Vol autorisé

Le champion sortant classé seulement huitième après plus de la moitié du championnat, ça fait un peu tache ! Alors que les Zurichois filaient vers une nouvelle désillusion, Monsieur Busacca s’est proposé de donner un petit coup de main à l’équipe de Challandes…

Il aura donc fallu l’aide de l’homme en noir pour que le FCZ sauve un malheureux petit point de son déplacement dans le Vieux-Pays et continue sa série d’invincibilité contre les Valaisans (23 matchs sans défaite). Sans l’appui de l’ex-meilleur arbitre du monde, les coéquipiers de Tihinen se seraient encore enfoncés plus profondément dans la crise. Malgré la pauvreté du jeu proposé par le champion suisse, je me dois de les défendre en vous citant les blessés : Vonlanthen, Margairaz, Djuric, Chikhaoui et Hassli notamment ! Disons qu’avec ces joueurs sur le terrain, l’équipe aurait eu un peu plus d’allure.

Bühler Power

C’est donc sur la patinoire de Tourbillon que s’est déroulée une partie qui n’aurait fait aucun remous si ce sacré Massimo n’avait pas ruiné la fin de match. Après une entame aussi soporifique qu’un épisode de Derrick, il faudra attendre le quart d’heure de jeu pour apercevoir un peu de spectacle (ok, j’arrête l’exagération), un semblant de football. C’est sur l’aile droite sédunoise que Marin va prouver qu’il n’est pas que le «Reset du pauvre» en baladant notre Magnin national. Le crâne fraichement rasé du défenseur suisse n’a pas encore fini de tourner ! Le néo-Zurichois, s’il compte prendre l’avion pour le Mondial, va devoir présenter autre chose. En Afrique du Sud, ce ne sera pas Nicolas Marin mais David Silva sur l’aile adverse…
Au rayon des actions, pas grand-chose à signaler si ce n’est une bourde de Vanins sauvée… par Vanins et quelques timides intrusions de part et d’autre. Les titularisations simultanées de Fermino et Bühler auront tout de même permis quelques bons rires dans un stade déserté, carnaval oblige (8’300 spectateurs en comptant les sécuritas, les cantiniers et les joueurs). Un habitué du stade m’a même dit : «Un centre de Bühler, c’est comme une passe de Fermino : ça part très vite mais le ballon finit forcément en touche». Malgré leur bonne volonté, les deux Valaisans n’apportent rien au football à part une bonne dose de dérision.

Merci Johnny !

Ayant perdu tout espoir de voir du football en cette fin de dimanche après-midi, j’affrontais pourtant le froid glacial pour assister à une deuxième mi-temps encore plus morne que la première. Passes à l’adversaire, centres au troisième poteau, immobilisme général, voici autant de symptômes d’une sorte de maladie globale qui avait atteint l’ensemble des acteurs de cette partie. Souhaitant briser la morosité ambiante, Leoni va gracieusement offrir les trois points à son club formateur en se faisant l’auteur d’une sortie aux pâquerettes. Vanczak n’en demandait pas tant et ouvrait le score sur un corner de Dominguez (dont la nouvelle coupe de cheveux vaudrait, à elle seule, une nomination aux Pigeons d’Or de ce mois).
Alors qu’elle s’acheminait vers une victoire (méritée ?), l’équipe de Tholot va faillir et perdre deux points qui lui semblaient acquis. Et cela, à cause de deux personnes. Dans un premier temps, la nouvelle recrue sédunoise Prijovic va manquer un face-à-face avec Leoni qu’il n’aurait jamais du rater. Puis ensuite, Monsieur Busacca va offrir un penalty plus que généreux pour une faute de main involontaire et peu évidente d’Obradovic dans les seize mètres valaisans. Il fallait bien ça pour ne pas condamner définitivement le onze de Challandes.

Enfin débarrassé !

Ça y est ! Le mal-aimé de Tourbillon a enfin fait ses valises. Celui dont Constantin cherchait à se séparer à chaque mercato a définitivement plié bagages. Alors que le club nous explique que Nwaneri «doit réfléchir à propos de sa vie» et plein d’autres foutaises, ce dernier s’est simplement fait coupable d’un retour tardif de le CAN. Quatre jours de retard, ça suffit comme motif pour casser un contrat invoquant une faute grave et à ne pas avoir à s’acquitter d’indemnités. C’est donc par la petite porte que le plus grand buveur de l’effectif valaisan quitte notre région viticole.
Un point en deux matchs et une qualité de jeu misérable rendent ce début d’année un peu amer du côté de Tourbillon. La «Serey-Die dépendance» est probablement aussi un facteur qui a contribué à cette bien maigre moisson. Au chapitre des satisfactions, on notera les premières minutes de jeu de Prijovic et Sauthier. Le premier, même s’il a raté l’immanquable, a montré des éléments intéressants alors que le second pourrait substituer Fermino sans soucis.
L’avenir s’appelle Neuchâtel Xamax et nous réserve le retour de Kuljic sur les pelouses valaisannes. En espérant qu’il sera moins redoutable qu’à son époque sédunoise, rendez-vous à Tourbillon dimanche prochain.

Sion – Zurich 1-1 (0-0)

Tourbillon, 8300 spectateurs.
Arbitre : M. Busacca.
Buts : 78e Vanczak 1-0. 88e Gajic (penalty) 1-1.
Sion : Vanins; Vanczak, Chihab, Alioui, Bühler; Fermino (62e Sauthier), Mitreski; Marin, Obradovic, Dominguez; Mpenza (74e Prijovic).
Zurich : Leoni; Koch, Tihinen (85e Drmic), Rochat (46e Gajic), Magnin; Aegerter, Barmettler, Tico; Schönbächler, Alphonse; Mehmedi (71e Nikci).

Écrit par Ernest Shackleton