Liga : zoom sur les matches de samedi

Après la pause due aux matches de qualification pour la CM 2010, la Liga reprend ses droits ce week-end, dont un samedi intéressant quant à la lutte pour le sacre final. Le Real est obligé de surmonter ses premiers doutes suite à sa défaite à Séville et l’absence, entre autres et notamment, de Cristiano Ronaldo. Le Barça affronte son premier test sérieux face à Valence. Séville tentera pour sa part de confirmer ses aspirations à un rôle plus noble que celui d’arbitre dans la course au titre. Si on peut s’attendre à trois victoires des favoris, reste à tester la résistance immunitaire des trois grosses cylindrées au dénommé «virus Fifa» – la fatigue accumulée par les voyages et matchs de la semaine des internationaux. Sept autres matches auront lieu dimanche.

Deportivo La Corogne – FC Séville (18h00)

Les Sévillans ont été les premiers bourreaux des Galactiques madrilènes et confirment vouloir dépasser un rôle de spectateur privilégié dans la lutte entre les deux géants du championnat. Cette victoire leur permet d’effacer le seul revers en début de saison à Valence, et surtout de rejoindre le Real au classement. Si l’on prend en compte que les rencontres directes sont le premier facteur pour départager deux équipes à égalité de points, on comprend d’autant mieux les dynamiques inverses qui se sont installées du côté andalou et madrilène. Séville vraiment candidat au titre ? Certes, le club des rives du Guadalquivir avait caressé le sésame du bout des doigts, il y a de cela quatre saisons, et on peut douter que le destin leur offre une seconde chance. Mais l’équipe est un rouleau-compresseur en ce début de saison, et des trois prétendants, c’est sans doute celui qui a le moins la pression. Preuve en est que le président Del Nido s’octroyait fièrement le titre de champion de «la ligue des autres», celle des terriens, suite à leur troisième place au classement la saison dernière. C’est toutefois par peur de la folie des grandeurs et à cause de vertiges que Séville avait raté le coche, ou comment expliquer, sinon, une défaite face à la lanterne rouge le jour où l’on peut prendre le large au classement ? Souhaitons aux Sévillans d’avoir digéré l’épreuve et d’éviter les peaux de banane si l’occasion devait se présenter.
Deportivo n’est plus le Superdepor de la décennie précédente. Mais qu’importe, les lendemains de fête et les années de doute quant à la survie dans l’élite semblent être derrière, et le Depor peut être considéré comme une solide équipe de mi-tableau, capable de décrocher un billet pour l’Europe les années de grands crus. D’ailleurs, le bon début de saison les situe actuellement juste derrière le trio de tête. Toutefois on s’empresse de refroidir tout élan d’euphorie du côté de La Corogne, jurant ne devoir se concentrer en priorité que sur le sauvetage ; le reste, c’est cadeau. Reste au Depor de savourer ce bon départ, et surtout de se réjouir du retour du vétéran mais toujours génial Valerón aux commandes de la machine, après des saisons de disette suite à diverses blessures.

Real Madrid – Real Valladolid (20h00)

Rien ne va plus du côté des Galactiques. Certes leur jeu n’est pas à l’abri des critiques depuis le début de la campagne, mais les engelures s’oublient vite à la chaleur des succès. Le hic, c’est que le Real a concédé sa première défaite lors de son dernier match face à Séville, une parmi la douzaine de rencontres capitales à ne pas galvauder si on prétend rééditer l’exploit du frère-ennemi juré catalan l’année passée. Du coup les interrogations se succèdent, les doutes quant aux choix de Pellegrini émergent – voire même du choix de Pellegrini tout court – et on pointe du doigt l’absence de Cristiano Ronaldo, s’interrogeant sur une éventuelle CR-dépendance. Ce dernier point trouvera réponse durant les prochaines semaines. Car si Ronaldo est surnommé «CR94», il n’en reste pas moins «CR une tête et deux jambes comme le commun des mortels». Le génial et haï (par d’aucuns du moins) lusitanien a rechuté de son entorse à la cheville – suite au tacle sec mais correct de Diawara face à l’OM – en jouant pour le Portugal samedi dernier. Inutile de dire que le «virus Fifa» va encore une fois faire parler de lui.
Toutefois, malgré les cumulus dubitatifs, quelques rayons lumineux apparaissent à l’horizon et semblent pointer leur nez au Santiago Bernabéu : l’opposant du jour… En effet, la bonne nouvelle pour le Real, c’est qu’il aura l’adversaire idoine pour dissiper les doutes. Les fans du Real Valladolid n’hésitent pas à s’octroyer le douteux honneur «d’équipe-aspirine», allant même jusqu’à oser rebaptiser leur club «Bayer Valladolid» (sans «n», évidemment !). Cette saison, qui plus est, les Castillans ont l’air mal barrés. Optant pour un lifting nécessaire à l’intersaison, les dirigeants ont recruté pas moins de treize joueurs, la majorité en Bosman. Soit treize «rebuts» pour remplacer nombre de seconds couteaux, certes, mais également quatre piliers qui n’ont pas trouvé apparemment de successeurs pour le moment. Des lacunes qui n’ont pas échappé à nombre de leurs supporters, ni même à «Yogui», un ours de cirque ayant rendu visite aux joueurs durant le mois de septembre. L’expression du noble plantigrade semble pour le moins prémonitoire.


«Des contrôles du tibia, des têtes du nez… mais qu’est-ce
que c’est que ce cirque ?»
, semble se demander «Yogui»

Les hôtes du stade José Zorrilla arrivent à cette rencontre avec quatre points au classement et une pléthore de doutes, au point que le mentor Mendilíbar – véritable héros ayant ressuscité le cadavre des flammes de la division d’argent il y a quatre saisons – n’est plus sur son piédestal d’antan. Reste à s’accrocher à quelques éparses lueurs d’espoir : l’équipe a montré lors de dernière rencontre face à l’Athletic Bilbao (2-2) un visage un peu plus radieux que lors des «prestations» précédentes, et le club a rarement réussi de brillants débuts de saison durant les quatre saisons sous la houlette du coach basque. Enfin, la saison est encore longue… et tant mieux, soupire-t-on sur les bords du Pisuerga.

Valence CF – FC Barcelone (22h00)

THE match de cette septième journée. Il s’agit là du premier écueil sérieux pour les champions en titre. Certes ils ont affronté l’Atlético Madrid (5-2), mais au vu du début de saison lamentable des colchoneros, et que le match se jouait au Camp Nou, le pronostic n’était pas tant de savoir qui allait gagner, mais par combien. Non, là, c’est vraiment du sérieux, d’autant plus que les Catalans avaient essuyé un de leurs seuls faux-pas au stade Mestalla la saison passée, et qu’ils auront à coeur de venger l’offense. Le Barça est pour l’instant la seule équipe à avoir engrangé l’entier des points en jeu et prétend prolonger l’idylle. Toutefois, ils devront peut-être composer sans leur chef d’orchestre Xavi, incertain à cause de douleurs au genou droit.
Les Chés semblent pour leur part être les arbitres de luxe de la compétition. Certes les prétentions de titre étaient sur toutes les lèvres du côté de Valence en début de saison, mais les points égarés face à Getafe et Gijón ont rappelé à l’astronaute que la pesanteur existe sur terre, et qu’une qualification pour la prochaine Ligue des Champions semble un objectif plausible, raisonnable et tout à fait louable par ailleurs. Néanmoins, une victoire samedi face à l’ogre blaugrana pourrait ressusciter de beaux rêves et donnerait un indéniable piment à la compétition. Valence devra probablement se passer de sa vedette David Villa, convalescent d’une déchirure musculaire, mais les 202 cm de son remplaçant Zigic pourraient donner plus d’un torticolis à la charnière Puyol-Piqué.

Les amateurs de football ibérique l’auront bien compris : ce samedi, c’est apéro avec un intéressant Deportivo-Séville, pause cigarette pour un Real Madrid-Valladolid qui ne devrait être qu’une formalité pour les boys de l’hyper-président Florentino, et on attaque le plat de résistance, Valence-Barça. Ou si vous préférez parler le «Jean-François Rossé», un des rares journalistes de l’équipe des sports de la TSR à me faire rire – du moins un des rares à y parvenir de par son sens de l’humour et non par sa maladresse – , poulpe à la gallègue en apéro, suivi d’un pot-au-feu castillan, crème catalane et agua Valenciá pour dessert et remontant. Bon appétit !

Au programme dimanche :

17h00
Xerez – Villareal
Espanyol – Tenerife
Majorque – Getafe
Saragosse – Racing Santander
Malaga – Almería
19h00
Sporting – Athletic Bilbao
21h00
Osasuna – Atlético Madrid

Écrit par Gonzalo Perez

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13 Commentaires

  1. Tous les lecteurs de CR attendent impatiemment depuis hier soir l’article assurément corrosif sur le match Suisse-Israël… et voilà le programme de la liga de ce weekend…

    Décidément, CR est bien un site à contre-courant…

  2. Vive la Liga!
    Et heureusement que les imbéciles continuent à se manifester à travers leurs commentaires, sans quoi on s’ennuyerait un peu.

  3. Merci pour cet article sur la Liga, on en redemande!
    Pour ceux qui sont habitués (les pauvres…) aux Suisse-Israël ou autres Luxembourg-Suisse, je vous conseille une bonne cure de Liga chaque week-end. Vous verrez des buts, du spectacle et des arbitres corrompus, bref tout ce qu’il faut pour du beau football!
    Mis à part ça, ça fait du bien de voir que ceux qui sont habitués aux compilations YouTube se sont enfin rendus compte que le Real de cette année est très moyen. C’est bien de planter 3 buts a Xerez, Tenerife ou même Marseille, mais contre une vraie équipe ça change beaucoup (cf séville)…

  4. Où? A la Maladière? 🙂
    Fais une fois le déplacement du Camp Nou (pour le gigantisme) ou du San Mamés (Bilbao, pour l’ambiance) et tu seras dégoûté du football suisse à jamais…

  5. C’est un peu comme si tu dis « prends toi une Lamborghini tu seras dégouté de ton Audi a3… Non sérieusement c’est pas comparable. Et un ou deux match même si c’est Barcelone ne valent pas une saison entière comme on est en train de vivre(à neuch). Mais bon chacun son avis 😉 .

  6. Mais oui Soci… mais oui…

    Chaque personne qui suit un tant soit peu le foot suisse se réjouit de bientôt pouvoir entendre les « FCZ » « FCZ » résonner à Bernabeu. Je veux bien que le camp nou soit impressionant (expérience faite), mais quand les seuls bruits qui montent des tribunes durant le match sont ceux des zoom des appareils photos, perso ça me fait également sourire

    Avant de nous proposer d’aller en espagne, je te propose toi aussi de te rendre quelques fois sur Zurich, St-Gall, Basel… tu verras que c’est bien mieux que les résumés de sport dimanche.

  7. Et pour en revenir à ton premier post,

    Je pense que les 2000 « pauvres » suisses présents pour Lettonie-Suisse, 6000 pour Luxembourg-Suisse, etc. méritent bien plus de respect que ceux qui se vantent d’un championnat étranger, vécu le plus souvent bien au fond du canapé.

    Mais je t’avoue quand même que j’avais pris mon pied à Barcelone… c’est vrai, qu’entendre 5000 fans de liverpool chanter dans un nou camp muet, c’est quelque chose…

  8. On va au Camp Nou comme à l’opéra: en fin connaisseur, pour le spectacle; limite on prend des notes.

    On va au Westfalenstadion comme à la foire: pour l’ambiance, l’esprit festif; limite on n’est jamais sobre.

    Ce sont deux perceptions différentes du football modernes. Et excusez mon ouverture d’esprit, mais franchement, les deux sont tout à fait défendables et respectables! Libre à vous de choisir celui qui vous convient le mieux…

  9. Vous m’avez mal lu je crois : je n’ai jamais prétendu qu’il y avait une quelconque ambiance au Camp Nou! Il faut aller là-bas pour voir un stade de 98’000 personnes plein et surtout pour voir les meilleurs footballeurs du monde sur le terrain.
    Comme je le répète encore une fois, il faut aller voir une fois dans sa vie aussi un Bilbao-Madrid pour goûter à l’ambiance basque contre les grands méchants madrilènes qui essaient détruire le Pays Basque (…).
    Pour info aux donneurs de leçon à 2 francs 50, je fais semaine après semaine à peu près toutes les patinoires de Suisse pour suivre le LHC, donc je sais un peu ce que c’est de suivre un championnat depuis ailleurs qu’ « au fond de mon canapé ».
    Donc oui Dazzy, rassure-toi, tu n’es pas le seul héros de cette nation qui ne reste pas au fond de ton canapé et qui suis avec bravoure et courage pour seuls mots d’ordre un championnat où l’ambiance est exceptionnelle…

  10. @Socrate
    « limite on n’est jamais sobre », là tu médis, ça nous est arrivé d’être sobre au Westfalenstadion (ok, pas souvent). Et y a aussi pas mal de spectateurs qui vont au Camp Nou comme à la foire, surtout dans le 3e anneau où je te défie d’essayer de prendre des notes.
    Après, comme tu le dis, chacun sa conception du foot mais je suis pas sûr qu’il y en ait une qui soit plus « fin connaisseur » que l’autre. Parce que le mec qui va au Camp Nou avec son maillot Messi fraîchement acheté à la boutique admirer les vedettes qu’il voit en Champions League défoncer une équipe de bas de classement dont il n’a jamais entendu parler, c’est l’antithèse du fin connaisseur.
    Et si tu est déjà allé au Stade de France, à Hoffenheim ou au Vernets, tu sauras que l’amalgame « aucune ambiance = pulbic connaisseur » est plutôt fallacieux.

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