La Suisse se retrouve

Après de solides performances face aux favoris de son groupe, la Suisse avait à affronter le petit poucet. Cette ridicule Norvège à qui elle n’a rien à envier à part des pulls aux motifs primitifs mais remarquablement chauds.

Et même si les Suisses menaient à la marque après moins de deux minutes, même s’ils avaient déjà contraint leur adversaire à un penalty, nos compatriotes recommençaient à présenter leur fond de jeu de hockey de rattrapage. Celui-là même qui nous rend aussi fier que l’attitude de Stéphane Lambiel devant un micro. Passes verticales qui ne riment à rien. Combat contre la bande qui se perdent et incapacité de peser sur le tableau d’affichage et de saisir les chances qui s’offrent.

Si le gardien adverse a été bon ? Avec seulement cinq buts encaissés, comment en douter ? Mais il semble aussi que parmi toutes les affirmations foireuses qui suivent «dans le hockey moderne» on associe souvent «mettre du trafic devant la cage». Et qui donc ? Ce Thomas Déruns qui, puisqu’il se doit de retourner à un rôle de plombier en oublie complètement d’être bon ? Paterlini, l’homme qui, s’il était associé à Kovalchuk, le rendrait défensif ? Ivo Rüthemann qui pourrait masquer les jambières ? Il reste Sannitz, mais c’est un centre…
En raison de cette incapacité de prendre l’avantage et le large pour de bon, la partie aura donc été un courtois échange de bourdes qui donnera un suspense, certes, mais un mauvais arrière goût au supporter qui avait vu la Suisse recoller au groupe de tête de par son jeu éclairé contre les Canadiens. Car s’il est certain que la Nati a énormément progressé durant l’ère Krüger – comme le reste du hockey suisse d’ailleurs –, il ne fait aucun doute aussi que certains domaines stagnent et qu’ils nuisent non seulement aux résultats, mais aussi à l’attractivité du jeu. En effet, si certaines phases offensives ne sont pas issues d’une improvisation complète ou le fruit du hasard, on se demande quel ennemi de la Suisse aligne les dollars pour diffuser de telles horreurs en mondio-diffusion.

Il reste bien entendu les leaders à accabler. Pourquoi Mark Streit n’est-il pas capable d’être plus dominant alors qu’on lui donne comme coéquipier un type déjà bien rongé par la montréalite spongiaire ou un autre compagnon tiré au sort ? Pourquoi Jonas Hiller déconcentre-t-il sa défense en réalisant des gestes brusques ?
Quant au talent et à la créativité, c’est probablement la faute aux arbitres. Les commentateurs français auront justement remarqué que «l’on empêche Sprunger de rester sur ses patins». Leur niveau d’allemand ne leur a pas permis d’aller chercher plus loin. En revanche, ils auront fait l’effort de rendre sympathique Andres «En boules» à tout Marseillais égaré un samedi soir… C’est peut-être cela la Nati. Une source d’inspiration pour troubadour avant d’être l’inspiration pour elle-même.
A vous d’en juger…

Norvège – Suisse 4-5 ap (1-1 2-2 1-1)

Canada Hockey Place, 16’952 spectateurs.
Arbitres : MM. Devorski, Orszag ; Novák et Winnekens.
Buts : 2e Sprunger (Domenichelli, Sannitz) 0-1, 13e Vikingstad (Thoresen, Jakobsen) 1-1, 26e Hansen (Thoresen/5c4) 2-1, 30e Wick (Seger, M.Plüss) 2-2, 36e Sannitz (Seger, Wick) 2-3, 39e Vikingstad (Zuccarello Aasen, Olimb) 3-3, 50e Blindenbacher (Wick, Streit/5c4) 3-4, 53e Vikingstad (Thoresen, Hiller) 4-4, 63e R.Lemm (Jeannin) 4-5.
Tirs cadrés : 23-38 (4-13 8-11 9-12)
Pénalités : 2 x 2′ contre la Norvège ; 5 x 2′ contre la Suisse.
Norvège : Grotnes; Jakobsen, Trygg; Holøs, Tollefsen; Lund, Bonsaken; Kaunismäki; Vikingstad, Thoresen, Zuccarello Aasen; Hansen, Røymark, Andersen; Holtet, Bastiansen, Olimb; Spets, K.Forsberg, Laumann Ylven.
Suisse : Hiller; Streit, Weber; Diaz, Furrer; Blindenbacher, Sbisa; Seger, von Gunten; Wick, Jeannin, R.Lemm; Ambühl, Déruns, Monnet; Paterlini, M.Plüss, Rüthemann; Domenichelli, Sannitz, Sprunger.

Écrit par Jean-Boris Cochet-Lamouche

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