Les Bronzés se font les -ski

Au programme de la soirée : une rencontre entre deux équipes qui se sont vautrées bien comme il faut pour leur entrée en lice dans cette Coupe du Monde. Défaite interdite car le vaincu partirait de la compétition la queue entre les jambes. Et à ce petit jeu, c’est la Colombie qui s’en est sorti en étrillant 3-0 le fantôme polonais qui ne manquera à personne. Ils vont ainsi pouvoir réserver leur semaine de camping dès le début du mois de juillet !

Le match en deux mots

Je me disais bien que ce n’était pas la Colombie qu’on avait vu face au Japon.

L’homme du match

J’en vois deux : le duo Quinterodriguez. Dans la prise de décision, mais aussi dans la réalisation technique, il n’y avait rien de travers ou presque. Une galette sur le 1er but, une ouverture parfaite sur le 3ème, des contrôles pour se mettre le plus vite possible face au but adverse, tout est nickel.

La buse du match

Il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre alors ne finassons pas. C’est toute cette sélection qui est une buse. Comme à chaque fois, cette équipe est un flop. Mais pour être un flop, encore faut-il qu’il y ait des attentes autour de l’équipe. La Pologne, j’ai l’impression qu’on peut leur mettre n’importe quel groupe facile/moyen/difficile, ils ne se qualifieront jamais. 2016 étant l’exception (et encore, je doute qu’ils auraient franchi la phase de groupe avec une formule à 16, et non à 24). Leur statut de tête de série était usurpé et montre une fois encore la valeur de ce classement FIFA qui fait office de mètre étalon avec les absurdités qu’il comporte. De plus, ces Polonais n’ont pas un mental de vainqueur. A chaque compétition ou presque, ils ont une mentalité de résignés avant l’heure.

Le tournant du match

L’entrée de Glick ! Quand on perd 3-0, il est tout à fait normal de lancer un défenseur central qui revient de blessure pour renverser la vapeur. Curieusement ce dernier pari ne s’est pas avéré payant.

Le geste technique du match

Il y en a eu beaucoup dans ce match. Mais du coup j’ai gardé en mémoire le premier geste qui m’a fait vibrer. Après 20 minutes poussives où les Colombiens se marchaient dessus dans la surface adverse, leurs efforts se sont avérés payants. A force de tenter de déborder la défense polonaise, la vague offensive a fini par faire craquer la défense polonaise qui a pris l’eau. L’action est vraiment jolie. Quintero trouve James lequel enroule un splendide ballon posé délicatement sur le crâne de Mina. Ce premier but venu peu avant la mi-temps a clairement plombé la suite du match des Polonais.

Le geste pourri du match

Ospina qui est au sol à chaque arrêt. Alors je ne dis pas qu’il le fait exprès mais il a passé plus de temps à se tordre de douleur qu’à arrêter des tirs polonais. Devant sa télé, Mathieu Valbuena a sorti son cahier de notes et a préparé de la meilleure des façons sa saison prochaine.

L’anecdote

Comme l’Egyptien Trezeguet, un Kurzawa peut en cacher un autre. Les plus assidus auront peut-être observé parmi les joueurs sélectionnés de la Pologne le nom de ce joueur. On pourrait penser qu’il s’agit de Layvin qui, vexé par sa mise à l’écart du groupe France, aurait tenté une approche auprès de la fédération polonaise en raison de ses origines. Mais non ! Il s’agit de Rafa Kurzawa, modeste milieu officiant dans le championnat du pays. La fameuse marque de stickers Panini a parié sur le mauvais cheval. En effet, Layvin, alors pas encore le joueur moisi sur pattes que l’on connaît, figurait parmi les potentiels nominés dans la liste de Deschamps. Il était donc légitime de le faire figurer dans l’album. En revanche Rafa n’y figure pas. Mais comment blâmer Panini de cette omission ? Le milieu offensif évoluait encore il y a un peu plus d’une saison en seconde division polonaise avec son club du Górnik Zabrze, et a connu sa toute première cape en mars dernier face au Mexique. À 25 ans.

Comme voir un bon match me met d’humeur généreuse, en voici une deuxième d’anecdote. Sous la pression du rédac-chef j’ai tenté une visite sur le chat du site pendant le match. Et ben si vous vous emmerdez une fois devant votre écran, faites-y un saut. Les gens sont sympas et les vannes lancées rendent le match beaucoup plus plaisant à suivre. Et puis au gré des nombreuses conneries, on y trouve aussi un bon titre (merci Martin).

Et sinon, dans les tribunes ?

Le réalisateur n’était clairement pas une femme ce soir au vu du nombre de gros plans sur des Polonaises en pleurs en fin de match dans les tribunes.

La minute Pierre-Alain Dupuis

J’en vois deux. Ce petit moment gênant dans le show d’avant match où Matthieu Juttens dès la prise d’antenne lance une première offensive humoristique en expliquant que les deux équipes sont « dos au mur » et en profite pour présenter Yves Debonnaire qui lui n’est pas dos au mur mais face à la caméra. Petit rire complice entre les deux conpères. Et ils sont contents ! Moi j’ai déjà envie de zapper. Le suivant est lors de la deuxième mi-temps. Fred Scola tente une boutade bien involontaire en parlant de « temps fort polonais ». Sur le coup j’ai bien ri.

La rétrospective du prochain match

Sans trop me mouiller, je pense ne pas dire de connerie en vous déclarant que la Pologne a foiré bien comme il faut son Mondial. Du coup son prochain match contre le Japon… En revanche l’autre match du groupe va être beaucoup plus intéressant. Les hommes de Pekerman auront l’opportunité de décrocher leur billet pour les huitièmes face au Sénégal. Et si la Colombie joue comme ce soir, ça peut faire un beau match.