De Bâle à Young-Sprinters

Pour ce 3e volet des présentations des équipes de LNB, Carton Rouge remet au goût du jour le concept de la fiche technique. Partant du principe qu’il est peu aisé d’écrire un roman sur les EHC Olten et autres GCK Lions, nous nous concentrerons sur les points principaux, les forces, ainsi que les faiblesses des huit équipes ne bénéficiant pas d’un traitement unique.

EHC Basel Sharks

 Avant, ce fut une sorte de dragon pâlot qui était certainement atteint d’une variante de grippe A carabinée. Cette saison, les Läckerlis ont choisi un autre animal comme symbole : le ô combien original requin. Il paraît qu’il faut dire maintenant les «EHC Basel Sharks». Bref, lorsque l’on se retrouve en fâcheuse posture économiquement parlant, tous les moyens sont bons, y compris rafraîchir son image. De là à considérer ceci comme un appel du pied au groupe Anschutz, c’est un pas que nous ne ferons pas. Toujours est-il que les Rhénans auront bien de la peine à se qualifier pour les play-off avec une équipe composée essentiellement de juniors élites. Ne pouvant faire de folies, Bâle fera donc avec les moyens du bord. Qu’elle semble loin la période où le mécénat pharmaceutique et bancaire faisait vivoter le club dans l’élite…
Forces : Réussir à survivre à une relégation en LNB, à quelques pas du gigantissime FC Bâle et son parc St-Jacques, sans aucun engouement populaire, en parvenant à réunir la bagatelle de 800’000 francs en 15 jours. Citons également une arène moderne au climat tropical qui permet à cette jeune équipe de développer tout son potentiel.
Faiblesses : La jeunesse de l’équipe justement. Si l’on excepte les mercenaires finlandais Tuominen et Westerback (35 ans chacun), le plus âgé (Adrian Gerber) affiche 26 ans au compteur. Du coup, ce «Genève-Servette élites II» ne va pas pouvoir compter sur son irréfutable expérience dans les moments chauds.

GCK Lions

 Que dire… Année après année, les jeunes pousses zurichoises voient leurs meilleurs éléments rejoindre le grand frère du Hallenstadion, voire d’autres formations de LNA, remplacés qu’ils sont par de nouveaux joueurs issus du mouvement juniors. Parfois, les Lionceaux parviennent à mettre un peu le bazar dans le championnat, épinglant les favoris à leur tableau de chasse, mais parfois l’échec est cuisant comme la saison dernière. Au moins, les Zurichois ne pourront pas faire pire. Mieux : avec les venues du routinier Claudio Micheli et de Gian-Carlo Hendry, les GCK Lions se sont clairement renforcés. Il sera aussi intéressant de voir l’ex-Lausannois Rémy Rimann à l’œuvre, que d’aucuns juge bien trop petit pour pouvoir s’imposer.
Forces : Blaine Down. Très à son avantage avec les ZSC Lions en «Champions Hockey League», il est capable de gagner un match à lui tout seul.
Faiblesses : tout comme Bâle, la jeunesse de l’équipe pourrait être préjudiciable dans les moments cruciaux. Le choix d’opter pour un 2e étranger en défense – l’Italo-Canadien Signoretti – s’est rarement révélé positif pour les équipes qui avaient tenté l’expérience par le passé.

SC Langenthal

Une région noyée sous un brouillard perpétuel où le taux de suicide biaise complètement la statistique officielle helvétique, une patinoire qui existait probablement déjà à l’époque de la bataille de Sempach, un entraîneur psychopathe affublé d’un chien autiste, pas de doute : toutes les conditions sont réunies pour que Langenthal figure dans le quatuor de tête. Avec l’arrivée de Fäh, les Bernois auront l’une des meilleures défenses de la ligue en y comptant déjà Didier Bochatay, Gian-Andrea Randegger et Andrea Wegmüller. Doté d’un effectif stable et très solide, les pensionnaires du Schoren pourraient bien se mêler à la lutte avec les meilleures formations de LNB. En guise d’attraction, Andrei Bashkirov entamera la saison au SC Langenthal en tant que 3e étranger.
Forces : Cory Larose. L’attaquant canadien, s’il confirme son potentiel, devrait être le moteur des physiques Bernois. En restant justement dans cet aspect du physique, le jeu rude des «Oberaargauer» posera passablement de problèmes au autres formations ayant l’habitude de faire le jeu.
Faiblesses : personne n’est à l’abri d’un pétage de plomb de Kevin Ryan.

EHC Olten

Une page s’est tournée au Kleinholz avec le départ de l’emblématique entraîneur Dino Stecher. Ce dernier était parvenu à hisser les Souris dans le haut du tableau de LNB avec un effectif limité, mais l’inconstance des Soleurois leur avait été fatale. Ne pouvant guère compter sur un effet surprise, il sera très difficile pour Olten de rééditer la prometteuse saison 2008-2009. Avec un nouveau coach (Dan Ratushny) et deux nouveaux étrangers (Jeff Campbell et Kelly Brent), le EHC Olten aura besoin de temps avant de montrer la pleine mesure de son potentiel et cela prendra du temps. Si une qualification pour les play-off est un objectif manifestement réalisable, il ne faudra pas leur en demander davantage.
Forces : Urban Leimbacher. Avec la blessure et l’avenir relativement flou de Marc Eichmann, les Soleurois possède le meilleur portier du championnat. Être parvenu à le faire prolonger relève d’une authentique performance.
Faiblesses : avoir réussi l’exploit de ne pas reconduire le contrat de son seul étranger valable, Kaartinen.

HC Sierre-Anniviers

Après deux saisons où les attentes étaient un micropoil plus élevées que les résultats obtenus, le club de la cité du soleil compte bien redevenir un outsider sérieux et crédible pour la saison à venir. En lieu et place des coups fumants qui avaient fait rire toute la galaxie (Kamber et Bernasconi entres autres), les Sierrois se sont enfin décidés à effectuer des transferts. Donc procéder à un recrutement susceptible de renforcer l’équipe. Parmi les meilleurs on pourra citer les engagements de Lardi et Schäublin (pour Sierre, c’est un bon transfert). Mentionnons également la venue de Sigrist pour remplacer Lötscher. En l’affublant de Cormier et Jinman, on obtient tout simplement la meilleure triplette de LNB. Ayant l’habitude de fonctionner au régime monoligne, on ne s’attardera pas davantage aux autres éléments composant ce HC Sierre version 2009-2010.
Forces : Cormier-Jinman-Sigrist. Ça suffira pour que Sierre lutte avec les meilleures formations de LNB.
Faiblesses : la profondeur de banc. Jouer 57 minutes par match, ça va un moment, mais la question de la fraîcheur physique risque de se poser en play-off.

HC Thurgovie

Le déplacement de Kreuzlingen est toujours sympa, car cela donne l’occasion aux fans de l’équipe visiteuse d’assister à un match de hockey dans une vraie patinoire. Les velléités de fusionnite aiguë semblent s’être calmées en Thurgovie, permettant au club fanion de voir le futur plus sereinement. De plus, leur ancien entraîneur/coach/DT/DG/masseur/président/préparateur physique Felix Bürgener ne rôde plus dans les environs. Problème : il ne sera pas non plus là pour mettre la main au porte-monnaie en cas de besoin.
Forces : le stand des amandes grillées et autres spécialités du coin, l’accueil très chaleureux du personnel du restaurant de la patinoire et la patinoire elle-même. Au niveau hockey, les Thurgoviens pourront à nouveau compter sur le génialissime Fadri Lemm, et ça, c’est un sacré luxe.
Faiblesses : malgré la présence de quelques joueurs talentueux, le reste de l’effectif est loin de casser la baraque. Le monstre Kradofler et la morue Schrepfer sont partis, laissant derrière eux un grand manque d’expérience.

EHC Viège

Comme toujours, il est difficile de vraiment se rendre compte de la force des Haut-Valaisans. Cette saison, Viège pourra compter sur un duo d’étrangers valides dès l’entame du championnat. Le transfuge fribourgeois Joël Genazzi est sans doute la meilleure acquisition du club viégeois (avec Forget) et ce dernier pourrait faire très mal aux défenses adverses. Avec Triulzi, Brunold et Dolana, Viège possède une profondeur de banc que beaucoup d’autres leur envie. Le directoire valaisan a également réalisé une excellente opération en engageant l’ancienne doublure de Marco Bührer, Jonas Müller. Présentant un effectif remarquablement équilibré, les Viégeois devrait une fois de plus se positionner dans le haut du tableau.
Forces : Un effectif stable ayant fait ses preuves et une arrière-garde en béton armé composé notamment du meilleur défenseur de LNB : Beat Heldstab. Jonas Müller pourrait aussi faire gagner quelques matchs à son équipe à lui tout seul.
Faiblesses : on se présente plus Cory Pecker… si ce dernier répond toujours présent en championnat, il a causé la perte des siens en séries finales, que ce soit avec le LHC ou Viège. Apparamment il ne semble toujours pas avoir appris à se gérer dans les moments cruciaux, au plus grand bonheur de ses adversaires.

Young-Sprinters

Avec Bâle, Young-Sprinters s’est également vu octroyer l’autorisation d’évoluer en LNB la saison à venir. Bon, de toute manière, aucun club n’a été formellement et définitivement recalé. Au vu du soutien nombreux et inconditionnel du fabuleux public du Littoral, on se demande encore comment cela a été possible, mais ceci est un autre débat. Prédisposés aux roustes mémorables depuis leur promotion, les Neuchâtelois débuteront leur 3e saison en LNB avec les moyens du bord. Au niveau des transferts, le club ferme de Berne, Fribourg et Ambri enregistre l’arrivée du portier Sébastien Kohler. Cela dit, même avec un excellent gardien, les Neuchâtelois n’étaient pas parvenus à décoller du fond du classement de LNB. La venue de Kohler est donc un moindre mal pour le club du Littoral qui pourra toutefois compter sur son expérience. 
Forces : à l’instar de Bâle, parvenir à passer l’été en vie. Plus sérieusement, Pavel Vostrak. L’ancien attaquant d’Ambri-Piotta est l’un des joueurs les plus talentueux du championnat et on demande encore la raison pour laquelle il persiste à moisir au Littoral. Si son compatriote Dusan Andrasovsky – ex-international tchèque au passage – se révèle être également un joueur dominant, Young-Sprinters pourrait bien se mêler à la lutte pour une place en play-off.
Faiblesses : le reste.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Mathieu Nicolet

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3 Commentaires

  1. mouais la monoligne sierroise, je crois que pour cette saison, c’est assez déplacé. Schena, Wust, Krueger, tiens donc et autre Siritsa et Métrailler ne comptent pas? Mongrain donnera de la profondeur au club on comptant égalemment sur ses deuxièmes et troisièmes lignes. Le gardien Beltrametti semble égalemment pas mal. Vraiment pro lausannois et chauxois ce site!

  2. Je dirai surtout pro-Chlote avec une certaine condescendance sierroise très touchante.

    Et comme tout ce qui n’a jamais flambé à Malley, et Dieu sait qu’il sont nombreux, ne peut marcher ailleurs, n’est-ce pas Mrs Bernasconi et Schaüblin, il n’y a plus qu’à prier.

    Me réjouis de voir l’armada lausannoise se casser les dents sur lesdites monolignes.

    Pas à la hauteur sur ce coup l’ami Mathieu.

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