Le reste du monde VS Constantin 3-2

Un bon joueur de Risk se doit de gérer ses petits bonhommes avec parcimonie, finesse et stratégie, il se doit surtout d’arriver à combattre sur plusieurs fronts à la fois. L’erreur est interdite, c’est à la vie, à la mort. Christian Constantin le sait… il le sait si bien qu’il a osé créer une nouvelle case sur le plateau de jeu : la case de la Porte d’Octodure, une toute petite case où un seul élément d’artillerie trouverait sa place, une toute petite case cernée par le reste du monde. Une seule question apparaît au-delà de cette situation insolite : le général Petrol Han du bas de la Vallée est-il un bon joueur ?

A priori, je dis oui. Il a l’audace d’un Patton, l’arrogance d’un Bonaparte, l’art capillaire d’un Gengis Khan et il a la Ferrari rouge de Magnum. En conclusion, sur le papier il a tout simplement l’étoffe d’une Prima Dona, une grande gueule insatiable de victoire, un capricieux génial. Mais son combat à lui est ailleurs… La première escarmouche se déroulait samedi à Bellinzone.

Le reste du monde VS Constantin 1-0

Premier adversaire : les petits pions grenats de Marco «Monty» Schällibaum. Le Zurichois bénéficiait de l’avantage du terrain, il avait également pu constater par lui-même durant 46 jours la pâleur de l’effectif sédunois. C’est donc logiquement qu’il a remporté ce premier combat 2-1. Une douce vengeance peut-être, l’honneur sans aucun doute d’être le premier à ouvrir le feu victorieusement sur l’ennemi de Martigny.
La tactique valaisanne était pourtant assez fine : ménager dans un premier temps le principal atout, Olivier Monterrubio, puis le lancer dans l’arène après l’ouverture du score pour faire le break. Mais si Vilmos Vanczak offrait effectivement le premier but au FC Sion (33e), l’expulsion de Nwaneri à la 66e pour un sauvetage de la main sur sa ligne a obligé CC à revoir ses plans.

Le reste du monde VS Constantin 2-0

Le réflexe malheureux du Nigérian a coûté cher, très cher, puisque le penalty, qui en a découlé, a été transformé par Lustrinelli. Cette égalisation a fait naître le doute. Dès lors dominées, les figurines blanches de CC ont marché sur des oeufs, la peur au ventre, alors qu’en face on aiguisait la baïonnette pour l’assaut final.
L’estoc eût pu en bien des occasions s’avérer fatale, mais ce fut finalement une grossière erreur de la défense aux treize étoiles qui décida du sort de cette première bataille. Bastien Geiger, fort de sa fougue, taclait dans la surface un Lustrinelli excentré alors que le danger était tout relatif. Un lapsus de jeunesse qui a permis à Lustrinelli de tirer et marquer un second penalty à la 95e !

Le reste du monde VS Constantin 3-0

Outre la défaite, le général de Tourbillon aura bien des choses à méditer. La principale étant que le problème ne vient pas des entraîneurs, mais bel et bien d’un effectif dont les carences deviennent de plus en plus criardes au fil des matches, au fil des événements extra-sportifs avec lesquels les joueurs doivent composer.
Deux points… voilà ce qui sépare désormais le club valaisan de la zone rouge au classement. Le constat est clair, la marge de manoeuvre s’amenuise pour CC. Schällibaum, Lustrinelli et surtout ses propres pions ont eu raison de lui, de sa stratégie audacieuse. Tintin a perdu son premier pari au Tessin. Le totomat est impitoyable : le reste du monde VS Constantin 3-0.

Le reste du monde VS Constantin 3-1

Mais tout n’a pas été dit samedi. Et c’est la TSR qui a offert le premier point à la Prima Dona d’Octodure dans son émission dominicale. C’est une maigre consolation, anecdotique, car l’adversaire télévisuel n’a rien d’un lion. Mais cela permet à Constantin de nourrir un peu son orgueil.
«Il est un peu comme un entraîneur à l’anglaise», a lâché Crettenand, victime malheureuse d’un reportage à la David Lynch. Cette petite perle vaut bien un petit point, non ? Les mauvaises langues diront que je sors la phrase de son contexte… je le concède volontiers, car pour être tout à fait franc, c’est la seule chose que j’ai retenue de ce portrait téhéssérien.

Le reste du monde VS Constantin 3-2

J’ai tellement ri cette semaine, ce week-end particulièrement, que je ne résiste pas à l’envie d’accorder un deuxième point au plus anglais des généraux valaisans. Je lui souhaite même bon courage pour la suite. Comme dans Risk, il n’aura pas le droit à l’erreur, le reste du monde l’attend au tournant… qu’il soit bon joueur ou non.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Bellinzone – Sion 2-1 (0-1)

Stadio Comunale, 3700 spectateurs.
Arbitre : M. Zimmermann.
Buts : 32e Vanczak 0-1. 67e Lustrinelli (penalty) 1-1. 95e Lustrinelli (penalty) 2-1.
Bellinzone : Bucchi; Siquera, Mangiarratti, La Rocca, Raso; Hima (60e Di Zenzo), Mehmeti (84e Roux), Rivera, Diarra; Ciarrochi, Lustrinelli.
Sion : Vailati; Geiger, Vanczak, Alioui, Nwaneri, Buehler; Adeshina (59e Reset), Serey Die, Obradovic (77e Ahoueya), Crettenand; Dominguez (87e Brellier).
Cartons jaunes : 13e Vanczak (jeu dur), 23e Raso (jeu dur), 53e Alioui (antijeu), 85e Rivera (réclamations), 89e Lustrinelli (jeu dur).
Carton rouge : 67e Nwaneri (faute de main sur la ligne de but), 91e Rivera (2e avertissement, jeu dur).
Corners : 7-5.

Écrit par Jean-Christophe Hardy

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3 Commentaires

  1. CC a trouvé encore plus « idiot » que lui lors d’un grand moment de TV dont la TSR a le secret. Un journaliste amateur, mal préparé et incapable de poser trois questions intelligentes. Misère…

  2. Le CC entraîneur a eu la poisse sur ce coup-ci ! On n’a pas fini de rire avec lui. Merci d’exister M. Constantin !
    Sympa l’article à part ça !

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