Maria et Rafa au zénith : enfin un Roland Garros historique

Maria Sharapova s’est imposée en finale de Roland Garros et remporte ainsi son quatrième titre majeur. Avec quatre titres sur quatre surfaces différentes, Maria entre dans l’histoire du tennis. A 25 ans, elle devient la dixième joueuse à réussir l’exploit d’un Grand Chelem. Quant à Rafael Nadal, il décroche son 7ème Roland Garros, record absolu.

Il y a quelques années, rien ne laissait présager que la grande Maria allait pouvoir un jour s’imposer à Roland Garros, tout comme l’on s’était étonné des succès de Nadal à Wimbledon. La Russe a prouvé qu’elle avait les armes pour décrocher le graal. Cela fut long et laborieux, mais elle a réussi là où tant d’autres ont échoué avant elle. La différence ne s’est guère faite au talent, mais plutôt à force de travail et à une vie d’ascète. Elle s’est surtout faite à la volonté de toujours progresser, à cette rage de vaincre et à la haine absolue de la défaite. Maria et Rafa ont en commun cette quête de l’excellence, cette capacité à se sublimer dans les moments de doutes pour ne jamais abdiquer. Des guerriers exceptionnels, en somme.Pourtant, leur tennis ne fait pas rêver. Maria et Rafa évoluent dans un registre strictement identique, variant peu, jouant en fond de court et ne temporisant jamais. Il n’y a pas vraiment de génie et encore moins de surprise. Si Maria est une attaquante, Rafa est un défenseur. L’une est une joueuse de surface rapide, l’autre de surface lente. Comme à l’accoutumée, l’efficacité fut la maîtresse de l’esthétisme.

Derrière Nadal et Djokovic, c’est un peu le néant. Rodgeur n’a jamais évolué au niveau qui fut le sien en 2011, Murray a filé à l’anglaise et tous les autres Espagnols ont mordu la poussière. Quant à Stan, il s’est battu tout seul. Son irrégularité chronique lui a fait perdre plusieurs sets et l’énergie qui lui a fait défaut en huitième de finale face à Tsonga. Et entre un Stan mauvais joueur – n’a-t-il pas appelé le kiné à la fin du 2ème set pour casser le rythme de Tsonga – et un Français qui est à la terre battue ce que les Espagnols furent jadis au gazon, il n’y avait pas de quoi se relever la nuit. Ni même reléguer Federer et Del Potro sur le Lenglen, bon sang !
Chez les femmes, Maria Sharapova, en plus de son titre en simple, est redevenue numéro un mondiale ce lundi. Après trois finales en Grand Chelem sur les quatre qu’elle a disputé, c’est amplement mérité. Certaines joueuses seraient fort bien inspirées de prendre exemple sur la Russe et sur sa «grinta» légendaire plutôt que de faire des publicités dont tout le monde se moque ou d’aller faire son shopping après une défaite mortifiante au premier tour.
La cuvée 2012 a donc plus brillé par son aspect historique que par sa beauté, son suspense ou sa programmation pourrie. Si les adeptes de Nadal doivent jouir, les autres se moquent plutôt de cette mascarade «rolandgarresque». Les Jeux Olympiques nous feront peut-être oublier le camouflet suisse et nous redonneront le vague mais en réalité impossible espoir de voir Rodgeur triompher en simple.

Écrit par Jérôme Nicole

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1 Commentaire

  1. Impossible, on parle plus de sentiment que de faits réels. RF est clairement l’anti-chambre du top 3 dans la mesure où les deux devant lui, lui sont supérieurs actuellement. Rodg participe un peu aux fêtes et Murray lui est déjà loin.

    On verra. C’est sûr qu’une finale autre que Djoko-Nadal, que ça soit à Wimbledon ou aux Olympics, serait une grosse surprise. Et je ne prends que peu de risques en disant que si Federer atteint la finale, c’est qu’il est tombé sur une partie de tableau sans Nadal…

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