Au bout du rouleau

Il y avait quelque chose à jouer ce samedi d’octobre à la Pontaise. Renforcés par leur président et leur nouveau coach provisoire, enfin débarrassés du mauvais Roussey, les joueurs vaudois pouvaient tout se faire pardonner face à Lucerne et lancer enfin la saison. Mais ça, c’était avant que Banana remporte ses galons de Glandouille Boy et se mette au même niveau que ses équipiers.

Samedi soir, j’avais envie d’y croire. Si, si. En dépit de tous mes mots rageurs et du sobriquet ridicule dont j’affuble le LS des mauvais jours, j’ai toujours eu un cœur en bleu et blanc. Et voir le maillot que j’ai si souvent soutenu en Suisse et à l’étranger trainé dans la boue de la médiocrité me donne envie de vomir chaque soir de match. J’ai donc perçu le départ de Laurent Roussey comme une délivrance et la fin de la dernière excuse de l’équipe et de ses joueurs passant leur temps à mettre en avant les trois seules qualités typiquement lausannoises de cette saison, à savoir : se glander sur le terrain, occuper l’infirmerie et toucher le salaire de fin de mois. Il faut reconnaître que cette maudite infirmerie ne se décide pas à se désemplir et il serait peut-être judicieux de demander rapidement à Gabri et Zambrella s’ils sont en mesure de tenir le rôle pour lequel ils sont payés dans le vide ou si une retraite sportive ne devrait pas être rapidement envisagée. Mais bon, en dépit de ces huit blessés, je me disais qu’une toute petite parcelle de fierté devait encore subsister dans ce groupe si souvent ridiculisé. Des spectateurs avaient même décidé de mettre leur amertume au vestiaire et de venir se geler les noisettes dans cette ruine qui sert de stade à la ville olympique de Lausanne.
Cependant, avant même dix minutes, le match était terminé grâce à la tradition du goal à la con dans les dix premières minutes. Sur une tête indigne d’un international, Banana a offert à la 7ème minute le but de la victoire à Kharaba qui n’en a pas cru ses yeux, mais qui a su ajuster les filets de Kevin Fickentscher. Un goal de merde qui permet à Banana de remporter le titre de Glandouille Boy d’honneur et de placer sa candidature pour le plus beau but à la con de la saison. La concurrence sera cependant rude puisque les premières places sont monopolisées par Ekeng Ekeng et Fickentscher, qui doit se rendre compte pourquoi les dirigeants valaisans ne lui ont jamais donné sa chance.

Une occasion, un but, trois points

Tout comme sous Laurent Roussey, le match était terminé sans avoir vraiment commencé. Avec 100% de réussite sur leur unique occasion de goal, les Lucernois ont remporté une victoire facile sans forcer, en faisant même oublier qu’ils sont dans le haut du classement tellement le jeu qu’ils ont présenté était fade et sans intérêt. Une équipe qui était prenable avec un minimum de conviction et de volonté, deux mots désormais oubliés depuis longtemps du côté des Plaines-du-Loup.
Il faut cependant noter le fair-play des joueurs lucernois qui ont eu la courtoisie de rester sur le terrain jusqu’au bout du match et non d’aller boire un coup dès le milieu de la première mi-temps dans les nouvelles buvettes du stade, le seul sujet valable de conversation pour cette soirée, en laissant les Glandouille Boys se neutraliser tout seuls devant les buts vides. Ils ne courraient pas vraiment de risque de voir les trois points leur échapper, même dans ce cas de figure, tant les Vaudois ont été incapables d’insuffler un minimum de conviction dans leur jeu, à l’exception de Khelifi et de Tafer (non, là pour Tafer je déconne). Par contre, le public a eu droit à un festival de tirs ratés gracieusement offert par Coly et Ravet.
Pour les joueurs vaudois, c’était une nouvelle fois le match à ne pas perdre, le match où il fallait montrer au dernier carré des supporters qu’ils avaient fait le bon choix d’y croire jusqu’au bout. Une fidélité récompensée une nouvelle fois par le mépris que les Glandouille Boys leur ont craché à la figure en montrant qu’ils étaient au bout du fart et que les primes d’encouragement généreusement offertes par leur président rentraient dans la même catégorie. Un président qui est bien le seul à afficher des valeurs lausannoises comme la combativité et la volonté de gagner comme il en a fait a preuve devant le tribunal de l’ASF afin de récupérer Banana. Une énergie bien mal récompensée par des joueurs qui lui doivent énormément.
La prochaine défaite est agendée contre St-Gall le week-end prochain. Des Brodeurs qui seraient bien inspirés d’amener leur équipe de juniors C pour leur permettre de jouer contre un adversaire qui a déjà prévu de ne faire que figurer sur le terrain. A moins que d’ici-là, un nouveau coach se décide à remotiver les Glandouille Boys à grands coups de pied au cul. Peut-être.
Photo Pascal Muller, copyright EQ Images

Lausanne-Sport – Lucerne 0-1 (0-1)

Pontaise, 3’950 spectateurs désespérés.
Arbitre : M. Graf.
But : 7e Kahraba 0-1 (assist de Banana).
Lausanne-Sport : ?
Lucerne : Zibung; Kryeziu, Stahel, Puljic, Mikari; Renggli; Winter, Hochstrasser, Bozanic (72e Lustenberger), Kahraba (59e Hyka); Lezcano.
Notes : Lausanne sans équipe. Lucerne sans Rangelov (suspendu), Wiss, Sarr, Thiesson ni Gygax (tous blessés).
Cartons jaunes : 31e Coly. 37e Stahel. 39e Kahraba. 45e Renggli. 61e Ekeng.