Extra bleu ciel

Un jeu léché porté vers l’avant, des joueurs charismatiques, un fair-play de tous les instants, un capitaine emblématique, des gardiens de haut niveau, un public sympathique. Rapperswil, c’est toujours du bonheur.

Les Grenat auront eu peur l’espace d’un demi-match. Non pas qu’ils aient été suffoqués par la brillante jouerie de leur adversaire, et qu’on ait pu se dire que cette fois, il allait falloir rentrer dans le rang. Bien au contraire. Et c’est justement le problème. Car Rapperswil, on connait : ça joue à Morgarten pendant 60 minutes, ça place deux contres et Christian Berglund repart avec le sourire. Ce qui, même par un soir d’Halloween, constitue un spectacle particulièrement pénible.Oui mais voilà, Genève-Servette n’est plus le même cette saison. Et loin de se laisser dérouter par les hommes du capitaine Paterlini (ça veut tout dire), les Aigles laissèrent tranquillement passer l’orage pour porter l’estocade dans le dernier tiers.

Oh bien sûr, notre ami Berglund, dont les idées ne furent pas spécialement remises en place par une charge de mammouth offerte avec les compliments de la maison Breitbach en début de match, essaya tous les trucs de son sac à malice pour faire dérailler le train genevois. Non, pas les feintes épatantes, les tirs soudains et l’efficacité glacée.  À part sur l’action du 1-0 en fin de premier tiers, ce sac-là, il l’a malheureusement oublié au vestiaire. Peut-être fut-il endommagé lors de la collision susmentionnée. Ce que le topscorer nous offrit, ce fut plutôt coups de putes, charges à retardement et agressions en tout genre.
Mais tous ces efforts allaient rester vains. Le diesel genevois se lançait gentiment, et plus rien ne pouvait l’arrêter. Un plongeon de Daniel Rubin pour offrir une cage vide à Jeff Toms, un missile de Goran Bezina comme on ne l’en croyait plus capable (alors qu’il y avait pourtant des joueurs entre lui et le but), une récupération à la Déruns de Thomas Déruns pour offrir à Salmelainen l’occasion de réaliser une feinte à la Salmelainen, et la partie était pliée.
Pour la cerise sur la tarte à  la courge, la première ligne, bien aidée il est vrai par le backcheck effréné de Michel Riesen & co., nous concoctait une belle triangulation pour placer Juraj Kolník seul face à Simon Züger. Le gardien de chez Harpic, qui fut étonnamment irréprochable jusque là, retrouva enfin son meilleur niveau. Car, on ne vous l’avait pas dit, aux côtés du meilleur compteur de la saison dernière rôdait… Robin Breitbach. Seul. Démarqué. Devant cette menace terrible (et surtout très crédible), Züger décida donc d’anticiper de façon résolue sur sa gauche, ouvrant toute l’autre moitié de son but à l’ailier slovaque, qui n’en demandait pas tant. Une bien belle action à montrer dans toute les écoles de gardiens, lors du bêtisier de fin d’année.

Tentant le tout pour le tout, Christian Berglund, le revoilou, tenta de provoquer une bagarre générale en agressant un défenseur genevois hors du jeu. Avec Gobbi, Bezina ou autre joueur à tête proche du bonnet, ça aurait pu être bien vu. Manque de bol, cela tomba sur le placide Martin Höhener, sur le visage duquel on crut presque deviner un regard de commisération.
Il est des soirs comme ça où  rien ne veut sourire.

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

GE-Servette – SCRJ Lakers 4-1 (0-1 1-0 3-0)

Les Vernets, 6341 spectateurs.
Arbitres : MM. Stalder ; Niquille et Zosso.
Buts : 20e Berglund (Berger, Riesen) 0-1, 30e Toms (Rubin, Kolník/5c3) 1-1, 41e Bezina (Toms) 2-1, 47e Salmelainen (Déruns) 3-1, 49e Kolník (Toms, Rubin) 4-1.
Pénalités : 10 x 2′ + 1 x 10′ (Suri/charge par derrière) contre GE-Servette ; 9 x 2′ contre les Lakers.
GE-Servette : Stephan; Bezina (-), Mercier (-); Maurer (-), Gobbi (-); Breitbach (+2), Höhener (+2); Vukovic (-); Kolník (+1), Rubin (+1), Toms(+1); Salmelainen (+1), Savary (+1), Déruns (+1); Suri (-), Trachsler (-), Cadieux (-); Hürlimann (-), Conz (-), Rivera ; F.Randegger. Absent: Pivron (blessé).
SCRJ Lakers : Züger; Berger (-1), Pöck (-3); Furrer (-), Geyer (-1); Bucher (-), Guyaz (+1); Parati (-); Berglund (-1), Nordgren (-1), Riesen (-1); Paterlini (-), Sirén (-), Reuille (-); Rizzello (-1), Roest (-1), Burkhalter (-1); Raffainer (-), Friedli (-), Walser (-) ; Tschuor (-). Absents: Blatter (raisons familiales), Streit et Vögele (blessés).
Notes : 18’30 Hürlimann ajuste le poteau.

Écrit par Yves Grasset

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6 Commentaires

  1. comment Toms peut-il être à +1 alors qu’il a 2 assists et un but et que Ge-Servette n’a pris qu’un but…? ça doit faire +2 s’il était sur la glace lors du but non?

    (si jamais c’est aussi possible que je me trompe complétement, donc si c’est le cas merci de m’expliquer comment on comptabilise ces + et -)

  2. Effectivement, les buts marqués en supériorité numérique (ou encaissés en infériorité) ne comptent pas. Par contre, ceux marqués en infériorité (ou encaissés en supériorité) sont pris en compte.

    Pour en revenir à Toms, il était sur la glace lors de 3 buts dont celui à 5 contre 3, et également sur la réussite des Lacustres, donc +1.

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