Agréable surprise

Sion revient du Hardturm, non pardon du Letzigrund avec les trois points dans ses valises. On retiendra plus l’apport comptable que la prestation en soi. Le spectre Gossau s’éloigne et les espoirs renaissent. Il faut avouer que le destin nous avait donné un petit coup de pouce…

Blessure bénéfique

Ce petit «geste» fut aussi inattendu que bienvenu. Saborio s’est fracturé la main cette semaine et a obligé le trio valaisan à trouver une solution de rechange. Une fracture à la main, c’est finalement une blessure peu commune qu’il faut traiter avec sérieux. Une convalescence de 4 petits mois me semble nécessaire. Espérons que l’intéressé ne prenne pas cette blessure à la légère et préfère ne pas anticiper son retour…
La composition valaisanne était elle aussi inattendue. L’absence de Bühler sur le terrain ainsi que la sélection de Afonso laissaient perplexes. C’est surtout le choix d’aligner ce dernier comme titulaire et de lui confier la dernière licence que me surprenait. Cette décision implique entre autres que Yusuf ne pourra pas disputer de rencontre cette saison sous les couleurs valaisannes. La recrue nigériane de l’intersaison, actuellement à l’infirmerie, ne devait visiblement pas être un apport indispensable au collectif sédunois. Le retour de Monterrubio dans le onze de base ainsi que la titularisation de M’Futi prouvaient la volonté du trio à vouloir aller de l’avant et surtout démontraient le désir de ramener quelques chose de ce périlleux déplacement.

1ère mi-temps soporifique

La première mi-temps pourrait se résumer à deux actions. A la 20ème minute, Monterrubio ajuste un coup franc consécutif à une faute sur Serey Die et oblige Jakupovic à une parade qui démontra sa détente aux quelque 3400 spectateurs présents. Puis à la 39ème minute, une main zurichoise dans la surface n’est pas sifflée par M. Laperrière provoquant la colère de l’équipe sédunoise. Entre une équipe zurichoise minée par plusieurs absences de poids (Lulic, Bobadilla et Callà notamment) et une équipe sédunoise au potentiel limité, la partie se dirigeait gentiment vers un score de parité, mais c’était sans compter sur Rolf Fletscher.
L’entrée aussi brève (270 secondes) que remarquée du défenseur zurichois permit de décanter un match, jusque là, insipide. Bien que sa prise de balle laisse à désirer, le défenseur devrait  rapidement mettre en concurrence Jakupovic et prétendre à une place de titulaire dans la cage des sauterelles. Son arrêt sur le tir de Monterrubio démontre un potentiel certain. Mais comme aurait peut-être dû le préciser Hans-Peter Latour à son entrée : «Vaut mieux jouer avec les pieds quand on n’est pas gardien». Dominguez se chargeait de la sentence et propulsait Sion dans un costume de potentiel winner à l’extérieur. Costume fort méconnu pour le visiteur valaisan puisque sa dernière victoire à l’extérieur remontait au mois d’août 2008 à Vaduz. Les 20 dernières minutes se jouant à 11 contre 10, la situation laissait entrevoir au supporter valaisan un parfum d’inconnu. Une contre attaque et 9 minutes plus tard, Adeshina doublait la mise sur le service d’un excellent Paito. La fin de match ne sera qu’un formel remplissage et une attente interminable pour voir enfin le FC Sion triompher à l’extérieur.

M.P.S.E

Cette petite abréviation dont vous doutez de la signification est simplement un message que je souhaite transmettre aux nombreux supporters valaisans et chroniqueurs suisses : Merci de ne Pas S’Enflammer. Sion rapporte les 3 points mais reste menacé par l’arrière du classement. Bien que je salue la prestation sédunoise, je me dois de relever la suffisance de quelques joueurs. Afonso ne fut bon que par intermittence, M’Futi livra une prestation plus que moyenne entachée de nombreux hors-jeu et El Haddary joua un cinéma en deuxième mi-temps qui me fit bondir (simulation de blessure pour gagner du temps).
Ces détails ne viennent pas gâcher une prestation valaisanne plutôt solide emmenée par un duo Dominguez-Monterrubio capable de faire basculer un match, comme lors de l’action du 1-0. Autre signe de réjouissance, Adeshina a marqué. Aussi curieux que cela puisse paraître, je vois en cet attaquant le potentiel du réel buteur qu’il manque à Sion. Rappelez-vous de ses premières prestations sous le maillot sédunois (Sion-Galatasaray notamment) et songez à ce qu’il pourrait devenir s’il parvient à retrouver la confiance qui lui fait actuellement défaut.
Ce week-end, Sion reçoit le FC Bâle. S’il peut nous confirmer un certain retour en forme, ce ne serait que de bon augure pour le quart de finale de Coupe du mardi suivant à Saint-Gall. Une victoire sédunoise  redonnerait peut être ce manque de confiance qui fait tant défaut au collectif valaisan. Le spectre Gossau s’éloigne et les espoirs d’une fin de saison intéressante renaissent mais n’oubliez pas : M.P.S.E. !
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Grasshopper – Sion 0-2 (0-0)

Letzigrund, 3400 spectateurs.
Arbitre : M. Laperrière.
Buts : 68e Dominguez (penalty) 0-1. 78e Adeshina 0-2.
Grasshopper : Jakupovic; Voser, Vallori, Colina, Daprelà; Zuber (64e Feltscher), Cabanas, Salatic, Zarate; Schultz (79e Ben Khalifa), Linz. Entraîneur: Latour.
Sion : El Hadary; Sarni, Vanczak, Kali, Paito; Monterrubio (83e Obradovic), Serey Die, Ferminio; Dominguez; M’Futi (68e Crettenand), Afonso (59e Adeshina). Entraîneurs: Barberis et Zermatten.
Cartons jaunes : Ferminio (24e, jeu dur), Vanczak (43e, jeu dur), Daprelà (72e, jeu dur), Salatic et Serey Die (74e, jeu dur).
Carton rouge : Feltscher (67e).

Écrit par Ernest Shackleton