Suisse-Belgique : pas de mauvaise blague

Comme prévu depuis le tirage au sort, la Suisse mène ce vendredi soir sur le score de 2-0. Si le match de Federer ne souffre d’aucune contestation, on ne peut pas dire que Stan ait eu la vie facile lors de la première rencontre de la journée au cours de laquelle Steve Darcis l’a poussé dans un cinquième set qu’il aurait pu laisser échapper malgré deux breaks d’avance. La Suisse a désormais le pied droit et les orteils gauches dans le Groupe Mondial, il ne lui reste plus qu’un petit effort à faire pour lever le talon, probablement d’ici ce soir, 17h.

CartonRouge.ch s’est donc mêlé ce vendredi 19 septembre à la foule rouge et blanche qui se dirigeait vers le stade de glace de Malley. Oh non, pas pour un match du LHC comme d’habitude (quoique les placeurs avaient tendance à confondre supporters de hockey et fans de tennis en refusant durant le second match de faire entrer des bouteilles en plastique), mais pour la rencontre de Coupe Davis de barrage entre la Belgique et notre bonne vieille Helvétie. Si sur le papier, la rencontre semble jouée d’avance, tout le monde avait en mémoire la dernière confrontation entre les deux équipes, où un Rosset, malade, avait dû laisser sa place à un (trop) jeune Federer. De plus, sous-estimer ses adversaires coûte cher aux délégations suisses ces derniers temps…

Pour la première fois devant son public, Wawrinka avait le redoutable honneur de lancer les débats face à Steve Darcis, d’une année son aîné. La victoire du Vaudois sur le Liégeois en 2004 ne faisant plus vraiment référence, on ne pouvait présager de rien, le 58e joueur mondial ayant d’ailleurs remporté deux fois plus de tournois que le Suisse en carrière (bon, deux contre un, je vous l’accorde). En commençant par une double faute, Stan ne pouvait probablement pas réprimer un brin de nervosité, senti tout au long de la rencontre, et particulièrement lors de ses jeux de service. Le fil du match ? Un premier set logiquement remporté par le plus solide au service, la réaction de Stan qui se lâchait dans les deux suivants en retrouvant un niveau de jeu un peu plus habituel, suivi d’un set donné aux Belges par l’arbitre (nous y reviendrons) et une dernière manche gagnée de justesse avant le retour de Darcis.


Chaude ambiance !

Un mot sur l’ambiance évidemment, puisqu’au terme de cette première journée de débat, le public a très bien joué son rôle de deuxième homme sur le terrain, encourageant ses joueurs, fustigeant les décisions maladroites, dirons-nous, de l’arbitre, tout le contraire de la chanson de David Guetta qui annonçait durant l’échauffement du premier match que «the love is gone», le tout sous la direction d’un Yves Allegro façon «celui qui veut mettre de l’ambiance en boîte» de Gad Elmaleh. Par contre, une petite précision à ceux d’entre vous qui auraient sifflé l’arbitre lorsqu’il annonçait qu’une balle avait touché le filet au service : c’est une machine qui le signale (si, si, j’en ai entendu se demander comment il avait pu voir la balle effleurer la bande). En tout cas, le public a fait de cette partie le «meilleur match de Coupe Davis» de Stan au niveau de l’émotion, ça, on veut bien le croire.

Si les quelque 6’000 spectateurs ont été parfaits, il y en a plusieurs qui auraient peut-être mieux fait de rester à la maison. Préférant se concentrer sur les fautes de pied commises par Darcis (une bonne dizaine), les juges, et particulièrement le juge de chaise, ont failli pourrir le cinquième set de la même manière que quelques décisions ont fait tourner la quatrième manche en faveur des visiteurs. Je ne sais pas si le fait d’évoluer dans le groupe Europe donne droit à des arbitres de moindre qualité, mais ce qui est sûr, c’est que quelques-uns d’entre eux devaient arriver tout droit des Jeux Paraolympiques terminés mercredi en Chine. Des problèmes d’arbitrage toujours présents dans le second match où l’on a vu un Federer ulcéré par plusieurs fautes consécutives d’un juge de ligne demandant qu’on le remplace, un geste très rare sur le circuit.

Non bien sûr, je n’ai pas oublié le futur numéro un mondial, ne garde-t-on pas d’ailleurs le meilleur pour la fin ? Voir cet immense champion jouer dans nos vertes contrées est tellement rare que l’on profite à fond de le regarder se déplacer avec autant d’aisance et de génie sur le terrain. Des angles venus de nulle part, des accélérations impensables, même lorsque le Suisse peine un peu, Vliegen semble à des années de le rattraper. Le score ? Il a gagné, ne m’en demandez pas plus. On profite, l’ambiance monte, quelques coups de génie par-ci, quelques attaques imparables par-là, le charme opère instantanément. Et avec ça, on en viendrait presque à espérer que la petite troupe de Lüthi (on a d’ailleurs enfin découvert à quoi il servait sur le banc à côté des joueurs : il porte les raquettes de Roger à la fin des parties) perde le double pour pouvoir encore l’admirer dimanche…

Écrit par Nicolas Jayet

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2 Commentaires

  1. Petite précision (une de plus, pas vrai?!). Les « placeurs » (comme tu les nommes si bien) avaient reçu lordre de ne pas laisser entrer les bouteilles. Alors sil y a un soucis avec ça, tu tadresses directement à Swiss Tennis. Paroles de « placeur »…

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