Platini est tombé sur la tête…

Dis donc Michel, tu as pété une durite ou quoi ? Tu nous la joues plus que franchement provocateur là. Même complètement à côté de la plaque. A voir les réactions, les vagues, que dis-je : les raz-de-marée provoqués par tes déclarations fracassantes dans la presse internationale, on peut définitivement dire que, en ce qui te concerne : le pathétique le dispute au ridicule !

Moi, je maintiens que soit tu as pété un câble, voire plusieurs, soit tu n’as encore jamais vraiment voyagé au Brésil et en tous les cas pas séjourné dans une favela, soit tu es complètement en dehors de la réalité. Et je conclus : même tout ceci à la fois. Et cet épisode qui va faire tache dans ton CV est bien triste, venant qui plus est d’un fils d’émigré italien. La dèche, celle dans laquelle se débat le peuple brésilien au quotidien, tu avais quand même dû y goûter un peu, dans ta prime jeunesse ?Ainsi donc, sa Majesté Platoche a un calendrier hyper chargé entre le 12 juin et le 13 juillet 2014. On a compris, il ne faut pas venir t’emmerder avec des grèves, des manifs, des embouteillages ou des grognes populaires. Membre du comité exécutif de la FIFA, tu vas loger dans les palaces les plus luxueux du Brésil, te déplacer en limousine avec chauffeur, assistante personnelle, traducteur et tout le toutim, te faire inviter à tous les galas et réceptions de Messieurs les Ambassadeurs, avec ou sans Ferrero Rocher.
Tu vas poser tes fesses dans les loges royales des stades rutilants payés, il faut tout de même le rappeler, par le brave contribuable brésilien qui n’a pas, il va de soi, les moyens de s’acheter un billet pour vivre en direct, dans les tribunes, le grand raout planétaire. Comme toi, chaque membre du comité exécutif va, en revanche, toucher un joli montant pour «frais personnels» pendant les cinq semaines de la grande messe footballistique. Mais des frais, tu n’en as pas, vu que TOUT est payé ! Tout vous est dû !

Que sa Seigneurie Joseph B. ou le secrétaire général nous gratifient depuis des mois de leurs succulents propos sur le style ponce pilatien, on en avait presque pris la mauvaise habitude. Mais toi,  président de l’UEFA en personne, gamin du peuple, ancien footballeur émérite qui se profile même comme unique candidat au monde à pouvoir faire de l’ombre à Blatter pour le si convoité trône de la FIFA, les bras m’en tombent et les jambières avec !
Il faut quand même que je t’avoue : je n’ai jamais été très platinienne dans l’âme, au temps de ta splendeur, dans les années 80, quand tu brillais de mille feux sur les pelouses du monde entier. Je dois avouer que dans ma jeunesse, j’avais un net penchant pour Liverpool. A Bruxelles, te voir brandir fièrement le trophée de la Coupe des Clubs Champions sur le tarmac ensanglanté du Heysel, un sinistre et cauchemardesque soir de mai 1985 (vous vous souvenez du score ? 41 morts à 0) m’avait procuré une incommensurable nausée. La même qui rejaillit au fond de ma gorge quand je lis tes propos sur le brave peuple brésilien dans la presse mondiale : «Vos gueules les pauvres, on fait passer les petits fours, le caviar et le champagne dans les salons feutrés, entre nantis, entre nous, les riches ! Alors, vos hôpitaux, vos écoles et vos moyens de transports ringards, obsolètes et en état de décrépitude avancé, on n’en a rien à cirer ! Rien à faire non plus de vos Sans-terre, Sans-toit, Sans-futur ! Foutez-nous la paix. Nous on aime le Brésil, Copababana, le Maracana, la Caïpirinha, la Samba et les nanas ! Bon, tu ne l’as pas formulé tout à fait comme cela, mais c’est ce que j’ai lu, entre les lignes… 
Au fait, comment traduit-on en brésilien la célèbre phrase d’un bon ami à toi, ce «grand» penseur qui avait dirigé la France en son temps ? En l’occurrence, elle te sied à ravir, Majesté Platoche ! Tu as insulté le peuple brésilien et il te répond «casse-toi pauvre c.. !»

Écrit par Rafaela de Ipanema