A trop rater, on se rate !

Au terme d’un match digne de tous les pseudos-derbys précédents, c’est-à-dire moche au possible, Fribourg a donc pris l’avantage dans cette série qui promet d’être indécise et peut-être, malheureusement, longue. Pour la qualité, on attendra les demi-finales…

La question que je me pose ce matin, c’est est-ce que c’est Fribourg qui a gagné ce match grâce à ses innombrables qualités, ou Genève-Servette qui l’a perdu tout seul à cause de… à cause de deux choses, principalement :- des débuts de premier et dernier tiers catastrophiques. 17 secondes dans le premier, 30 dans le troisième, voilà le temps qu’il a fallu aux Grenat pour offrir deux buts à Casutt et Birbaum. Rubin qui tente d’imiter Sprunger et qui offre le premier, un fore-check un peu inconscient offre un contre et le deuxième, voilà comment se mettre la tête sous l’eau tout seul. Ce qui n’enlève rien au mérite des deux buteurs, car eux au moins, ils ont su la mettre au fond.
– un manque de réalisme affligeant. Et pour exprimer ça, le raté incompréhensible de Salmelainen à la 48ème résume bien la chose. Caron ou pas Caron, y’a des pucks qui doivent finir au fond, un point c’est tout. Certes, le Québécois a réalisé un excellent match, mais combien de fois a-t-il été REELLEMENT mis en difficulté, combien de «big saves» a-t-il du réaliser ? Deux, trois tout au plus. Les autres étant des arrêts «logiques» pour un gardien de sa trempe. Pourtant, les occasions étaient là, mais à ne pas savoir en profiter, on offre le match à l’adversaire.

Je vais pas me faire des amis du côté de Fribourg (bon, en même temps, ce n’est pas vraiment le but), mais malgré cette défaite, je continue à penser que Genève-Servette possède bien plus de qualités que son adversaire, et remportera cette série. Car entre la 18ème seconde et le début du 3ème tiers, qu’a montré Gottéron ? Quelques situations en contre, c’est à peu près tout. L’équipe était recroquevillée en défense, et durant les périodes de pression des Grenat, on ne peut pas dire qu’ils aient fait preuve d’une sérénité à toute épreuve, mais peuvent surtout remercier les deux éléments précités. Sans ça, le match aurait été tout autre.
Alors on va sûrement me dire «Oui, mais Fribourg a bien joué le coup, ce n’était pas à eux de faire le jeu alors qu’ils menaient». Ce n’est certainement pas faux, mais justement, lorsqu’on dit que équipe a «bien joué le coup», on parle en général d’une équipe ayant été dominée mais qui a bien saisi ses opportunités, pas d’une équipe supérieure. Tout comme je me demande pourquoi, si Fribourg avait été supérieur à Genève, la bande à Pelletier se serait contentée de gérer cet avantage comme ils l’ont fait, sans réellement chercher à enfoncer le clou ?
Une série peut se jouer en 7 matches, et gageons que le manque de réalisme genevois n’aura été que temporaire et que les choses rentreront dans l’ordre dès demain.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Genève-Servette – Fribourg Gottéron 2-4 (0-1 0-0 2-3)

Vernets, 6765 spectateurs.
Arbitres : MM. Kurmann/Massy; Arm, Küng
Buts : 1re (0’17) Casutt (Knoepfli) 0-1, 41e (40’30) Birbaum (Jeannin) 0-2, 50e Sprunger (Bykov, Casutt, à 5 c 4) 0-3, 54e Déruns (Malik, Rubin, à 6 c 3!) 1-3, 57e Déruns (Savary) 2-3, 58e Heins (Birbaum, à 5 c 4) 2-4
GE Servette : Stephan; Gobbi, Mercier; Malik, Vukovic; Höhener, Breitbach; Bezina; Toms, Rubin, Conz; Déruns, Savary, Salmelainen; Rivera, Trachsler, Suri; Pivron. Hürlimann, Maurer.
Fribourg : Caron; Heins, Birbaum; Ngoy, Leuenberger; Abplanalp, Collenberg; Gerber, Löffel; Casutt, Jeannin, Knoepfli; Mowers, Aubin, Lakhmatov; Hasani, Wirz, Botter; Sprunger, Bykov, Lauper.
Pénalités : 5 x 2’ contre les deux équipes
Notes : GE Servette sans Cadieux (blessé) et Kolnik (suspendu), Fribourg sans Leblanc (blessé), Plüss (suspendu) et Ouellet (étranger surnuméraire).

Écrit par Robin Dousse