Fortunes diverses…

Zéro. Rien. Que dalle. Rein gar nichts. Le EHCB n’emporte des deux rondes de vendredi et samedi que de la frustration et la poursuite de sa désespérante stérilité offensive couplée à sa presque touchante naïveté. Du coup les Biennois présentent le plus mauvais bilan de la ligue sur les quinze dernières rencontres, et n’ont pour seule et maigre consolation que de constater que Genève réussi l’exploit de faire pire qu’eux sur les cinq derniers matchs. Schadenfreude. On se console comme on peu dans le Seeland.

La rencontre de samedi contre la sacro-sainte troupe du HC Spengler Cup fut en elle-même une parfaite illustration des maux du benjamin de la ligue. Sans démériter, se montrant même assez souvent plaisante, l’équipe M-Budget d’un Hockeygott en panne d’influx se permit plusieurs luxes dont elle n’a pourtant pas les moyens. Les trois premières réussites grisonnes furent ainsi toutes inscrites suite à des bévues individuelles monumentales. Et elles ne furent pas le fait de jeunes inexpérimentés, mais de joueurs ayant griffé la glace NHL un peu (Pouliot), espérant la griffer un jour (Berra, mais il n’en prend pas le chemin), ou titulaire fidèle et indiscutable (Peter). Trois énormités que Davos a acceptées sans se faire prier.

Les Biennois s’autorisèrent également à se montrer fébriles ou maladroits à la conclusion de l’écrasante majorité des pourtant nombreuses occasions, parfois même immanquables, qu’ils se sont pourtant créées. Moralité: le EHC Biel continue de laisser ses insuffisances individuelles parfois criardes ruiner les efforts incontestables de son collectif. Et ce faisant il regarde ses adversaires directs pour une désormais très hypothétique place en play-off s’éloigner petit à petit. Car même si les amis du côté du jet d’eau sont eux aussi en panne sèche, ils ont cet énorme avantage d’avoir accumulé moult points avant de commencer à sombrer. Suffisamment probablement pour ne pas être concernés par les play-out. A moins que Bienne ne se (re-)trouve des buteurs (peut-être MacMurchy, qu’il est encore trop tôt pour évaluer même si il a montré d’indéniables qualités déjà), que Bienne se rende enfin compte que Noël c’est fini et qu’on peut arrêter de faire stupidement cadeau de points, ou que Stoney exige le retour de ses joueurs prêtés en licence B à Chicago et Boston. Hein ? Comment ? Non, rien…
Crosse d’Or : Petr Sykora. Oui. Un adversaire. Mais dont l’allant et l’efficacité devant le goal sont encore des qualités absentes du cadre de Schläpfer. Je suis convaincu que sans Sykora, Davos aurait perdu cette rencontre. Mais je suis également convaincu que le wookie devrait être enseigné en seconde langue (je suis moi-même très à laise en wookie après quelques vodkas) et que Lance Armstrong était de bonne foi. Du coup mes convictions, elles valent ce qu’elles valent…
Crosse de Plomb : Pour une fois ce ne sera pas une crosse, mais bien une canne. Une canne blanche. Doublée d’un golden retriever adéquatement dressé et formé, ça ne sera pas de trop pour venir en aide à Stéphane Rochette, lui qui se voit frappé par une soudaine et dramatique cécité (d’aucun argueront qu’elle n’est pas si soudaine que ça et également particulièrement sélective). Ce que ce triste sire s’est permis de ne pas «voir» samedi soir relève tout bonnement de la faute professionnelle. Pour un peu on commencerait à accorder du crédit à certaines théories du complot laxiste pro-HCD défendues par d’aucuns…

Toujours plus bas

Genève-Servette à réussi le tour de force d’ajouter deux défaites à son lamentable palmarès 2013 pour porter sa série de revers à 5. Avec Berne et Zurich comme prochains adversaires, tout laisse penser que les Grenat parviendront à augmenter encore ce total d’ici le prochain week-end.

Si la déroute luganaise (4-1) subie au lendemain dun match et après un long voyage passe encore, comment justifier l’horrible prestation de la veille face à Zoug (2-3), à domicile de surcroît ? La formation de Suisse centrale à perdu les trois quarts de son talent avec la reprise de la NHL et ressemble désormais plus au LHC qu’à un candidat au titre. Mais voilà, McSorley a paniqué en brassant ses lignes et lançant dans le bain Tony Salmlainen, qui n’avait plus patiné depuis un an, et Mathieu Carle.
Résultat : une équipe incapable d’aligner deux passes et une nouvelle défaite au terme d’une partie d’une insigne faiblesse. Avec le départ de Stephan pour Zoug, justement, qui se précise, le club genevois à vécu une semaine horrible. Il ne reste plus qu’à prier pour que «l’alchimie reprenne», comme l’a concède un Jésus Chris sur la croix. Avec le 100% de ses forces a disposition, aucune excuse ne pourra être avancée s’il ne parvient à remettre ce groupe sur le chemin du succès.
Crosse d’Or : Ryan Keller. Pas assez décrié en début de saison sous prétexte que l’équipe marchait sur l’eau, il n’a pas justifié pour l’instant son statut de joueur star en AHL. Il a néanmoins su relever la tête cette semaine.
Crosse de Plomb : Daniel Vukovic. A la ramasse face à Suri et Cie, le robuste défenseur est loin de son niveau du début de saison.

La peau de l’Ours

En ce qui concerne Fribourg, pour une équipe mal en point, on s’en sort pas trop mal… Ce week-end de matchs retour contre nos deux plus proches voisins nous permet de corriger le tir et de reprendre une marche en avant qui devrait nous valoir une meilleure place que l’an dernier (3e, pour mémoire), c’est déjà ça. Après les très pénibles matchs de la fin de semaine précédente, nombreux étaient les Fribourgeois à s’imaginer perdre des points à domicile contre Bienne, et surtout à reprendre un set dans les gencives à Berne. Vendredi, trois minutes à fond auront suffi pour faire entendre raison à des Seelandais qui auront du mal à rattraper Kloten ou Lugano en continuant de la sorte. Le derby bernois du pauvre qui s’annonce en play-out s’annonce gratiné entre les Tigrous, qui préparent cette série depuis la mi-octobre, et un groupe dont quasi toute la défense, gardien compris, sait déjà qu’elle ne sera plus au club la saison prochaine.

Pour nous, ça devrait aller à ce niveau et le contingent 2013-2014 qui finit gentiment de prendre forme devrait suffire pour défendre notre titre. Si même les surpuissants Haribos, invaincus en 2013 avec 4 buts encaissés en 6 matchs, courbent l’échine à domicile devant nous, qui peut nous arrêter? Oui, je sais, tout le monde. Même Genève. Nous sommes bien placés, à Fribourg, pour savoir que les séries obéissent à leurs propres lois. Mais, après avoir vérifié ce truisme dans les deux sens, et plus d’une fois, il serait de bon ton que Gottéron franchisse ce cap sur lequel il a toujours buté jusqu’ici et aille au bout. Si on n’y croit pas cette année, franchement…
Parce que sur ce qu’on voit cette saison, il y a de quoi faire. Samedi à Berne, même si tout ne fut pas parfait, on a vu deux équipes solides, à mi-chemin de leur conversion en mode play-off, et les Dragons sont rentrés avec un bout de peau de l’Ours. Plus qu’à ramener le reste en finale du championnat, et le traumatisme de 1992 sera effacé. Facile, non?
Crosse d’Or : Beni Plüss, évidemment. Il faudrait lui associer le reste de la SBP, actuellement en feu, mais pour une fois qu’il attire un peu plus de lumière que ses collègues de ligne, j’en profite. Après un caviar pour Gamache en tout début de match, ses deux goals en une minute nous valent les trois points de vendredi, et le second point ramené de la Haribo Arena le lendemain porte également sa signature puisqu’il met ses deux tirs au but.
Crosse de Plomb : Adrien Lauper. Pas pour sa transparence sur la glace, il se fait suffisamment incendier sur le forum du club, mais plutôt pour sa sortie à base de «à Bienne, on s’entraîne n’importe comment, c’est pour ça que je suis à la rue physiquement». Un chouia de diplomatie n’aurait pas fait de mal, Bouby, même si le Hockeygott il a été méchant avec toi.

Photos Pascal Muller et Simon Bohnenblust, copyright www.mediasports.ch et www.bohnenblust.net

Écrit par L.S. Diebstahler, H. Blatter et M. Rigatori