L’incertitude davosienne

Auréolés d’un titre national aussi improbable que surprenant, le HC Davos est toujours une équipe difficile à cerner. Capable du meilleur (bien souvent dans les matchs décisifs) comme du pire (lorsque son baromètre Reto von Arx évolue en mode touriste), ce club mal-aimé jouera quoiqu’il en soit le titre, surtout si les séries de play-off s’éternisent.

Au premier regard, les Grisons apparaissent affaiblis. D’une part, Le canard WC st-gallois est passé par là en décapant les Davosiens d’une partie de son effectif : Florian Blatter, Andreas Furrer et surtout Michel Riesen ont rejoint les bords du lac de Zurich alors que le joker Robin Leblanc s’est engagé avec Gottéron au plus grand bonheur de ces derniers. Les pertes d’Ambühl (New-York Rangers, enfin non, son club ferme pour être plus précis) et de Sykora n’ont pour l’heure pas été totalement compensées.

Cela dit, la grande force de Davos réside en son coach Arno del Curto. Entraîneur et motivateur hors pair, le technicien du Eisstadion entamera sa 14e saison dans les montagnes grisonnes. Habitué aux coups de gueule cinglants et aux coups de poker brillants, del Curto vit en totale communion au sein du club, affublé de ses fidèles lieutenants que sont les frères von Arx et Marc Gianola et de ses soldats préférés (Dario Bürgler, Dino et Marc Wieser entre autres).
Il faut dire que le caractériel coach davosien s’est rarement trompé dans ses choix. Pour la saison à venir, il a misé sur l’instable Matthias Joggi. S’il parvient à le canaliser, l’ancien Emmentalois pourrait faire mal. (Mode Christian Maillard : on) Derrière, l’arrivée du bien nommé Back (mode Christian Maillard : off) permet à l’arrière-garde de se renforcer notablement. Visiblement, la mirobolante indemnité dépensée par le directoire davosien dans le cas Forster n’aura pas eu de conséquences fâcheuse sur le recrutement. Un grand merci à la coupe Spengler au passage, permettant également à l’équipe davosienne d’avoir le luxe de se payer une affluence moyenne grotesque durant la saison régulière. 
Au niveau des étrangers, Arno del Curto est allé chercher deux Suédois (Johannes Salmonsson et Daniel Widing) dont on ne connait pas grand chose si ce n’est qu’ils évoluait respectivement à Brynäs et Rögle Ängelholm, deux équipes de première division suédoise. Tous deux draftés au 2e tour en LNH, ils n’ont pour l’heure pas confirmé un potentiel que l’on jugera comme ça, à vue de nez et de statistiques, intéressant. En ce qui concerne les autres mercenaires, Alexander Daigle épaulera toujours les deux jokers tchèques de luxe, Josef Marha et Petr Tatiček. Le HC Davos pourra aussi compter sur l’un des portiers les plus talentueux du championnat : Leonardo Genoni. Débarrassé de la concurrence de Reto Berra, le jeune gardien formé à Grasshoppers aura un rôle de numéro 1 garanti.

Il y a toutefois de nombreuses inconnues planant sur la formation grisonne. Le rendement des jeunes à qui l’on promet une brillante carrière sera-t-il à la hauteur des attentes ? Les nouveaux venus scandinaves seront-ils en mode Erik Westrum ou Jimmy Carson ? Les Guggisberg et Joggi bosseront-ils dans la bonne direction dans le but de ne pas flinguer leur potentiel et leur avenir ? Il semble bien difficile de juger qualitativement le HCD version 2009-2010, mais quoiqu’il arrive, il faudra s’en méfier au moment d’aborder les play-off.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Mathieu Nicolet

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4 Commentaires

  1. Eh bien, le HC Davos ne passionne pas les foules… Ce que je comprends, ce club je m’en fous comme de ma première cuite 😉

    Joli article malgré tout !

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