Poisson d’avril, ami lecteur !

Poisson d’avril !!! Tu l’avais deviné, l’entretien exclusif de Marc Roger était évidemment bidon, fruit de l’imagination de deux membres de la rédac’ ! Jamais avons-nous rencontré l’ex-président de Servette dans un parloir de Santander ! Aussi, loin de nous l’intention de défendre Marc Roger, nous laissons cette lourde besogne à ses avocats ! Reste dès lors à espérer que tu ne te sois pas départi de ton légendaire humour à la lecture de ce texte quelque peu provocateur, en particulier pour nos amis genevois ! Allez… à l’année prochaine pour une nouvelle surprise… et une nouvelle victime !

Pour ceux qui l’auraient raté, voici l’intégralité de notre Poisson d’Avril :

Entretien exclusif avec Marc Roger en direct du parloir !

Exclusivité mondiale ! Nous y sommes allés au culot. Alors que nous passions quelques jours en Espagne, alors que la sangria commençait à nous taper sévèrement sur la tête, nous nous sommes lancés le défi : «On essaie de choper Marc Roger ? Où ça ? En taule ! Imagine si on y arrive, on est les rois de Suisse romande !» Et le lendemain au réveil, alors que les restes de la fête de la veille nous «brumait» encore un peu le paysage, nous avons tenté l’impossible !
Des dizaines de coups de fil en France et en Suisse plus tard, nous avons réussi à joindre Marc Roger dans sa cellule. Il répond, on lui explique le concept et – incroyable mais vrai ! – il accepte de nous rencontrer dans le parloir de sa prison de Santander ! C’est donc dans un cadre pour le moins peu habituel que le Français le plus détesté de Genève a bien voulu répondre à nos questions. Tant décrié en Suisse romande, l’ex-président de Servette a répondu à toutes nos interrogations avec franchise, courage et… humour ! Les procédures judiciaires étant en cours, nous avons axé notre entretien sur les sentiments de Marc Roger. Un entretien exclusif que – pour des raisons évidentes – nous avons préféré ne pas publier sous la rubrique «Place des Grands Hommes». Ami lecteur, nous t’invitions à découvrir un homme meurtri, une victime du football-business, un personnage sensible et attachant que nous avons appris à apprécier… et que nous sommes désormais prêts à défendre !

Carton Rouge : Bonjour Marc Roger, on se tutoie ?
Marc Roger : Bien sûr les jeunes mais on ne se fait quand même pas la bise ! (Rires)
Alors Marc, comment se déroule cette détention en Espagne ?
(Dépité) C’est dur, très dur, surtout que je partage ma cellule avec Manuel Antonio Mendoza, un Andalou de 120 kilos qui transpire ses crevettes à l’ail toute la journée. Je vous laisse imaginer les odeurs…  Il est ici pour avoir violé deux Hollandaise en vacances sur la Costa Brava, il en a pris pour 10 ans, mais il ne regrette rien car pour lui c’étaient des allumeuses. Bref, on est bien loin des palaces de Genève et de mes discussions avec Pelé !
Il ne regrette rien et toi, tu regrettes ton passage à Genève ?
Non rien de rien, non je ne regrette rien (ndlr : il se met à siffloter l’air d’Edith Piaf !). Par rapport à Servette, je ne regrette rien. On dit que j’ai plombé le club, mais c’est un gag ou quoi ? Franchement grâce à moi ils ont vécu une magnifique promotion de 1ère ligue en Challenge League. C’est un titre, ça compte. Et cette saison, ils ont battu ces charlots du LS 4-3 après avoir été menés 0-3. Auraient-ils vécu cette émotion sans cette faillite ? Non ! Grâce à moi, les Servettiens ont vécu les deux plus belles émotions de ces 50 dernières années !
De ces 50 dernières années, t’exagères un peu, il y a eu le titre avec Castella contre Lausanne justement…
Ce que je veux dire, c’est que le Servette c’est une illusion. On m’a dit que ce club avait une histoire, un public, ben moi je ne l’ai pas trouvé. Genève n’est pas une ville de sports, point. Genève est un repère de banquiers hautains qui passeraient pour des paysans dans n’importe quelle banque de la City. Genève, c’est le jet d’eau et un hôpital pour opérer les milliardaires du pétrole, ça s’arrête là. Des belles maisons sur la Côte, un endroit fantastique pour y vivre, mais pas pour y faire du sport. La preuve, ils ont construit une cuvette que le Servette ne remplira jamais. J’ai voulu prendre en main la gestion de cette horreur, parce que ça faisait partie de mon modèle économique. Mais je me suis vite rendu compte que je ne ferai pas tourner mon club avec les 15 membres de la section grenat et les 100 abonnements tribunes. Et au premier concert, je constate que ce stade cumulait autant de défauts et de manques que le plan d’une armoire IKEA à monter soi-même ! (Enervé) C’est quand même le seul stade au monde qui a été inauguré avec des buvettes qui ne fonctionnent pas, avec les câblages apparents et surtout sans une seule couche de peinture ! Franchement, entre le Stade de la «Paille» et ma cellule, je ne suis pas dépaysé ! Le béton a presque la même couleur et il y en a partout !

Les Genevois ne vont pas aimer, tu provoques là !
Non je ne provoque pas. Je suis aujourd’hui en taule à cause de ce club, alors qu’on ne me demande pas d’avoir des sentiments. Le grenat me donne la gerbe ! Je ne mange plus de pruneaux, j’ai même arrêté le Bordeaux, bon je suis un peu obligé ici, je le reconnais. Mais Servette, c’est juste la pointe de l’iceberg. Le championnat suisse est en effet le plus mauvais championnat d’Europe. Si j’avais su, au lieu de Servette, j’aurais repris Guengnon en National 1 ! Je suis sûr que le spectacle et l’affluence auraient été moins ridicules qu’à Genève en «Sous League», c’est le surnom que j’ai trouvé à votre championnat ! Même en montée de champagne dans les loges du stade, je n’ai pas eu la moindre émotion en tant que président. J’ai vu jouer GC, Bâle, St-Gall, que des tocards, j’avais l’impression de voir jouer le Variété Club de France avec Carlos et Thierry Roland !
Tu parles sérieusement ou c’est avant tout les mots de ta rancœur ?
De la rancœur ? Je n’en ai pas… Simplement parce que j’ai choisi de venir à Genève. Tous mes «cousins» m’avaient prévenu ! De Kita à Bernasconi en passant par Tapie et Denisot, ils m’ont tous dit : «Arrête tes conneries Marc, ne va pas t’enterrer là-bas, c’est un désastre ! La Suisse et le football, c’est comme la Thaïlande et le ski !» Je n’ai pas voulu les écouter, j’étais persuadé de pouvoir faire un grand coup. J’étais persuadé de trouver un niveau de jeu intéressant et du pognon. Résultat des courses, je suis enfermé dans une piaule minable d’une taule dégueulasse à partager avec un porc, mais j’ai fait mes choix et je les assume. Je n’ai pas de rancœur, je porte un regard cru, mais réaliste.
Tu ne gardes donc aucun bon souvenir de ton passage en Suisse et à Genève ?
Euh… ouais, les jambes d’Adriana Karembeu ! Mon dieu qu’elles étaient belles ces gambettes, à faire bander un curé ! (Il rigole à haute voix)

Et sinon, rien ?
Le jour où mon pote Pelé est venu nous rendre visite fut un excellent souvenir. C’est la seule fois où un footballeur a foulé la pelouse de la «Paille» ! (Rires) Et puis les troisièmes mi-temps avec Jackie Barly… Lui, c’est une véritable éponge ! S’il continue à déguiller les bouteilles de blanc à ce rythme, il sera sénile dans deux ans ! En plus il ne boit que du vin genevois, bref c’est un cas désespéré ! (Rire gras)
T’es un peu sévère avec Jackie Barly !
Je rigole les mecs ! Depuis le temps vous devriez savoir que j’aime bien raconter des conneries ! (Rires)
Tu vas bientôt être jugé pour la faillite de Servette, comment vas-tu aborder ce rendez-vous crucial ?
Je vous avais prévenu, je ne peux pas en parler. Mais du fond de mon cœur, je vous dis honnêtement que je n’en ai rien à taper ! Au pire je chope une belle amende, au mieux je suis acquitté ! C’est clair, je suis persona non gratta à Genève mais de toute façon, comme dit précédemment, je n’aime pas cette ville, je n’aime pas ses habitants, bref je n’ai aucune attache là-bas, à part quelques comptes en banque bien entendu !
Tu n’aimes pas Genève ou la Suisse romande ?
Les deux ! Lausanne est un village de pêcheurs sans poisson ! Et leur stade, c’est un appel à devenir footballophobe ! Vous avez vu, il y a une prison juste à côté ! La Pontaise c’est une prison pour footballeurs, le Bois-Mermet pour civils ! J’y suis allé une fois, j’ai failli m’ouvrir les veines à la mi-temps ! Ah oui, j’oubliais, il y a aussi Neuchâtel et Sion en Suisse romande. Neuchâtel a connu aussi ses illusions avec de loin «cousins» français. Quant à Sion, c’est une plaisanterie. Je m’explique. A côté de Constantin, je suis un petit joueur, je ne lui arrive pas à la cheville ! Le mec magouille toute la journée, toute l’année, il va même jusqu’à taper des arbitres dans le vestiaire et il est encore président sans que personne ne l’emmerde ! C’est incroyable, non ?
Euh… qu’est-ce que tu sous-entends ?
Rien… (silence) Je sous-entends qu’il faut être Suisse romand pour survivre chez vous, c’est incroyable ! Il a mis le club en faillite le Constantin, non ? Est-ce que quelqu’un lui a posé une question ? Non ! Alors que moi, j’ai la brigade financière et bientôt l’armée suisse au cul ! Bref, vous n’avez pas besoin d’extrême droite en Suisse, tout fonctionne déjà comme si Le Pen dirigeait le pays !

Bon, on peut comprendre ta vision Marc, nous n’allons pas te dire ici ce que nous pensons de la France (rires). Mais ton avenir tu le vois comment ?
Au bord d’une plage, avec un bon cigare, une bouteille de cognac et mes comptes en Suisse ! Et si Adriana Karembeu veut me rejoindre, elle est la bienvenue ! (Rires)
Tu n’as pas peur de devoir retourner en prison pour une longue durée ?
Ecoutez, on m’a toujours dit qu’avec la justice, il fallait deux faux témoins et un bon avocat pour s’en sortir. Aujourd’hui j’ai non seulement une dizaine de faux témoins, mais surtout les moyens de me payer les meilleurs avocats. Donc non les gars, je ne suis pas en soucis.
Tu sembles finalement bien serein !
En ce moment, mon plus gros souci est de trouver un déodorant pour mon compagnon de cellule ! Le reste, je saurai le gérer, faites moi confiance !
Enfin… pourquoi avoir choisi CartonRouge.ch pour cet entretien exclusif plutôt que Le Matin, L’Illustré ou La Tribune de Genève ?
Vous êtes des jeunes, vous en voulez et votre coulot m’a plu ! Et vous me connaisez, je ne fais rien comme tout le monde ! Mais surtout, j’apprécie autant la presse romande «traditionnelle» que mon gardien de prison… Ils ont toujours voulu me chercher des noises et semer la merde ! Le jour où je serai acquitté par le tribunal, j’irai pisser devant leur rédaction ! Je n’oublierai pas de vous prévenir, vous aurez une autre exclusivité ce jour-là ! Merci qui ?
Merci Marc !
Le gardien arrive et nous demande de quitter les lieux. Nous remercions une dernière fois Marc Roger pour le temps qu’il nous a accordé et lui remettons un cigare cubain, comme promis au téléphone ! «Revenez quand vous voulez !» nous lance-t-il en partant ! Et si une belle amitié venait de naître entre Marc Roger et Carton Rouge…?

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