Période XXI : 8 – 11 juin

Notre 21ème sélection du Crampon Rouge couvre les quatre premières journées de l’Euro et fait la part belle aux premiers héros de la compétition, qui ne sont pas forcément ceux que l’on pensait. Le seul joueur ne participant pas au grand raout européen à faire des points est, sans grande surprise, le génialissime Lionel Messi.

Tops

1. Andriy Shevchenko (Ukraine) +25 points
Il est trop lent, il ne sait plus se battre, il ne sait plus marquer, il est trop vieux, il a une jambe plus courte que l’autre, il ressemble à Alexander Frei, il a la prostate et la cataracte ainsi que toutes les anomalies post-Tchernobyl, bref, il est foutu ! Alors je dis : oui Monsieur Shevchenko (© Develey) d’avoir montré à la face de l’Europe que vous étiez encore un grand attaquant flairant toujours les bons ballons pour inscrire un magnifique doublé au nez et à la queue de cheval de sa majesté Zlatan.
2. Daniel Agger (Danemark) +20 points
Si les Danois ont réussi à contenir la furia hollandaise et créer la première surprise de cet Euro, ils le doivent en grande partie à leur arrière-garde fortifiée parfaitement menée par son capitaine Daniel Agger. Le joueur de Liverpool a superbement muselé Van Persie et, lorsqu’il était dépassé, a pu compter sur son gardien Stefan Andersen, tout aussi brillant.
3. Alan Dzagoev (Russie) +15 points
Un doublé pour se mettre en jambes est toujours bon à prendre. Le demi du CSKA Moscou a profité du laxisme de la défense tchèque pour crucifier un Cech, qui semblait avoir vissé son casque sur ses yeux, à bout portant. Les Russes, impressionnants de maîtrise collective, risquent de nous refaire le coup de 2008.
4. Lionel Messi (Argentine) +12 points
La «puce» aurait-elle enfin trouvé la solution en équipe nationale ? L’Argentin n’a pas fait dans la demi-mesure en amical contre le Brésil (version olympique, certes), en inscrivant un triplé. Il s’est notamment fait l’auteur d’un dernier but exceptionnel, prenant le ballon au milieu de terrain, repiquant dans l’axe en fixant la défense et terminant par une mine dans la lucarne à l’orée des 16 mètres. En attendant, un Portugais est en manque d’inspiration en Ukraine…
5. Samir Nasri (France) +10 points
Au four et au moulin, le Citizen a été de tous les bons coups de son équipe. Sa performance a été couronnée par une belle frappe victorieuse. Dépositaire du jeu français, sa complémentarité avec Benzema ou les deux récupérateurs Cabaye et Diarra pourrait faire des étincelles dans cet Euro, pour autant que Ribery soit plus décisif et que Malouda soit sur le banc. Faudrait aussi qu’il pense à maîtriser ses caprices de starlettes : il est tout à fait normal de se faire critiquer par L’Equipe lorsque l’on ne sort pas un match comme celui de lundi.
6. Mario Mandzukic (Croatie) +8 points
Deux têtes pour une victoire confortable contre une faible équipe irlandaise. L’attaquant de Wolfsburg continue sur une belle année en club, en inscrivant un doublé (même si le second est accordé à Given). Sur le front de l’attaque croate, il fut un poison, n’arrêtant pas de courir et cherchant à donner des solutions pour les créateurs que sont Modric et Rakitic. Une performance 5 étoiles.
7. Gianluigi Buffon (Italie) +6 points
Contre toute attente, le match entre Latins simulateurs aura tenu ses promesses avec de nombreuses actions des deux côtés. Et sans les performances simultanées des deux portiers, le score aurait pu être bien plus conséquent, un 3-3 par exemple, oui mais Balotelli et Torres….

8. Iker Casillas (Espagne) +5 points
Comme son compère italien, le portier du Real Madrid a livré une prestation remarquable lors du plus beau match de l’Euro. Nul doute que la Roja peut rêver d’un triplé historique avec un gardien aussi affuté dans les cages.
9. Dimitri Salpingidis (Grèce) +4 points
Entré à la pause pour redonner du jus à une équipe grecque dépassée par les événements, Salpingidis a donné un gros coup de fouet à ses coéquipiers. Il court dans tous les sens, demande les ballons, arrache l’égalisation d’un tacle rageur, et obtient un penalty. Si tous les Grecs avaient sa volonté, le pays ne serait pas loin de sortir de la crise.
10. Andreï Arshavin (Russie) +3 points
L’emprise du russe sur la rencontre contre les Tchèques fut énorme et pourtant il semblait qu’à 75% de ses capacités. Malgré tout, le «Tsar» Arshavin a distribué deux ballons de but, trouvé les espaces par des passes improbables dans le dos de la défense, s’est battu pour défendre (eh oui, c’est le même joueur qui traînait son spleen sur la ligne blanche de l’Emirates ou derrière, c’était selon) et fait apprécier au public quelques jolis grigris (pas toujours efficaces).
11. Jérôme Boateng (Allemagne) +2 points
Sous les feux des critiques pour avoir été s’amuser avec des potes (et des dames) lors d’une soirée libre avant l’Euro, Boateng a rendu une copie parfaite face au Portugal. Gérant parfaitement les ballets artistiques de Nani et Cristiano, se faisant notamment l’auteur d’un tacle salvateur sur le Madrilène qui avait le poids du 1-0 peu avant l’ouverture du score allemande.
12. Przemyslav Tyton (Pologne) +1 point
Au Pays-Bas où il évolue, on le surnomme le «tueur de pénalty». Un aller-retour sur le bord de la touche, 45 mètres à courir jusqu’au but en guise d’échauffement et, finalement, un penalty (pourtant bien tiré par Karagounis) arrêté. Le second gardien polak a permis à son équipe de rester en course de son Euro, au moins jusqu’au troisième match de groupe. Il y a quatre ans, certains auraient tué père et mère pour encore avoir une chance après deux rencontres.

Flops

1. Mario Balotelli (Italie) –15 points
Un contrôle j’ai-pas-fait-exprès et… c’est tout. L’enfant terrible du foot italien n’a que très peu pesé sur la défense espagnole et a réussi à se faire reprendre 20 mètres par Sergio Ramos en allant seul au but et voulant certainement rentrer avec le ballon dedans. Comme écrit par mon collègue dans son résumé, la meilleure chose qu’a fait «le meilleur joueur du monde » (c’est lui qui le dit) c’est de se faire remplacer (sans broncher) afin de permettre aux siens d’ouvrir le score.
2. Wojciech Szczesny (Pologne) –10 points
On est gardien d’Arsenal ou on ne l’est pas ! Deux sorties hasardeuses, une pour l’égalisation et la seconde pour attraper le pied de Salpingidis qui l’avait éliminé. Pénalty et carton rouge logiques. Mais où va-t-il les chercher Arsène ? Si jamais Coltorti est libre…
3. Robin Van Persie (Pays-Bas) –5 points
Ah parce qu’il a joué ? Je ne l’ai pas vu.

Écrit par Johan Tachet