Patinage de vitesse – Ne s’appelle pas Roger qui veut

Discipline pratiquement inconnue dans nos contrées enneigées, il était étonnant de voir Swiss Olympic, si frileuse à l’idée d’engager des sportifs qui ne feront de toute façon que de la figuration, penser qu’il suffit d’envoyer un Roger pour espérer décrocher un résultat qui fera date.

Comme ce sport distribuera 12 titres tout au long de ces Jeux, je ne vous infligerai pas un article à chaque discipline. Mais comme un Suisse était engagé sur le 5000 mètres, autant en faire un d’entrée, ne serait-ce que pour faire connaissance avec ce sport méconnu qui allie puissance, vitesse, esthétique et aérodynamisme.

Pratiqué depuis 1763, ce sport s’est particulièrement développé à la fin du 19e siècle puisque les premiers championnats du monde eurent lieu en 1889 aux Pays-Bas. Ce sont d’ailleurs les Bataves, désireux sans doute de participer aux joutes hivernales alors qu’ils ne savent même pas ce qu’est une pelle à neige, qui créèrent les règles de ce sport qui ne connurent que peu de changements durant près d’un siècle. Le patinage de vitesse a été introduit dès les 1er JO de Chamonix en 1924 et n’a jamais été remis en question. A l’exception des Jeux de Lake Placid en 1932, les compétitions féminines ne furent admises définitivement qu’en 1960 à Squaw Valley.
Un Suisse a activement participé à la modernisation de ce sport, Franz Krienbühl qui développa la combinaison une pièce telle qu’on la trouve encore aujourd’hui. A noter que le brave Franz, multiple champion suisse, participa encore aux JO d’Innsbruck en 1976 à l’âge respectable de 48 ans, faisant de lui l’athlète le plus âgé des joutes autrichiennes. Ben oui quoi, le curling n’avait pas encore fait son apparition.
J’ai pu apprendre (comme quoi tout arrive) quelque chose de la part des mes éminents confrères de la TSR : les Pays-Bas ont obtenu dans leur histoire olympique 78 médailles, dont 75 dans les disciplines du patinage de vitesse. Merci Jean-François Rossé !

Mais j’ai assez étalé ma culture googelienne. Revenons un peu à l’ami Roger Schneider, 26 ans. S’il n’a pas particulièrement brillé lors de cette compétition en terminant 24e sur 28 concurrents engagés, il aura eu au moins pu déplacer sa masse de 100 kilos répartis sur 203 centimètres durant 6 minutes et 39 secondes, profitant ainsi de rester sur l’anneau de Vancouver 24 secondes de plus que le 1er classé – Sven Kramer – de nationalité hollandaise comme il se doit, offrant donc à l’autre pays du fromage une 76e médaille dans la discipline.
Féru d’athlétisme, j’avais peur de me taper ces séries du 5000 mètres, ayant en tête ces colonnes de petits bonshommes tout maigres venus des Hauts-plateaux d’Afrique survoler les pistes de tartan. Que nenni, le patinage de vitesse veut bien dire ce qu’il veut dire puisque ces 5 kilomètres sur des patins de 47 centimètres sont avalés à la moyenne honorable de 45 à 50 kilomètre par heure. De plus, les athlètes tout maigres sont remplacés par des gaillards (les filles ne sont pas en reste) dont les cuisses surdéveloppées donneraient des complexes à tout adepte de body-building friand de compléments alimentaires et de produits douteux. 

Écrit par Jean Dreier

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