Liga : un Clásico mémorable !

La Liga a vécu dimanche son 239e Clásico, avec une victoire 1-0 du FC Barcelone au Camp Nou face à un Real Madrid qui n’a pas démérité. CartonRouge.ch ne vous propose pas ici un résumé du match – la presse mondiale s’en étant déjà largement chargée –, mais prend le rôle d’arbitre médiatique en distribuant des cartons d’appréciation à qui le mérite. En attendant la revanche à Madrid !

Cartons d’or

Zlatan Ibrahimovic

Impeccable depuis le début de la saison, tant dans son rôle de pivot que de buteur, Zlatan Ibrahimovic a encore une fois éclairé le monde du football de toute sa classe dimanche soir. Cinq minutes à peine après avoir remplacé Thierry Henry, le Suédois – qui revenait de blessure – a en effet fusillé Casillas d’une somptueuse volée suite à un centre magique de Daniel Alves, donnant ainsi la victoire à ses couleurs. Auteur de son huitième but en Liga, la nouvelle recrue blaugrana rentabilise encore un peu plus son coûteux transfert, et fait taire du même coup les nombreuses critiques qui fusaient à son égard en début de saison. Eto’o n’est plus qu’un souvenir au Camp Nou, et la nouvelle attaque catalane semble encore plus affûtée que la saison passée. Bien vu, Guardiola !

Kakà

S’il est indéniable que le Real Madrid a réalisé son meilleur match de la saison à Barcelone (la barre n’était pas bien haute me direz-vous), il le doit en grande partie à son stratège Kakà, intenable – voire génial par moments – tout au long de la rencontre. Meilleur joueur sur le terrain, il a démontré que malgré sa forme en dents de scie depuis le début de la saison, il était (presque) capable de décider d’un match à lui seul ; il faudra donc bel et bien compter sur lui lors de ces prochains mois, pour le plus grand bonheur des Merengue. Reste un grand mystère : que fait un joueur si appliqué, travailleur et passionné, dans un club comme le Real Madrid ?

Andres Iniesta

Imaginez un instant le petit Iniesta, discret et introverti, en train d’explicitement suggérer à Cristiano Ronaldo de fermer sa bouche, jusqu’à aller lui tapoter l’estomac : le paradoxe de la scène en ferait sourire plus d’un. C’est pourtant ce qui s’est produit dimanche en fin de première mi-temps, lorsque le Portugais a reproché au stratège barcelonais de simuler une faute ; «il n’est pas bien placé pour effectuer ce genre de remarques», ajoutera en conférence de presse le Catalan. Des remises en place de ce genre, on en redemande

Cartons jaunes

Thierry Henry

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Henry n’est pas en odeur de sainteté ces dernières semaines. Il n’est ici pas seulement question de l’épisode que l’on sait, mais également de ses dernières prestations sous le maillot du Barça ; s’il est vrai qu’une méchante blessure l’a handicapé durant une bonne partie de l’année, l’avènement de Pedro en tant qu’ailier, le retour de Bojan et la consécration de Zlatan ne font pas du Français un titulaire indiscutable au sein de l’attaque blaugrana. Remplacé dimanche en début de seconde période avec le succès que l’on sait, Titi – que certains voient déjà en Angleterre dès janvier – a tout intérêt à vite se reprendre s’il entend faire partie du projet de Guardiola cette saison. Lequel, il est vrai, lui a toujours publiquement démontré son soutien.

Yaya Touré

Dès la fin du match, où il n’a joué qu’une petite demi-heure, Yaya Touré s’est illustré à sa manière en y allant de son petit monologue médiatique : on vous passe les détails, mais dans les grandes lignes, le Monsieur n’est pas content car il ne joue pas assez selon lui, compte tenu de sa récente prolongation de contrat et de son niveau. Lorsque l’on connaît la qualité du contingent du FC Barcelone – il n’y a qu’à regarder le classement du dernier Ballon d’Or – et la concurrence qui y règne, on ne peut qu’inviter l’Ivoirien à se faire remarquer sur le terrain plutôt qu’en dehors, sans quoi il ne tardera pas à rejoindre Hleb et Gudjohnsen sous d’autres cieux. Et, sans faire injure à ses talents, personne ne s’en porterait plus mal.

Le laser

Ceux qui ont eu la bonne idée de lire la presse madrilène dès la fin du match – voire même un peu avant – ont pris connaissance de l’immense scandale qui a entaché cette partie : en première mi-temps, Cristiano Ronaldo a été visé par un laser vert (il paraît que Pepe aussi, mais bon, lui on s’en fiche). Il semblerait même que cet outil soit potentiellement dangereux lorsqu’il est utilisé à moins de cinq mètres de sa cible, rendez-vous bien compte ! Un carton jaune donc à ce stupide énergumène du public, non pas pour son initiative, mais pour la qualité de celle-ci : maladroit, il n’est en effet pas parvenu à viser correctement sa cible, se contentant d’éclairer la joue gauche du joueur le plus détesté de la planète. Amateur !

Cartons rouges

Lassana Diarra

Celui que certains voisins considèrent comme «le meilleur du monde à son poste» a une fois de plus démontré, lors de ce Clásico, qu’il était incapable de maîtriser ses émotions sous pression. Coupable d’innombrables fautes (plus encore que d’habitude, c’est dire), «Lass» n’a jamais su donner du rythme à son équipe et a fini par se faire expulser en fin de partie, après avoir agressé Xavi. C’est dans les rares cas où le Real joue bien, comme ce fut le cas dimanche, que l’on reconnaît les vrais perdants ; le Français en est incontestablement un.

Karim Benzema

Ceux qui le prédisaient en début de saison ne se sont pas trompés : Benzema, c’est le premier gros transfert raté de Perez depuis son retour aux commandes du Real Madrid. Jouissant d’une confiance aveugle – c’est le cas de le dire – de son entraîneur Pellegrini depuis le début de la saison, «Rim-ka» n’a pourtant toujours pas répondu aux attentes placées en lui, loin s’en faut. Enfin remplaçant dimanche, sa rentrée en fin de match s’est avérée pour le moins discrète ; pis, en rentrant à Madrid, il a embouti sa belle Audi dans un arbre, heureusement pour lui sans gravité. Un brin lassés, les dirigeants ont mis en place dès lundi une «thérapie d’intégration» en faveur de leur cher (!) attaquant, qui semble un peu perdu dans son nouvel environnement… Une étoile filante de plus dans le ciel madrilène.

Joan Laporta

Tout heureux de récupérer la place de leader de la Liga et, par la même occasion, de vaincre l’éternel ennemi madrilène, le président blaugrana s’est laissé aller dimanche soir : on l’a repéré dans une discothèque huppée de la ville, fou de joie et ivre mort, en train de chanter à la gloire de ses couleurs. Un bel exemple pour le sport, en plein milieu de saison ! Répondant aux diverses interpellations du lendemain, il s’est contenté de répondre hautainement que les personnes qui le critiquaient n’étaient que des jaloux peinés de voir le Barça en tête. Rien que ça ! Laporta, qui mêle étrangement sport et politique pro-catalane ces derniers mois, ne jouit pas d’une immense cote de popularité du côté de Barcelone, où seuls les fantastiques résultats de son équipe lui valent un minimum de reconnaissance (et encore). Les prochaines élections s’annoncent moins festives !

A savoir

Dans le même temps, Valence et Séville ont fait match nul à domicile respectivement face à Majorque (1-1) et Malaga (2-2), tandis que le Deportivo est allé gagner 0-1 à Santander. Cela nous donne une tête de classement fort intéressante après douze journées, avec cinq équipes prétendantes au titre. Il est également à noter qu’hier soir, le FC Barcelone a remporté 0-2 à Xerez un match en avance de la 15e journée – en prévision du Mondial des clubs – grâce à deux buts d’Henry et Ibrahimovic, portant son avance en tête du championnat à cinq points (mais avec un match en plus). La lutte continue !

Le haut de classement

1. FC Barcelone – 33 pts (13 matches)
2. Real Madrid – 28 pts
3. Séville FC – 26 pts
4. Valence C.F. – 25 pts
5. Deportivo la Corogne – 25 pts

Écrit par Raphi Stollé