Et si les Allemands avaient une mode d’avance?

De leur dispositif en perpétuel mouvement au look de Schweinsteiger, on a de bonnes raisons de se dire que le futur du foot sera allemand ou ne sera pas.

L’Euro est véritablement lancé avec cette victoire sereine de l’Allemagne. Au terme d’un match à la «force tranquille», les favoris du tournoi (selon Interwetten et mon gros pari sur eux) nous amènent avant tout à nous demander qui pourra les arrêter dans leur groupe. Car à la lumière du match précédent, force est de constater que ce ne sont pas les Croates qui feront le poids.Le début de match se montre très ouvert, de part et d’autre du terrain les ballons s’allongent, et les espaces se trouvent déjà. A la 4ème minute, Klose montre pourtant un premier signe de fébrilité ou de nervosité plutôt, en se présentant seul face à Boruc mais en préférant passer à Gomez, pourtant hors jeu au départ de l’action et qui de toute façon s’encouble sur le ballon. Premier arrachage de cheveux blonds aux quatre coins de l’Europe. La défense polonaise n’a encore pas tout vu, d’ailleurs elle ne verra jamais grand-chose.

Löw peut être content de ses hommes !

Sous les coups d’accélérateurs initiés par l’excellente ligne centrale allemande, où Fritz fut sans doute l’une des bonnes surprises pour l’entraîneur Löw, les Allemands continuent de malmener des Polonais valeureux, mais simplement inférieurs. Le football proposé par la Mannschaft n’est pas encore parfait, mais risque bien de monter en puissance au fur et à mesure que les automatismes se créent. En attendant il est clairement le plus impressionnant vu jusqu’à présent dans cette compétition. En acculant les défenseurs, en jouant toujours haut malgré le score favorable, les Allemands créent des espaces, gambadent sur des couloirs et se montrent impitoyables dans les duels. La qualité de frappe de l’entier de leur effectif est également un signe de supériorité, on se réjouissait justement d’un match où les ballons partent juste et bien. Et hier soir une frappe anodine à première vue devient là en fait un boulet de canon à ras du sol, alors qu’auparavant, dans chaque match, les ballons s’envolaient dans les étoiles.
Après avoir plutôt bien géré les quelques velléités polonaises, principalement des frappes lointaines eux aussi, les maillots blancs doubleront la mise à la 72ème minute, un doublé de Podolski, polonais d’origine. Suite à une frappe ratée dans les 16 mètres, Prinz Poldi hérite d’un ballon dont on aurait rêvé si on était joueur. Mais lui au lieu de frapper à côté du ballon, dégaine une frappe parfaite, d’une limpidité presque cruelle pour le gardien polonais qui venait de réaliser un arrêt exceptionnel sur une frappe de Ballack trois minutes avant. Symbole d’une Pologne valeureuse, mais tout simplement impuissante.
On se gardera pourtant de juger trop vite les Polonais, car il y a fort à parier que peu d’équipes feront des points contre les Allemands dans ce groupe. Autrichiens, Croates et Polonais se battront donc certainement pour la 2ème place, dans leurs confrontations directes.

Allemagne – Pologne 2-0 (1-0)

Wörthersee, Klagenfurt. 32’000 spectateurs (guichets fermés).
Arbitre : M. Övrebö (No).
Buts : 20e Podolski 1-0. 72e Podolski 2-0.
Allemagne : Lehmann; Lahm, Mertesacker, Metzelder, Jansen; Fritz (55e Schweinsteiger), Ballack, Frings, Podolski; Klose (91e Kuranyi), Gomez (75e Hitzlsperger).
Pologne : Boruc; Wasilewski, Zewlakow, Bak, Golanski (75e Saganowski); Lobodzinski (65e Piszczek), Lewandowski, Dudka, Krzynowek; Smolarek, Zurawski (46e Guerreiro).
Cartons jaunes : 39e Smolarek, 60e Lewandowski, 64e Schweinsteiger

Écrit par Roby Steedman