail réalisé avec des moyens dérisoires dans une région plutôt défavorisée économiquement.
Top-Spieler : Ervin Skela
L’international albanais a été l’un des principaux artisans du maintien. Au printemps, il a enfilé les buts comme des perles et a souvent assuré une grande partie de la timide animation offensive des Lausitzer.
Flop-Spieler : Tomislav Piplica
Le capitaine de l’Energie avait coutume de célébrer le moindre arrêt comme un titre de champion du monde. Capable du meilleur (en ouverture de saison à Leverkusen) comme du pire (trop souvent), le gardien bosniaque, au club depuis 1998, a fini par être relégué sur le banc après une série de bourdes. L’entraîneur Prasnikar n’a jamais regretté cette décision. Malgré cette disgrâce, Piplica, âgé de 39 ans, a prolongé son contrat à Cottbus…
La révélation : Gerhard Tremmel
Ce gardien totalement inconnu de 29 ans a su saisir sa chance après la mise à l’écart de Piplica. N’ayant commis que peu d’erreur, il a permis à son équipe de gagner des points précieux, notamment à Hambourg en fin de 1er tour. Et surtout en retenant un penalty de Ribéry contre le Bayern, permettant à l’Energie d’être, avec Stuttgart, la seule équipe à battre les Rekordmeister en Bundesliga cette saison (2-0). Une victoire qui a sans doute constitué un tournant dans la saison de l’Energie car elle lui a permis de passer du bon côté de la barre.
 

Écrit par Julien Mouquin

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