LNA, à la vitesse grand V

Après la brillante démonstration de son potentiel offensif samedi dernier à Bâle, le LHC avait également laissé entrevoir de meilleures dispositions défensives en n’encaissant que deux malheureux buts. Changement complet de décor ce mardi, où le LHC n’a fait qu’une bouchée de ce triste Thurgovie malgré 40 minutes indigestes au possible.

Tout avait commencé à merveille. Histoire de mettre le brillant Mona directement dans le bain, les Vaudois ont sciemment laissé les Thurgoviens prendre le contrôle du jeu et chauffer ainsi le nouveau portier numéro un du LHC. Ce coaching remarquable a eu pour effet d’entraîner le LHC sur les situations de contre, ce dont a parfaitement profité Jonathan Roy pour ouvrir le score contre le cours du jeu suite à une superbe ouverture d’un défenseur thurgovien pour lui-même. Les visiteurs ne se découragèrent pas et continuèrent de dominer les débats. À la suite d’une pénalité différée, Nicolas Villa hésita longuement entre tirer de la bleue ou faire une passe. Comme souvent dans ces circonstances, il fit quelque chose entre les deux, ce qui amena miraculeusement le deuxième but vaudois d’un pitch de Miéville qui trompa on ne sait trop comment Klinger.Pas de doute, le hold-up de cette première période fut lausannois. Mais qu’importe, la domination exercée durant le deuxième tiers a suffi pour légitimer cette victoire. Agressifs, physiquement plus présents et jouant de manière plus relâchée, les locaux ont montré un semblant d’amélioration dans le jeu. Toutefois, on est loin de la période où le LHC dominait implacablement son adversaire dans le jeu physique et où une charge de Baumann résonnait dans l’enceinte de Malley encore dix minutes après l’impact. D’autre part, Lausanne est toujours le seul club en LNB où l’on ne juge pas utile de mettre du trafic devant le but adverse, se mettant ainsi en mode route secondaire de Pyongyang. Là aussi, il y a eu un léger mieux lors de la deuxième période. Mais pourquoi diable avoir une telle différence de stratégie, notamment entre les blocs de power-play ?

Tourisme de luxe

Par la suite, ce fut le même cirque lors du troisième tiers. Les Vaudois veulent gérer le match ainsi que le score, mais il est de notoriété publique que les Lausannois en sont incapables. Le LHC a merveilleusement prouvé cet adage en tenant d’entrer à trois avec le puck dans le but vide délaissé par Klinger, avec si possible Terry Yake, Dave Chambers, le chef matériel, les gourdes, et Tobler. Bizarrement, ce fut manqué. Sur le contre, le laxisme de l’arrière-garde lausannoise a permis aux visiteurs de revenir à une longueur. Heureusement, il ne restait que six secondes à jouer… Pour relancer l’adversaire dans la rencontre, difficile de faire mieux. Auteur d’un très bon match, Mona sera sans doute très reconnaissant envers ses joueurs qui lui ont offert un tel scénario.
Côté thurgovien, l’absence de Fadri Lemm aura pesé sur la première ligne des Alémaniques. Trop respectueux d’un Todd Elik en mode EMS, les Vaudois ont longtemps ignoré qu’il était autorisé de toucher le Canadien. Il fallu attendre la 50e minute pour que ce soit démontré, via un remarquable check de Bonnet sur le numéro 12 de Thurgovie qui aura vraiment fait pitié ce soir.
Parmi les points positifs observé durant ce match au rythme aussi rapide qu’un marathon de Daniel Brélaz, on notera l’abnégation d’un Bonnet excellent ce soir, ainsi qu’un Fedulov qui a paru avoir 18 ans en regard du grotesque Elik. Si Staudenmann, Keller et Leeger s’améliorent significativement au cours des parties, que dire des Zeller et autres Augsburger, véritables poids morts dans l’effectif lausannois. Quant à Himelfarb, il essaie beaucoup mais se révèle totalement improductif. 5 matchs, 1 assist. Des statistiques accablantes pour celui qui figurait dans la deuxième triplette offensive des Florida Panthers lors des matchs de préparation en NHL… A contrario, si Jonathan Roy n’a pointé que deux fois durant cette partie, il aura sauvé la baraque lausannoise à plusieurs reprises en jouant le rôle de pompier de service lorsque la défense avait étrangement démissionné.
La question n’est donc pas de savoir si Lausanne va perdre samedi soir contre Viège, mais combien de buts d’écart il y aura entre le futur champion de LNB et le LHC, en espérant que le stänggeli soit évité.
PS : si tu as moins de vingt ans, Lausanne avait perdu 5-9 contre les Haut-Valaisans en 2001, l’année de la promotion donc.

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Lausanne – Thurgovie 4-3 (2-0 2-1 0-2)

Malley, 2753 spectateurs.
Arbitres : MM. Schmutz ; Gnemmi et Huggenberger.
Buts : 6e J.Roy 1-0, 11e St.Schnyder (Villa, J.Roy/6c5, pén. différée) 2-0, 25e Miéville (Bonnet, Stalder/5c4) 3-0, 32e Bonnet (Fedulov, O.Keller/5c4) 4-0, 32e Plankl (Gartmann, Marugg) 4-1, 58e Brulé (Hurter) 4-2, 60e Elik (Brulé/6c5) 4-3.
Pénalités : 5 x 2′ contre Lausanne ; 8 x 2′ + 1 x 10′ (Zbinden) contre Thurgovie.
Tirs cadrés : 48-35 (11-14 22-4 15-17)
Lausanne : Mona; Stalder, Schilt; O.Keller, Kamerzin; Chavaillaz, Leeger; Villa; St.Schnyder, J.Roy, Augsburger; Bonnet, Himelfarb; Lussier, Staudenmann, Frunz; Fedulov, Miéville, Zeller.
Thurgovie : Klinger; Schumacher, Camichel; Ott, Hurter; Jaag, Marugg; Küng, Elik, Brulé; Balerna, Plankl, Gartmann; Dommen, Fehr, M.Schoop; Zbinden, Capaul, S.Trachsler.
Notes : Lausanne sans Gailland, Tremblay ni Abplanalp (blessés) ; Thurgovie sans F.Lemm, S.Schoop ni Ambass (blessés). 27e Himelfarb tire sur le poteau. 31e Stalder aussi. 42e Miéville idem. 51e Staudenmann itou. 59e temps-mort Thurgovie.

Écrit par Mathieu Nicolet