LHC : à l’est, rien de nouveau

Généralement, les rencontres opposant Thurgovie aux visiteurs lausannois n’atteignent que très rarement des sommets hockeyistiques dans la belle Bodenseearena. Ce match a parfaitement confirmé ce théorème initial où le match s’est révélé indigeste au possible. Une fois de plus, trois points de plus dans l’escarcelle des Vaudois, mais c’est bien là la seule réjouissance de cette insipide soirée.

Pour ceux qui auraient raté le dernier Vidéogag, il fallait faire le déplacement en Suisse orientale pour assister à une version en direct. Le début de match n’a en effet pas déçu : trois splendides fautes thurgoviennes couplées à trois pénalités mineures ont lancé les opérations du LHC. Trunz trouva donc logiquement l’ouverture après que Pecker eut généreusement galvaudé une première occasion, le portier Flückiger n’ayant plus de canne. Sinon, ce fut un véritable festival : passes à un mètre de distance à hauteur de thorax, auto-dégagements interdits, relances dans les postérieurs adverses, centre-tirs en direction de leur propre gardien, et j’en passe. Rajoutez à cela des bandes aussi régulières qu’un mur crépi explosé au TNT doublé d’un Hogeboom qui tente des tirs du patin de la ligne bleue, et vous obtenez une soupe de particules élémentaires qui ferait pâlir d’envie les bâtisseurs du LHC version «Large Hadron Collider», bien entendu !

Le LHC version «Large Hadron Collider»

Un instrument toujours en rodage

Car il faut le dire, hormis un facteur d’échelle, il n’y a pas eu de grandes différences entre le LHC mis au point à la frontière franco-genevoise et celui qui a évolué à la frontière helvético-allemande. Un flot de particules libres chargées positivement, individuellement très énergétiques et se collisionnant parfois dans un mouvement excessivement désordonné. À 5 contre 5, il était impossible de voir un quelconque schéma digne de ce nom.
Seule solution : provoquer des situations spéciales pour y instaurer une instabilité structurelle afin de créer la réaction nécessaire dans le but de faire évoluer la trame du match (vous me suivez ?). Ce fut parfaitement réalisé par le biais du topscorer Sigrist, catalysant à merveille un premier allumage de Staudenmann. Bon, ce fut en infériorité numérique – donc pas dans le sens escompté – mais qu’importe : le résultat comptable est là ! Ce n’est pas la réduction du score par Hogeboom qui allait modifier la dynamique lausannoise; une minute plus tard, c’est Beau-man qui donna deux longueurs d’avance aux joueurs du LHC selon le principe même de l’action-réaction.

Pas mieux, mais plus longtemps !

La troisième période fut dans la même lignée des deux premières : d’un ennui à mourir. Il y eut toutefois un éclair de génie, le seul du match, à la 49ème minute lorsque Gailland fit une passe lumineuse vers l’obscur Pecker qui inscrivit un bien joli quatrième but. Survint peu de temps après la 2ème réussite anecdotique des Thurgoviens, suivie aussitôt par une réussite de Bonnet selon l’action-réaction décrite plus haut. Puis, plus rien… C’est donc avec un gros soupir de soulagement que M. Kämpfer mit fin à ce supplice visuel.

Trunz accroché mais toujours au top !

Aspect positif, les Lausannois ont gagné sans discussion en jouant mal et qu’avec un demi-étranger. Cependant, l’adversaire fut d’une faiblesse criarde et devrait logiquement jouer les premiers rôles en vue de l’obtention de la dernière place du championnat. En défense, seul Trunz a réalisé une bonne performance. Les autres éléments ont complètement pataugé sur la glace de la Bodensee Arena. Constamment aux fraises, Lardi et Cie ont joué comme des pommes ! Individuellement, la qualité est présente mais le jeu collectif fut terriblement déficient. Il faudra tout naturellement se montrer patient pour que les choses se mettent en place et que l’on puisse voir où ce LHC se situe vraiment.
Photo Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Thurgovie – LHC 2-5 (0-1 1-2 1-2)

Litternahalle : 712 spectateurs
Arbitre : M. Kämpfer
Buts : 4e Trunz (Sigrist, Pecker/5c3) 0-1; 26e Sigrist (Staudenmann/4c5) 0-2; 29e Hogeboom (Capaul, Müller) 1-2; 30e Baumann (Sigrist, Staudenmann) 1-3; 49e Pecker (Gailland, Heynen) 1-4; 51e Hogeboom (Müller, Ott) 2-4; 52e Bonnet (Trunz) 2-5.
LHC : Walter; Leeger, Schäublin; Lardi, Trunz; Heynen, Villa; Grieder; Gailland, Pecker, Smith; Sigrist, Staudenmann, Baumann; Lüssy, Miéville, Suri; Frunz, Bonnet, Mano.
Thurgovie : Flückiger; Helfer, Jagg; Ott, Müller; Schumacher, Kradolfer; Bodenmann, Hogeboom, Fehr; Schrepfer, Kellenberger, Hendry; Ruhnke, Capaul, Schoop; Lemm, Plankl, TrachslerPénalités: 7×2’ contre Thurgovie, 6×2’ contre LHC
Notes : LHC sans Rüfenacht, Tremblay, Morandi, Zeller (blessés), Chavaillaz, Chabloz, Rimann (juniors élite), 28e Walter retient un penalty de Hogeboom.

Écrit par Mathieu Nicolet