Atletico – Real, un Réalisme sans fin

Avez-vous vu le film «Un jour sans fin» ? Mais oui, une comédie des années 90 dans laquelle le personnage principal, joué par Bill Murray, se réveille chaque matin pour revivre la même fâcheuse journée, un certain «jour de la marmotte». Et bien, pour les rouges et blancs, c’est un peu ça les derbys madrilènes : une journée qui se répète où l’Atletico ne gagne jamais. Le dernier en date n’a pas échappé à la règle.

Autant vous le dire tout de suite, on n’a pas assisté à une grande soirée de football dans le chaudron vétuste de la banlieue madrilène. Pourtant, le match ne pouvait pas mieux commencer : il n’a fallu attendre que 34 secondes de jeu pour voir le premier but dans ce «derby de la marmotte». C’est Van Gol qui, d’une frappe sèche et soudaine au raz du poteau, trompait Leo Franco de 20 mètres. Un petit bijou qui plongea les 54’000 surexcités du Vicente Calderon dans le silence. Un but que les quelques protagonistes du fabuleux tifo – digne du BWFK en déplacement – ont certainement du louper ; un but qui rappelait aussi la claque infligée chez les indépendantistes le week-end dernier.Bref, je rêvais déjà d’une nouvelle journée «portes ouvertes», d’un festival de mouvements offensifs, une orgie de buts, une ode au Réalisme… Hélas, on n’a rien vu de tout ça. Certes, le Real domina cette première mi-temps face à une équipe en panne d’inspiration mais la bataille fut principalement gagnée au milieu de terrain. Un combat qui fit une victime dans chaque camp : tout d’abord Perea, logiquement expulsé à la 30ème minute pour un très vilain geste, puis 7 minutes plus tard, Van Nistelrooy, pour une faute qui méritait tout au plus un carton jaune. Ce ne fut malheureusement pas la seule erreur d’arbitrage de la soirée :  deux buts des Merengue annulés pour des hors-jeu inexistants, des fautes non sanctionnées, des infractions imaginaires sifflées, des avantages négligés, des avantages désavantageux… Tout comme les joueurs, M. Gomez n’était pas dans un grand soir. En principe, je n’aime pas dire du mal des arbitres mais là, je vous défie de trouver un seul spectateur qui puisse vous en dire du bien.


Victoire du Real à Vicente Calderon

La deuxième mi-temps ne fut guère plus folichonne. Toujours mené d’un but, l’Atletico se lançait à l’attaque sans parvenir à réellement inquiéter le futur Ballon d’Or. Il convient de souligner l’excellent travail défensif de Pepe, certainement le meilleur homme du match avec Van Gol. (Oui, un défenseur et un expulsé à la demi-heure. Quand je vous disais que ce ne fut pas un grand match…)
Le temps mourait lentement et plus personne ne s’attendait à revoir un but dans un match sans rythme. C’est donc à la surprise générale que Simao égalisa à la 90ième d’un coup-franc précis, tirant profit – il faut le dire – d’un mur de stars qui s’apparentait plus au mur de Berlin au soir du 9 novembre qu’à la grande muraille de Chine.
Croyez-moi, j’étais mal. Un match moisi et 2 points perdus chez le modeste voisin, me disais-je. Une fois de plus, j’avais tort. On vivait les ultimes instants des arrêts de jeu – la 96ème minute ! –, les premiers spectateurs commençaient déjà/enfin à quitter le stade quand Drenthe entrait balle au pied dans un recoin des 16 mètres. Il effectua un petit crochet le détournant un peu plus de l’axe du but et 2 secondes plus tard, Heitinga, providentiel, étirait sa jambe. Drenthe s’écroula logiquement dans d’atroces souffrances. L’arbitre, bien décidé à ne se faire aucun ami, siffla un penalty aussi incontestable que stupide. Higuain se chargea de le transformer assurant ainsi les trois points aux champions en titre. Deux minutes plus tard, une marée rouge et blanche se dispersait sans bruit dans les rues de la capitale. Ils ne le savent pas encore mais dans quelques mois, ces mêmes entendront leur réveil sonner. Ce sera l’heure d’aller au stade pour un nouveau «derby de la marmotte».

Atletico de Madrid – Real Madrid 1-2 (0-1)

Vicente Calderón, 54’000 spectateurs.
Arbitre : Clos Gómez.
Buts : 1ère Van Nistelrooy 0-1, 90e Simao 1-1, 96e Higuaín 1-2 (pen.).
Atletico de Madrid : Leo Franco, Perea, Ujfalusi (Luis García, 70e), Heitinga, Pernía (Simao, 46e); Banega, Assuncao, Raúl García (Antonio López, 37e), Maniche; Forlán, Agüero.
Real Madrid : Casillas, Sergio Ramos, Pepe, Cannavaro, Marcelo; Sneijder (Van der Vaart, 67e), Gago, De la Red (Javi García, 77e), Higuaín; Raúl (Drenthe, 84e), Van Nistelrooy.
Cartons jaunes : Perea (8e), Raúl García (36e), Assunçao (45e), Heitinga (77e) et Simao (89e) pour l’Atletico Madrid,  Sergio Ramos (86e) et Javi García (92e) pour le Real Madrid.
 
Carton rouges : Perea (30e) et Van Nistelrooy (37e).

Écrit par Manuel Lopez

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