Deux Pigeons d’Or pour le prix d’un

Marco Streller a été élu Pigeon d’Or de l’Euro 2008 au terme d’une élection qui a fait exploser le nombre de commentaires. La rédac étant toujours à l’écoute de ses lecteurs adorés, nous avons décidé de modifier le règlement et de remettre à Raymond Domenech un Super Pigeon d’Or qui le qualifie directement pour la grande finale de fin d’année ! Alors, heureux ?

C’est vrai que nous nous attendions à quelques réactions de lecteurs déçus suite à l’absence de Domenech dans la liste des Pigeons de l’Euro, mais pas à cette vague de mécontentement ! Et c’est sans compter les e-mails, téléphones et autres discussions avec vous, amis lecteurs, qui étiez tous étonnés de ne pas trouver l’entraîneur des Bleus dans notre sélection. Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, dit-on, nous avons dès lors décidé de modifier notre règlement et remettons ainsi deux Pigeons d’Or à l’occasion de cet Euro.Ce «règlement», justement, est le suivant :
– un Pigeon d’Or (annuel) est inéligible durant une période de 3 ans. Floyd Landis et Christian Constantin, respectivement lauréats en 2006 et 2007, sont donc tranquilles jusqu’en 2010 et 2011
– un Pigeon d’Or mensuel est éligible dès l’année suivante, même si ce dernier termine sur le podium de la grande finale, comme Domenech en 2007
Ceci étant établi, nous tenons à vous remercier pour votre engouement pour notre modeste trophée. Délire entre potes à la base, le Pigeon d’Or semble aujourd’hui avoir gagné une belle cote de popularité auprès de nos lecteurs ! A nous de continuer à perpétuer cette tradition et d’en faire, un jour, une référence dans le paysage médiatique suisse romand. On peut rêver !

Streller : un beau Pigeon d’Or, malgré tout

Le longiligne attaquant du FCB a donc fini en tête de la liste des «Pigeons de l’Euro sans Raymond Domenech». Il va sans dire que si le Français avait participé au sondage, il n’aurait laissé que des miettes à Streller. Toujours est-il qu’il constitue un magnifique Pigeon d’Or, et ceci pour plusieurs raisons. La première, c’est évidemment ses «prouesses» sur le terrain. Maladroit, lent, mauvais de la tête malgré son double mètre, Streller est l’antithèse de l’attaquant efficace. A l’Euro, il a livré une prestation pitoyable contre la République tchèque où il n’a jamais été dangereux. Strellette a pourtant joué la totalité de la rencontre, la faute à un Köbi Kuhn dépassé par les événements et qui aurait mérité, lui aussi, une distinction.

De plus, souffrait-il déjà de sa pubalgie lors du match d’ouverture ? Les doutes sont permis et certaines rumeurs disent même qu’il aurait caché sa blessure au staff médical de la Nati. Si ces bruits se confirment, Streller ne mériterait pas seulement un Pigeon d’Or mais des sifflets dans tous les stades où il joue, St-Jacques y compris, jusqu’à la fin de sa carrière.
Mais Streller, c’est aussi une pleureuse à la sensibilité d’une adolescente dépressive. C’est ainsi que pour quelques sifflets descendus des tribunes de l’AFG Arena (et non Espenmoos), le grand pin du FC Bâle avait décidé d’arrêter de jouer en équipe suisse après l’Euro. Alors que la Nati tentait de préparer la compétition dans le calme, cette annonce est tombée comme une moumoute sur la soupe. Quel était le but de cette démarche ? Attirer les regards sur lui ? Réclamer un peu de compassion ? Le Peter Crouch helvétique n’aurait pas pu trouver pire moment pour tenir ces propos. Le football est un sport collectif où chaque détail compte, Streller l’a semble-t-il oublié.
La suite, tu la connais… La grande tige est évidemment revenue sur son choix au premier coup de fil d’Ottmar Hitzfeld. Les vacances tous frais payés dans les 5 étoiles de Lugano et Feusisberg commençaient-elles déjà à lui manquer ? Finalement, Strellette a fait sa crise, a pleuré à chaudes larmes, s’est fait consoler par papa Ottmar et grand-papa Köbi et, comme tout gamin qui se respecte, est revenu bien sagement dans sa chambre… Affligeant.
Pour toutes ces raisons ainsi que pour son penalty lamentablement raté à Cologne, Marco Streller mérite amplement d’être élu

Pigeon d’Or de l’Euro 2008 !

L’ex-remplaçant du VFB Stuttgart est donc qualifié pour la grande finale de fin d’année. D’ici là, le Bâlois aura probablement fait des siennes et écorché encore un peu plus son image. Ce qui fera de lui un candidat sérieux au titre suprême.

Classement final :
1. Marco Streller : 152 voix (22.90%)
2. Köbi Kuhn : 105 voix (15.80%)
3. Patrick Vieira : 92 voix (13.90%)
4. Lilian Thuram : 71 voix (10.70%)
5. Luca Toni : 63 voix (9.20%)
6. Petr Cech : 52 voix (7.80%)
7. Demirel Volkan : 46 voix (6.90%)
8. Manuel Mejuto Gonzalez : 41 voix (6.20%)
9. Paulo Ferreira : 28 voix (4.20%)
10. Adrian Mutu : 15 voix (2.40%)
Total : 665 votes

Domenech : plus con, tu meurs

Pour le plus grand plaisir de nos lecteurs, nous avons donc pigeondorisé Raymond-la-science ! Le Français a touché le fond durant l’Euro 2008 et peut se targuer d’être l’homme le plus détesté de l’Hexagone en ce moment. De Pierre Ménès à Christophe Dugarry en passant par Bixente Lizarazu et la rédaction de L’Equipe, tout le microsome du football hexagonal est ligué contre lui. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il l’a bien cherché.
«Big Sourcils» a TOUT fait faux pendant cet Euro. Il s’est d’abord volontairement privé de deux éléments en pleine confiance, auteurs d’une saison remarquable. D’un côté, David Trezeguet, deuxième meilleur buteur de Série A avec la Juve ; de l’autre, Philippe Mexès, patron de la défense de l’AS Roma. Le bon Raymond les snoba pour des considérations plus personnelles que sportives, prouvant qu’il interprète et conçoit le foot comme peu de monde aujourd’hui.

Le Français a ensuite cru bon d’installer un véritable camp retranché pour les Bleus, à l’abri du regard des méchants journalistes, des dangereux photographes, des encombrants supporters et même des dérangeants riverains et autres paysans du district de la Veveyse. Une vraie paranoïa qui ne fera que pourrir l’ambiance au sein et hors du groupe. S’en est suivi une campagne désastreuse : le non-match face à la Roumanie, l’humiliation contre les Pays-Bas et le naufrage face aux Italiens. L’attitude et les choix de Domenech resteront des énigmes. Pourquoi n’a-t-il pas pris de risque face aux Roumains ? Pourquoi a-t-il laissé Benzema sur le banc face aux Hollandais ? Quelle était la logique de faire entrer Nasri contre l’Italie pour le sortir 16 minutes plus tard ? Et surtout, comment a-t-il pu applaudir ses joueurs après l’infect 0-0 inaugural ? Cette liste de questions n’est évidemment pas exhaustive ; elle prouve juste l’incohérence du sélectionneur aux cheveux poivre et sel et, si besoin est, que la France de Domenech version 2007-2008 est insipide, improductive et surtout antipathique pour presque l’ensemble du monde. Malheureusement pour nos amis français, il leur aura fallu taper le mur de front à 100 km/h (pardon 5 km/h avec Sagnol, Thuram ou Abidal…) pour s’en rendre compte… Au vu des générations de footballeurs de talent international que ce pays peut produire, c’est un gâchis d’autant plus important.
Si Domenech a complètement foiré son Euro sur le banc de touche, c’est lors des conférences de presse qu’il a définitivement sombré. En comparant l’hôtel Mirador Kempinski à un bunker, en accusant la presse suisse d’une campagne anti-française et d’un climat hostile, en déclarant avoir «souffert de la chaleur lors du match à Zurich» alors qu’il faisait 23 degrés (!) ou en considérant «l’Euro 2008 comme une simple préparation pour la Coupe du Monde 2010», l’ex-moustachu a atteint des sommets de mauvaise foi. Jamais n’a-t-il reconnu ses erreurs, ses choix douteux, son absence de prise de risque, préférant se trouver des excuses bidon qui n’ont convaincu personne et qui en ont fâché tellement. Bref, non content d’avoir fourbi les armes pour se faire fouetter, ce provocateur aura réussi la performance d’abattre lui-même un à un les derniers arguments, les dernières bribes qui auraient pu plaider en sa faveur.

A témoin, sa plus belle perle, sa demande en mariage au micro de M6 ! Une scène qui fera le bonheur des bêtisiers du monde pour des siècles et des siècles. On ne saura jamais ce qui lui a traversé l’esprit lorsqu’il a tenu ces propos. «Un moment d’humanité», dira-t-il pour se justifier. C’est surtout une provocation gratuite de plus, une insulte à Estelle Denis, un dernier doigt d’honneur à tous ceux qui lui accordaient un tant soit peu de respect, un manque de tact et de jugeote, un geste méprisant à la France profonde du ballon rond qui derrière son écran attendait des explications. Le Lyonnais préféra s’en sortir par une pirouette mal placée, comme pour mieux prendre les gens pour des cons. C’est un coup de salaud qui lui vaut aujourd’hui un lynchage en bonne et due forme, un retour de bâton à la dimension d’une œuvre qu’il aura savamment orchestrée jusqu’à ne plus la maîtriser… Il a beau se montrer distant, on peine à croire qu’il puisse rester de marbre face au degré de détestation dont il est victime aujourd’hui.
Raymond Domenech a creusé sa propre tombe tout seul. Reste désormais à la Fédération Française de Football de prendre ses responsabilités et de virer cet incompétent. L’histoire ne retiendra rien de Domenech. La finale de la Coupe du Monde de 2006 n’est que poudre aux yeux pour tous ceux qui n’ont pas vu, pas compris, que la France de 2006 était gérée et orchestrée par Zinedine Zidane lui-même et ses proches guerriers : Barthez, Vieira, Thuram, Makélélé et Henry, colonne vertébrale d’un système capable de tout balayer. Il faut se souvenir aussi que peu de temps avant cette glorieuse aventure, Raymond-la-science se vantait déjà de vouloir construire une équipe pour l’avenir… Quelques sorties désastreuses plus loin, la France entière, le Président de la République en tête, réclamait le retour de Zizou pour un sauvetage avant chavirage !
Pour toutes ces raisons et pour toutes celles qu’on a oubliées, pour sa tête à claque et pour son arrogance, c’est avec une immense joie que la rédac de CartonRouge.ch  remet aujourd’hui à Raymond Domenech le

Super Pigeon d’Or de l’Euro 2008 !

On se réjouit de le retrouver dès le mois de novembre pour la grande finale du Pigeon d’Or. Le futur ex-entraîneur des Bleus y retrouvera Laure Manaudou, Kevin Ryan, Essam El-Haddary, Max Mosley, Pierre-Alain Dupuis et Marco Streller ; il sera la tête de série numéro 1 et le grandissime favori à la distinction suprême.

Ami lecteur, les Pigeons d’Or prennent leurs vacances annuelles et te donnent rendez-vous au mois d’août. En attendant, place aux Trophées du Football vaudois de la saison 2007-2008 !

Écrit par Marc-O. Reymond avec la participation de Vince McStein ; dessin Robert Johanson