120 minutes c’est long

C’est un peu le propre de cette Coupe du Monde, chaque équipe nous aura déçus au moins une fois. D’autres plus. Mais ce Japon – Paraguay nous aura confirmé dans le regret de voir l’Angleterre déjà rentrer chez elle.

1. Le résumé.   On a maudit le foot, on s’est maudit soi-même d’avoir voulu couvrir ce match. On a regardé sa montre, en priant que sur un malentendu on ne soit pas obligé de subir 30 minutes de prolongations. Et puis enfin, la séance de tirs au but, la première de la compétition comme elle l’avait été pour les Suisses en 2006, est venue nous libérer. Et même là, les équipes ont réussi à être barbantes.
2. L’homme du match.
L’homme du match devrait être M. De Bleeckere, l’arbitre belge de cette rencontre. Non seulement il a été très bon, toujours très proche des actions, mais il s’est montré catégorique, clair et juste. A l’inverse des 22 acteurs.

3. La buse du match.
Quelques jours après son match fou face au Danemark, Honda s’est senti bien seul durant la majeure partie de la rencontre. Un peu au bout du tatami l’ami, il lève tellement la tête qu’il en oublie de tenter de dribbler son adversaire. Faut pas être trop zen non plus.
4. Le tournant du match.
A la 20ème minute, le match aurait pu prendre une tournure toute autre. La rencontre, sortie de son début de coma, s’emballe en effet l’espace de quelques secondes. D’abord Barrios échoue seul face à Kawashima, puis Matsui, pour les Nippons, d’une inspiration presque géniale, trouve la latte sur sa frappe de loin. Voilà, ce fut à peu près tout. Ce qui a fait dire à Emmanuel Petit : «Les belles occases dans ce match, c’était comme l’été en Angleterre : pendant une minute».
 
5. Le geste technique du match.
De la technique ? Sauf erreur il a fallu attendre un bon moment pour voir quelque chose que l’on peut assimiler à de la technique. Il y eût, pour faire plaisir aux footix, le dégagement bicyclette de Tanaka, on n’était pas loin de l’orgasme à ce moment. Une bicyclette putain ! UNE BICYCLETTE !
6. Le geste pourri du match.
59ème minute : Komano, le maillon pourtant faible du groupe japonais, est peut-être le seul qui réussit son match jusqu’à présent. Il s’emballe et part dans un petit trot que ne renierait pas Cristiano Ronaldo. Cela se gâte quand il enchaîne avec la frappe la plus minable du tournoi. Il a au moins touché le ballon, c’est déjà ça. Malheureusement, un peu plus tard, c’est lui qui enverra son pénalty sur la transversale.
7. L’analyse tactique.
La tactique était claire d’un côté comme de l’autre :  «hé les gars, personne ne se ch** dessus». Crispées au possible, les deux équipes ont donc livré un abominable non-match. Les Paraguayens sont restés très solides défensivement, en se montrant particulièrement intransigeants sur les coups de pied arrêtés nippons. De l’autre côté, les Japonais toujours aussi bien disposés, sont néanmoins restés 100 fois trop timides pour pouvoir construire quelque chose de footballistique. L’entrée de Nakamura a néanmoins apporté un petit plus, et enfin on a vu des un-contre-un gagnés par les coéquipiers de Tanaka.

8. L’anecdote.
Les premières images 100% inédites de Tekken 7 se sont glissées dans le match. A la 82ème minute en effet, ce que vous avez cru être le ralenti de l’intervention d’Okubo sur Villar était en fait le nouveau «X» «X» «=>» «=>» de Heihashi Mishima.
9. La minute Pierre-Alain Dupuis.
Bien malin qui pourra prédire le vainqueur à l’issue de cette séance de tirs au but.
10. La rétrospective du prochain match.
En tout cas mon prochain match il risque bien de se passer loin des écrans télés, ce match fut celui de trop. Pour le reste, l’Albirroja qui atteint pour la première fois les quarts va manquer d’arguments et de fraîcheur face à une Espagne qui est plus «Furia Roja» que jamais. A part ça, rendez-nous Chilavert…

Écrit par Roby Steedman