7 décembre : Stade Vélodrome

En ce lendemain de qualification héroïque de l’Olympique de Marseille, prenons le chemin du Sud de la France pour présenter le Vélodrome ! Actuellement en chantier, le stade où Jean-Pierre Papin, Chris Waddle et Didier Drogba ont fait rêver les foules devrait retrouver toute sa magie d’ici à 2014.

Nom : Stade Vélodrome (l’enrhumeur selon Rolland Courbis, qui n’est sans doute jamais allé à la Pontaise). Un futur naming de la nouvelle enceinte est à l’étude.
Ville : Marseille.
Club résident : Olympique de Marseille.
Capacité : 35’000, ensuite 55’000, 42’000, puis 60’031, 42’000 et des brouettes de nouveau ces jours et bientôt 67’000.

Le stade

Il a été construit entre 1935 et 1937, en vue de la Coupe du Monde en 38. A l’époque, on y mettait environ 35’000 personnes. Il a été inauguré par… un meeting d’athlétisme, une course de vélo et un match de l’OM face au Torino. Sur ce stade se sont également disputés des matches de hockey sur gazon, de rugby (encore aujourd’hui) et de tennis, de boxe, de baseball, des courses de lévriers et de moto, ainsi que, bien évidemment, de la pétanque. On y fera des courses de cyclisme jusque dans les années 80 et l’arrivée aux commandes de Bernard Tapie.
Il a été refait et/ou agrandi en 71, 83, 98 et est encore en cours de rénovation. Avec ce qu’ils en ont fait pour la Coupe du Monde 1998, il était temps. Pour le triomphe des Bleus, il avait dix ans de retard dès sa reconstruction et les architectes ont trouvé malin d’en enlever quasiment entièrement le toit. Depuis, l’ambiance n’est plus vraiment la même. Le petit bijou architectural prévu pour 2014, en vue de l’Euro 2016, devrait remédier à ça. Histoire que ce stade redevienne l’enfer qu’il était pour les adversaires. Bon, pour ça, il faut une équipe qui tienne debout et ça, c’est pas gagné.

L’ambiance

D’entrée, ça partait mal pour le Vél’. Lorsque l’OM y fait ses débuts, les supporters faisaient déjà la gueule. Le vrai stade pour les vrais supporters, c’était l’Huveaune, propriété du club et dont les tribunes avaient été financées par les spectateurs eux-mêmes…
Ces temps, l’enceinte est un peu tristounette. Elle est en travaux pour trois ans et les tribunes ferment les unes après les autres. Déjà que le machin construit avant la Coupe du Monde 98 était une aberration architecturale… Pas facile donc d’y mettre le feu, d’autant plus que les résultats et surtout les prestations de l’OM n’aident en rien.
Plus que les très renommés tifos des ultras locaux, le Vélodrome est aujourd’hui surtout scruté pour ses banderoles qu’autre chose. Alors oui, quand Loïc Rémy ouvre le score contre le PSG, ça fait du bruit. Mais comme dans pas mal d’endroits, «c’était mieux avant»…

Les chocs

Souvent, avec l’OM, les chocs c’est contre toutes les équipes adverses. Surtout pour elles en fait. Sinon, il y a un antagonisme judicieusement monté de toutes pièces par Tapie et Canal + avec le PSG, une haine désormais farouche contre l’OL «grâce» à la langue bien pendue de Jean-Rodolphe Aulas, des «derbies» du coin contre Nice, Monaco, Toulon un temps, Aix à l’époque et une grosse rivalité avec St.-Etienne parce que là-bas il y a à peu près de répondant.

Les billets

Sur le site internet du club, mais ça coûte cher. Un stade de 42’000 places quand il y a plus de 39’000 abonnés. Forcément… Si jamais, pour les virages ou même des places un peu n’importe où, ça se négocie assez facilement aux alentours de l’enceinte.

La troisième mi-temps

Il faut d’abord commencer par l’avant-match. Certains vous diront d’aller se manger une bouillabaisse aux alentours de Cassis, d’ensuite se faire les Calanques et d’arriver sur le Boulevard Michelet depuis l’autre côté (ce qui n’est pas un luxe, vu le bordel que c’est ces temps pour se déplacer aux alentours du stade). Mouais, c’est sympa, mais c’est un peu un truc pour les Chinois. L’important, c’est de parquer assez tôt et de se trouver une table à l’Oasis, une sorte de paillote citadine. C’est juste en face de la tribune Jean Bouin et tu y manges le meilleur sandwich au steak frites du monde. Et ça permet de s’envoyer quelques Kros pour se mettre en température.
En fait, la troisième mi-temps tu t’amuses pas forcément à la faire sur place. Tu peux clairement prendre le Tunnel à Péage et aller t’en déguiller deux sur le Vieux-Port, mais bon… Après tu croises dans un bar cet abruti de Patrick Bosso et il se croit obligé de faire l’accent suisse pendant une demi-heure. Et comme j’ai systématiquement 100 kilomètres de route au minimum pour rejoindre le bercail, il faut attendre une bonne heure pour passer aux choses sérieuses. T’arrives au Baralier (www.lebaralier.com) vers minuit, tu te poses sur la terrasse car il doit encore bien faire 25° en pleine nuit, et tu manges tranquille avec un bon litron de gros rouge du coin (plus de 1500 litres de coulage en une année dans ce vénérable établissement). Ensuite libre à toi d’écumer les alcools forts, du Fernet ou du Pastis jusqu’à 3 heures et demi du matin, en jouant à la pétanque sur le terrain éclairé. Et si tu es vraiment joueur, tu peux toujours aller au Monte Cristo danser jusqu’au bout de la nuit, mais faut faire gaffe sur le retour. Le voisin est un peu violent et armé et y’a des ronces au bord de la route, ça peut vite devenir sanglant en cas de titubage excessif.

L’anecdote

Il y a tellement d’anecdotes à relever, quand on arrive autour de ce stade… Mais ma préférée date de 2005. Avec mon père, on se dit qu’il faudrait quand même aller voir un match de l’OM et que ça faisait longtemps. Du coup, il contacte une de ses connaissances qui lui avait dit qu’éventuellement, il pourrait nous filer des billets gratuits. Cool ! Après un coup de téléphone, l’affaire est dans le sac. Contre quelques truffes noires (si si), il nous donnera des billets super bien placés. Rendez-vous est donné à l’entrée d’un parking situé à 500 mètres du stade.
Arrivés au Vélodrome, nous regardons le secteur inscrit sur les billets et suivons les flèches. Celles-ci nous amènent… au pied d’un ascenseur entouré de deux charmantes hôtesses. On commence à se poser des questions et, arrivés au dernier étage, on commence un peu à flipper. En fait, le Maire n’ayant pas fait le déplacement, on a eu droit à sa loge ! Quel meilleur endroit pour y voir une victoire face à Lens et les débuts en ciel et blanc de Taye Taiwo ?
Et encore, on n’était pas au bout de la rigolade. Dans cet endroit très VIP, il n’y avait que du champagne dans la catégorie des trucs alcoolisés. Déçus, voire limite en colère, mon géniteur et moi nous rabattons de rage sur l’eau minérale. C’était là notre meilleure idée depuis longtemps. En sortant de l’autoroute au retour, des gendarmes armés jusqu’aux dents ont fait souffler mon père. 0,1 ‰ ! Seulement me direz-vous ? Peut-être, mais c’est tout ce qu’il restait du soir d’avant…

Je ne résiste pas à la tentation de vous en raconter une seconde. Vous connaissez la facilité des Marseillais à l’exagération, non ? Et bien une légende urbaine illustre parfaitement ce propos. En 1965, alors en D2, l’OM n’attire que 434 spectateurs lors d’un duel face à l’US Forbach. Si vous demandez à l’ensemble des supporters marseillais s’ils étaient là ce 23 avril, il y en a bien 20’000 qui assureront avoir été présents. Dont une bonne partie n’était sans doute pas née.

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4 Commentaires

  1. Au Baralier, il y a aussi une bonne petite verveine maison!
    Vivement le retour du Vel’. Sinon pour un derby Toulon-Toulouse (rugby, évidement), ça vaut le coup!

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