Le 1. FC Köln en mode Gaffel Kölsch

Actuellement, le FC Cologne présente un jeu à l’image de sa célèbre bière : fade et sans caractère. Logiquement battus à domicile par un Hanovre qui n’avait pourtant rien d’un foudre de guerre, les Geissböcke inquiètent.

Après avoir dignement fêté le grandiose succès du Borussia Dortmund contre le Hertha Berlin, le réveil est un peu difficile en ce samedi ensoleillé  d’octobre. Du coup, on va directement au RheinEnergieStadion pour prendre le petit-déjeuner dans un Biergarten jouxtant le stade. Au menu : Currywurst mit Pommes et Gaffel Kölsch. Cela nous donne l’occasion de constater que la légendaire bière du 1. FC Köln est toujours aussi insignifiante. «C’est juste de l’eau du Rhin», prétendent même les mauvaises langues. En l’occurrence, le manque de caractère de la bière colonaise ne nous déplaît pas plus que ça, elle se descend comme du sirop, c’est parfait pour un lendemain d’hier.

Köln inexistant

Ce qui nous déplaît davantage, c’est que l’équipe du 1. FC Köln donne dans le mimétisme avec sa Gaffel Kölsch. Pourtant, la venue d’un Hanovre pas au mieux au classement et privé de son meneur de jeu Bruggink et de ses trois attaquants les plus chevronnés, Hanke, Schlaudraff et Forsell, paraissait idéale pour permettre aux Geissböcke d’empocher trois nouveaux points et s’éloigner de la zone rouge. Mais les Domstädter sont passés complètement à côté de leur match, en particulier les joueurs à vocation offensive : Maniche n’est que l’ombre du champion d’Europe (en club) et vice-champion d’Europe (en équipe nationale) 2004, le buteur et capitaine Milivoje Novakovic n’arrive même plus à se créer des occasions, Manasseh Ishiaku a autant de déchet dans son jeu qu’un Jonathan Sogbie des grandes années et Sebastian Freis s’ingénie à démontrer pourquoi il n’a pu empêcher la relégation de Karlsruhe l’an dernier. Mais le plus décevant d’entre tous, c’est incontestablement celui sur lequel se focalisait toutes les attentes du merveilleux public colonais, l’enfant chéri du RheinEnergieStadion : Lukas Podolski. L’entraîneur Zvonimir Soldo avait reculé le meilleur joueur de champ colonais depuis le début de la saison, le Français Fabrice Ehret, au poste de latéral, pour permettre à Prinz Poldi de retrouver une place dans le couloir gauche. Sans résultat, l’international allemand a une nouvelle fois été complètement transparent.

Logique

Face à  ce 1. FC Köln en plein désarroi, un Hanovre sans génie mais solide et concentré prend rapidement le match à son compte. Le Kevin Schläpfer local, Pedro Geromel «Fussballgott», sauve sur sa ligne devant Ya Konan, le gardien Mondragon doit s’interposer pour stopper une percée de Balitsch au milieu d’une défense figée, c’est assez logiquement que Sechsundneunzig va ouvrir le score : sur un ballon cafouillé par la défense colonaise, Jan Rosenthal écrase sa volée qui finit  tout de même sa course au fond des filets (37e). C’était le premier Gegentor encaissé par Cologne, après quatre blanchissages consécutifs (Bayern, Mainz, Mönchengladbach et Trier en Coupe). Du coup, les Geissböcke ne pouvaient plus se contenter de défendre pour carotter un vieux 0-0 comme à Munich ou à Mönchengladbach mais étaient contraint de faire le jeu. C’était trop leur en demander : si l’entraîneur Zvonimir Soldo est parvenu à donner une certaine assise défensive à son équipe, il n’a pas réussi à développer le moindre fond de jeu. Incontestablement, les jours du Croate à la tête du 1. FC Köln paraissent comptés. Au-delà de l’inexistence du fond de jeu, c’est l’absence totale de révolte de la part des Domstädter qui ne laisse pas d’inquiéter.

Facile pour Eggimann

Pourtant, j’ai tendance à penser que la défense centrale d’Hanovre Karim Haggui – Christian Schulz est l’une des plus faible de Bundesliga. A mon avis, un Mario Eggimann à son niveau d’il y a deux saisons à Karlrsuhe serait bien meilleur mais ce n’est manifestement pas l’avis des deux entraîneurs qui se sont succédés sur le banc d’Hanovre cette saison, Dieter Hecking puis Andreas Bergmann, qui ont tout deux relégué le Suisse sur le banc. Néanmoins, la blessure de Schulz va permettre à Eggimann de jouer une mi-temps ; vu que la charnière centrale des Niedersachsener n’avait pas concédé la moindre occasion à Cologne en 1ère période, il avait la pression, il aurait été un bouc émissaire tout désigné si 96 en avait pris quatre après la pause.

On a eu un peu peur pour lui lorsque Köln s’est créé sa première occasion du match dès la reprise sur un tir trop croisé de Freis. Mais ce n’était qu’un feu de paille, les Geissböcke ne se créeront qu’une seule autre occasion d’égaliser, un essai de Mohamad détourné par le gardien Robert Enke, de retour après plusieurs semaines de blessure. Et qui devra cravacher pour retrouver sa place en équipe nationale car, en son absence, les Adler, Neuer et même Wiese (si, si…) ont marqué des points. Sans un excellent Faryd Mondragon dans les buts de Cologne, Hanovre se serait imposé plus largement, comme en témoignent les parades du gardien Colombien devant Ya Konan, Rosenthal et Krzynowek.

Une institution en péril

Hanovre a connu une grave crise en début de saison, ponctuée par un changement d’entraîneur. Le choc psychologique commence à fonctionner et les Bas-Saxons s’éloignent gentiment de la zone rouge. Vu ce qu’il a montré à Cologne et avec le retour prochain des blessés, Hannover 96 paraît en mesure de s’assurer une place à mi-classement. En revanche, le 1. FC Köln s’enfonce. Lukas Podolski a admis que son équipe avait été ridicule et a présenté ses excuses aux supporters ; mais plus que des excuses, les fans attendent une réaction. Une nouvelle relégation, après celles de 1998, 2002, 2004 et 2006 serait sans doute très mal vécue.

Car le FC représente bien plus qu’un club de foot à Cologne, c’est, au même titre que le carnaval, le Dom ou la Kölsch, une institution. Un exemple pour t’en convaincre : en fin de soirée, à des heures que la morale réprouve, nous nous trouvons dans un bar bondé de la Zülpicher Platz, pas du tout un bar de supporters, le 95% des personnes présentes ne devaient pas être au match. Et pourtant, lorsque les haut-parleurs diffusent la chanson du FC, Mer Stonn Zo Dir, FC Kölle, toutes les conversations cessent immédiatement et l’ensemble des fêtards entonnent religieusement l’hymne mythique. Cologne se devra de réagir dimanche prochain dans le match de la peur à Berlin contre le Hertha. Vu la pauvreté du jeu présenté ce week-end par les deux formations, tout autre résultat qu’un 0-0 serait une surprise.

1. FC Köln – Hannover 96 0-1 (0-1)

RheinEnergieStadion, 45’000 spectateurs.
Arbitre : M. Fleischer.
But : 37e Rosenthal (0-1).
1. FC Köln : Mondragon; Brecko, Geromel, Mohamad, Ehret (88e McKenna); Freis (67e Pezzoni), Petit (73e Yalcin), Maniche, Podolski; Ishiaku, Novakovic.
Hannover 96 : Enke; Cherundolo, Hagui, Schulz (46e Eggimann), Rausch; Pinto (81e Chahed), Balitsch, Rosenthal, Djakpa (85e Krzynowek); Stajner, Ya Konan.
Cartons jaunes : 64e Petit, 84e Rausch.
Notes : Köln sans Wome (blessé) ni Chihi (convalescent) ; Hanovre sans Vinicius, Balogun, Andreasen, Lala, Bruggink, Rama, Zizzo, Hanke, Schlaudraff ni Forssell (tous blessés).

Écrit par Julien Mouquin

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5 Commentaires

  1. Petite correction du « local de l’étape » mon cher Julien, la bière taxée d' »eau du Rhin » n’est pas la Kölsch, mais la Alt Bier de l’ennemi historique de Cologne: Düsseldorf (si tu avais pris la peine d’aller admirer la couleur dudit fleuve, tu aurais tout de suite compris l’analogie).

    Les gens de Düsseldorf disent que la Kölsch est si mauvaise que le seul moyen de s’en sortir est d’en boire très peu, dans des « éprouvettes » (référence aux célèbres verres de 0.2 dl).

    Cordialement
    ES

  2. @ l’ami economiste : je suis en mesure de confirmer tes dires, en ce qui concerne les « éprouvettes » . Alors qu’avec Julien, nous étions dans un resto-bar de Köln, en train d’assister sur écran géant à la belle remontée au score de ton club de coeur schalke contre leverkusen, et que j’avais momentanément moins soif ;-), j’ai passé commande pour une « klein Kölsch » en pensant dans mon esprit recevoir une dose de 4dl (c’est le minimum syndical, en Allemagne quand-même…), c’est effectivement une « éprouvette » de 2dl qui m’a été apportée ! Encore un peu, et cette bière sera servie dans un dé à coudre !

  3. Héhé Christophe, l’avantage des éprouvettes de Kölsch, c’est qu’une fois le verre vide, le serveur le remplace par un plein sans rien demander (sauf si tu places le sous-bock dessus, signifiant ainsi « Ich möchte zahlen, bitte »). Ils se baladent toujours avec un panier à Kölsch aussi typique à Cologne que le 1.F.C. Contrairement aux « Mass » de Bavière, le liquide est toujours frais 😉

  4. Je viens de Sion et j`ai assité au meme match que toi Julien, a savoir BVB-Herta et Koln-Hannovre…Les grands esprits se rencontrent ^^

  5. Ehret, « le meilleur joueur de champ colonais depuis le début de la saison »… eine Frechheit !!! Cite-moi ta source, stp, que j’aille lui tirer les oreilles !!!

    Ahah, j’vois que t’as fini la soirée à la « Flotte », Zülpischer Platz! Fantastique ce bar !!! 🙂

    Allaf !!!

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