Le phénix de Kiev

Dans l’affiche du pauvre de ce lundi, l’Ukraine de Sheva affrontait la Suède des blondes et d’Ibrahimovic. Alors que les deux nommées ont scoré, le premier a inscrit un pion de plus que le second permettant ainsi à la nation co-organisatrice, pourtant moyennement inspirée, d’emporter la mise. Il faudra cependant se montrer plus convaincant pour claquer les Français et/ou les Anglais.

Résumé Après quelques pintes sifflées dans un pub à London Bridge pour la vraie affiche du jour, il fallait être bien motivé pour se lancer dans un Ukraine – Suède aussi excitant que l’exhibition du sein de Madonna à Istanbul. Deux nations portées par un seul joueur et complétées par 10 bras cassés s’affrontaient donc dans un stade complètement jaune.
Pas franchement folichonne, la partie a décollé lorsque Zlatan et Andriy ont commencé à s’envoyer coup pour coup. D’abord l’Ukrainien d’une frappe trop croisée aux alentours de la vingtième minute puis le Suédois qui ajustera le poteau d’un Pyatov tout heureux de voir le géant échouer dans une position qu’il affectionne. Ce n’est qu’après le thé que les affaires vont se décanter et la partie se débrider. Sur un centre de Källstrom, Ibra va renarder et ajuster Isaksson pour l’ouverture du score. Quelques minutes plus tard, ce sera au tour de Sheva de faire le canidé et d’égaliser sur une tête plongeante. Le même Sheva doublera la mise 7 minutes plus tard scellant définitivement le sort de la partie. On notera quelques vendanges en fin de match d’Elmander malgré des services millimétrés du génie de Milan.
L’homme du match
Sans aucun doute, Shevchenko est l’homme de la partie. Annoncé dans un EMS aux abords de Kiev depuis deux saisons, force est de constater que le papy en a encore sous la semelle ou sur le front. Auteur d’un doublé de buteur, cet éternel renard des surfaces a cloué le bec à bien des footix ou journalistes qui le disaient autant cramé que Ronaldo (le gros, pas l’autre). Pour sa dernière compétition internationale, l’ancien buteur de l’EMS Milan a offert à sa nation le droit de rêver encore quelques jours à une improbable qualification en quart de finale.
La buse du match
Entré en jeu à la 71ème minute, Johan Elmander s’est démené… Brassant de l’air à l’orée de la surface suédoise, le joueur de Galatasaray a galvaudé toutes les offrandes qu’il a reçues. Souvent bien placé, le grand maladroit a raté une occasion en or d’arracher un nul inespéré en fin de match. C’est visiblement pas pour rien qu’il avait signé à Bolton…

Le tournant du match
Le poteau d’Ibrahimovic à la 39ème minute. Alors globalement dominatrice, la bande à Blokhine semblait incapable de transformer ses occasions. Le bois des montants de Pyatov va alors sauver son équipe d’une ouverture du score assassine juste avant le thé-vodka. Un goal à un si mauvais moment aurait pu semer un gros doute dans la bande à Sheva et changer complètement l’issue de la partie.
Le geste technique du match
Sur son deuxième but, Andriy nous prouve qu’il n’a rien perdu de sa superbe et de son sens du but. Sur un centre parfaitement distillé par Konoplianka, le Phénix de Kiev a pris l’avantage sur Ibra pour inscrire un but ô combien important et symbolique.
Le geste pourri du match
Ou plutôt les gestes pourris du match… Il y en a eu une collection en fin de partie au sein de la défense ukrainienne aussi fébrile qu’une amatrice à son premier casting chez Dorcel. Complètement dépassé et perméable, le mur jaune était pris de vitesse de tous les côtés. Heureusement qu’il n’y a qu’Ibrahimovic qui est adroit chez les Scandinaves…
Les anecdotes
La fin de match nous a offert une effusion de joie rare pour un match à ce stade de la compétition. Le cameraman filmant constamment un banc ukrainien en tension-max tendant le coup de sifflet final comme la délivrance, on se serait cru en finale de l’Euro. Je me réjouis de voir comment se comporteront les joueurs de Blokhine si l’équipe passe la phase de groupe. Je vois bien des magnums de vodka et un jacuzzi rempli de blondes juste à côté du banc pour les célébrations.
Le match vu par un Ukrainien
«Je ne savais pas que l’AC Milan avait recruté un nouveau buteur.»
Le match vu par un Suédois
«Je ne savais pas que Shevchenko jouait encore au football.»
Le match vu par Ioulia Tymochenko
Ioulia :  «Il y a qui à ce match ?»
Le gardien de prison : «Ben Shevchenko, Voronin, Pyatov…»
Ioulia : «Oui mais dans la tribune officielle ?»
Le gardien de prison : «C’était vendredi qu’il fallait allumer la télé Ioulia, pas aujourd’hui !»

Écrit par Ernest Shackleton

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5 Commentaires

  1. Le geste :
    Sheva sur le 1er. Il amorce son démarrage avant que l’autre ne fasse son centre…
    Il l’a « senti » quoi…
    Pas mal… Très pas mal…

  2. Barbier a aussi e9crit ceci, le 12 fe9vrier : Bernard-Henri Le9vy a commis une bodure monumentale en citant un philosophe fictif dans son dernier essai. Cela le discre9dite-t-il comple8tement comme intellectuel?L’affaire dite Botul est emble9matique du hiatus entre le de9bat me9diatique et le de9bat intellectuel en France. Certes, le canular est drf4le et la me9saventure ve9cue par BHL cocasse. Il y a en cet incident de l’autoentartage, comme l’a dit Le Canard, avec l’agression en moins et le meilleur humour en plus. Plus que cela, il y a ici un symptome de la boulimie curieuse des intellectuels engage9s, au temps de l’audiovisuel et du Net: e0 faire feu de tout bois parce que l’agora moderne exige des flammes incessantes, on ramasse des sarments sans e9tudier la vigne. En clair, la rapidite9 entraeene la superficialite9 et la superficialite9 engendre l’erreur. A la de9charge de Bernard-Henri Le9vy, le livre de Botul est un bon livre sur Kant. C’est un vrai essai re9dige9 par un faux auteur. Cette qualite9 intellectuelle est meame ce qui diffe9rencie un canular d’une escroquerie.Mais la pole9mique BHL-Botul ne devrait pas de9passer cette querelle de me9thode de travail. Or on cherche e0 discre9diter le tout par le de9tail, e0 faire accroire que tout l’ouvrage que toute l’oeuvre! Que toute la vie! du philosophe est une imposture, une suite d’erreurs, un commentaire de faits et d’ide9es qui n’ont pas existe9 ou pas me9rite9 d’eatre note9s. En poussant au bout ce proce8s de la the8se par l’incident, le Darfour est une mauvaise cause parce que Botul n’existe pas, le fascislamisme est une invention parce que Botul en est une, Obama est nul parce que BHL a cru en Botul aussi!Cette de9marche est malveillante, ce qui n’est pas si grave, mais elle est surtout idiote. De la guerre en philosophie est un bon livre, parce qu’il contient des the8ses claires et contestables, que le canular ne de9valorise pas. Botul est le paragraphe qui cache le livre, ce qui est dommage.Dans le corpus d’ide9es de BHL, l’ide9ologie frane7aise est un concept grave, puissant et critiquable. Qu’il y ait, comme une tare, comme un ge8ne national de pre9disposition au fascisme dans notre pays est une the8se qu’il faut mettre en doute e0 grands renforts d’exemples et de de9monstrations: le temps de cette ide9ologie fut une longue et funeste parenthe8se courant de l’affaire Dreyfus e0 mai 1968, elle est referme9e. He9las, l’amalgame et l’acharnement anti-BHL dont l’affaire Botul est le the9e2tre tend e0 e9tablir le contraire Perso, je dirais ni l’un ni l’autre, monsieur le juge (Barbier, en l’occurrence). C’est-e0-dire que le fait que BHL n’ait pas de9busque9 le canular rend suspect sa rigueur intellectuelle, celle-ci voulant que l’on ve9rifie toujours si ses sources sont cre9dibles.Ce en quoi le doute est jete9 sur toute l’œuvre de BHL par un effet de contamination qui se passe tre8s bien de nos moqueries. BHL s’est peinture9 dans le coin tout seul, et on ne devrait pas en rigoler ? Si c’e9tait un pauvre malheureux sans arrogance e0 qui c’e9tait arrive9, je ne dis pas, mais de BHL, si souvent plein de ponction

  3. NO striker in Liverpools hoitsry has EVER come close to being as good as Torres, period (I’m including my childhood hero Rush, the supposed God of Fowler, and the highly over-rated Owen in all that).Every time he gets the ball I feel like something is going to happen, he can create something from nothing.

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