Roland Garros, l’édition de trop !

Une fois n’est pas coutume, le sort (et le score) a très vite tourné à l’avantage de Rafael Nadal dans une finale à sens unique : 6-1 6-3 6-0 ! Rodgeur a perdu bien plus qu’un match. La fameuse confiance qui l’habitait, cette soif de victoires ainsi que ses coups magiques ont tous disparu. Contre un Nadal au sommet de sa forme, le score est sévère, mais pas injuste. Retour sur ce que je nommerai, à plus d’un titre, l’édition de trop…

On hésitait : «deux c’est assez» ou «trois c’est trop» ? Tous les espoirs étaient permis, même Rodgeur le disait. Rafa allait-il pouvoir asseoir son insolente domination encore une fois ? La réponse est tombée bien trop rapidement, malheureusement pour Roger Federer. Impuissant, désarçonné, démoralisé, roué de lifts, le numéro un mondial aura tout tenté pour bousculer et contrer l’Espagnol, en vain. Nadal était trop fort, tactiquement supérieur, physiquement et mentalement intouchable, habité par la soif de la victoire. Et d’ailleurs, ce n’est pas Novak Djokovic ainsi que tous les autres qui contrediront le terrible verdict. Désormais, tous les regards sont rivés sur Wimbledon. Et qu’on ne se le cache plus, on craint dorénavant le pire ! Rodgeur n’est plus le maître du tennis mondial, pas même sur le gazon londonien, jadis la terre de ses premiers exploits, là même où Nadal l’a rejoint au prix d’immenses efforts. Et de réussite…

Federer a été totalement impuissant

Cette année, Roland Garros c’est aussi l’édition de trop pour les organisateurs. Des programmations plus que douteuses, des numéros un, deux et trois relégués sur le court Suzanne Lenglen et un numéro neuf (Stan, donc) catapulté sur le court numéro 16 ! Tout ça au prix des 34 Françaises et Français engagés dans le tournoi, tous au-delà du Top 10. Lamentable ! Quant à Christian Bimes, président de la FFT, il fait la une de la presse et s’attire la sympathie des écolos puisque les petites balles jaunes sont soi-disant récupérées et recyclées après usage. Seul hic, on les trouve aux enchères sur Ebay. Ou quand le serpent se mord la queue !
Mais c’est aussi, et surtout, l’édition de trop pour les commentateurs de la TSR et de France 2. S’il fallait délivrer la coupe des Mousquetaires aux personnes les plus incompétentes du tournoi, ceux-ci l’emporteraient trois sets à zéro ! Preuve à l’appui sur notre chaîne nationale, l’extrême et affligeante platitude des commentaires de Monsieur Droz. Et encore, ce n’est que la mise en bouche. Le paroxysme de l’absurdité est atteint lorsque celui-ci annonce la victoire de Wawrinka face à Gonzalès alors que le match en est au début du troisième set. Car oui, «il fallait bien laisser des miettes à son adversaire» du jour, dixit M. Droz. Plus que des miettes, c’est un match entier qu’il va laisser. Ceci n’est finalement que le reflet de l’infirmité de la TSR à dénicher des commentateurs compétents !
Mais la palme de la bourde revient sans aucun doute à messieurs Chamoulaud, Bradant et Boetsch. Interviewé par Nelson Monfort durant un match de Gaël Monfils, le père de celui-ci accuse la fine équipe de journalistes d’avoir tenu des propos forts peu sympathiques au sujet de Gaël. À tort ou à raison, cela démontre bien toute la problématique du commentateur français : combler le vide auditif à coups d’analyses pseudo-psychologiques et de fausses allégations. Même si j’estime Arnaud Boetsch, dont je doute qu’il ait intentionnellement tenu des propos malhonnêtes, ces trois «mousquetaires» du commentaire sportif n’ont eu cesse d’encenser puis de détruire joueurs et joueuses, le numéro un mondial en prime. Un jour désigné «plus grand tennisman de tous les temps», l’autre comme un banal joueur, relégué au rang de second couteau. Tout comme pour Rodgeur, il y a de sérieuses remises en question qui doivent se faire ! Pourquoi doit-on en venir à souhaiter la défaite des Français de peur de devoir supporter des commentaires moisis ? On regrettera d’ailleurs toujours l’excellentissime et gentleman Jean-Paul Loth.

Ivanovic, une numéro 1 mondiale de charme

Malgré tout quelques belles choses, au propre comme au figuré, sont à relever. Tout d’abord le beau parcours de Patty, qui a tout tenté face Ana Ivanovic. Nonobstant sa traditionnelle complaisance dans la défaite, à bientôt 30 ans Patty a démontré qu’elle pouvait encore se surpasser. Deuxième bonne surprise, celle nommée Gulbis ! Une tête d’ange carnassier qui a bien failli faire douter un certain Novak Djokovic, maugréant comme jamais sur un court de tennis. Affaire à suivre ! Troisième événement, l’accession de Gaël Monfils aux demi-finales. Le jeune Français, dont la réussite n’est pas imméritée au vu de son talent, fut très courageux.
À défaut d’avoir commencé en beauté, on va terminer sur la note positive qui nous vient (enfin !) du tableau féminin : la lauréate de cette édition, Mademoiselle Ana Ivanovic. Outre sa plastique fort agréable, son teint bronzé, son sourire et son ensemble rose aérien, la belle Ana «du pays des merveilles» a conquis le public, le titre et le matricule suprême de la WTA. Rien que ça ! Avec, ma foi, un jeu varié et convaincant dont certaines feraient bien de s’inspirer. On se réjouit de savoir qu’elle a non seulement soif de titres et qu’elle réside… à Bâle, l’antre des héros.

Écrit par Jérôme Nicole